23 septembre 1989 : Le jour où Aaron Krickstein a réussi la première de ses deux folles remontées à Los Angeles

Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 23 septembre 1989, Aaron Krickstein sauve sept balles de match et renverse Brad Gilbert pour se qualifier en finale du tournoi de Los Angeles.

Aaron Krickstein Aaron Krickstein

Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi cela a marqué l’histoire du tennis : La naissance de “marathon man”

Ce jour-là, le 23 septembre 1989, Aaron Krickstein, mené 6-1, 5-2 en demi-finale du tournoi de Los Angeles par son compatriote américain Brad Gilbert, opère un incroyable retournement de situation. Il écarte pas moins de sept balles de match pour s’imposer à l’arrivée (1-6, 7-6, 6-2). En finale, Krickstein, alors 16e mondial, réussira une nouvelle remontée fantastique face à Michael Chang. Il dominera le dernier vainqueur de Roland-Garros (2-6, 6-4, 6-2), après avoir été mené 6-2, 4-1, montrant ainsi d’où lui venait son surnom de « Marathon Man ».

Les acteurs : Aaron Krickstein et Brad Gilbert

  • Aaron Krickstein, “Marathon Man”

Aaron Krickstein est né en 1967. En 1983, âgé de seize ans, il devient le plus jeune joueur à remporter un tournoi sur le circuit, en battant Christoph Zipf en finale, à Tel Aviv (7-6, 6-3). Cela quelques semaines avant de devenir le plus jeune joueur à avoir jamais terminé une saison dans le top 100.

Surnommé « Marathon Man » en raison de sa capacité à se tirer de situations désespérées, sa carrière est très perturbée par les blessures. Néanmoins, il parvient à remporter cinq titres, et en septembre 1989, il est 16e mondial, après avoir atteint pour la première fois les demi-finales de l’US Open (battu par Boris Becker, 6-4, 6-3, 6-4).

  • Brad Gilbert, médaillé olympique

Brad Gilbert est né en 1961. Il passe pro en 1982 et remporte quelques mois plus tard à Taipei le premier de ses 19 titres. Contrairement à la plupart des joueurs de son temps, Gilbert ne dispose pas de grands coups d’attaque, et l’essentiel de son jeu repose sur son sens tactique. Bien qu’il ait réussi à se hisser à la 7e place mondiale en septembre 1989, après avoir gagné quatre tournois au cours de la saison, son meilleur résultat en Grand Chelem reste un quart de finale, à l’US Open 1987 (battu par Jimmy Connors, 4-6, 6-3, 6-4, 6-0). Gilbert a également obtenu une médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Séoul, après avoir été éliminé en demi-finale par son compatriote Tim Mayotte (6-4, 6-4, 6-3).

Le lieu : Los Angeles Tennis Center

Le tournoi de tennis de Los Angeles existe depuis 1927, et depuis 1984, se dispute au Los Angeles Tennis Center, qui appartient à UCLA, l’université de Californie. Jusqu’en 1974, une épreuve féminine s’y disputait également mais, depuis 1975, le tournoi est uniquement masculin. Il se dispute sur dur, quelques semaines après l’US Open et attire en général de grands joueurs. Parmi les anciens vainqueurs du tournoi, on retrouve des légendes du tennis américain telles que Jimmy Connors (1973, 1974, 1982, 1984) et John McEnroe (1981, 1986),

L’histoire : Le gâchis de Gilbert, l’impensable remontée de Krickstein

Le 23 septembre 1989, ce sont deux hommes au sommet de leur art qui s’affrontent en demi-finale du tournoi de Los Angeles. La tête de série n°2, Brad Gilbert, a déjà gagné quatre tournois cette saison, et il est 7e mondial (son meilleur classement à ce jour), tandis qu’Aaron Krickstein, tête de série n°5, vient de réussir sa meilleure performance en Grand Chelem à l’US Open, où il a disputé les quarts de finale. A L.A., les deux joueurs se sont promenés jusqu’en demi-finale, sans perdre le moindre set.

Au début, c’est Gilbert qui prend le contrôle du match. Très solide du fond de court, il se montre aussi efficace à la volée et bientôt le voilà qui mène 6-1, 5-2, dans ce match très déséquilibré.

Cependant, alors qu’il sert pour le match à 5-3, le 7e mondial ne parvient pas à conclure, ratant quatre balles de match, dont une sur une double faute. Lors du jeu suivant, « Marathon Man » Krickstein est mené 0-40, mais il sauve ces trois nouvelles balles de match pour rester dans le match. 

A 5-5, Gilbert se fait à nouveau breaker. Même s’il en casse sa raquette de rage, il parvient à débreaker, remportant un point de 34 frappes pour pousser son adversaire au tie-break. Krickstein livre un tie-break parfait pour s’emparer du deuxième set. C’en est trop pour Gilbert, qui, découragé par ses occasions manquées, s’effondre dans la troisième manche, que Krickstein remporte aisément, 6-2.

« Je l’ai remis en selle. J’aurais dû avoir gagné le match bien plus tôt, commente ensuite Gilbert. J’étais agressif, mais patient pour en arriver là. Je menais 6-1, 5-2, puis j’ai perdu le fil et j’ai gâché plusieurs occasions. J’aurais dû me montrer plus patient. »

La postérité du moment : En finale, “Marathon Man” refait le coup

Le lendemain, en finale, « Marathon Man » survivra à une nouvelle frayeur, inversant une fois encore la tendance contre Michael Chang : mené 6-2, 4-1, Krickstein s’imposera finalement (2-6, 6-4, 6-2) pour remporter le sixième titre de sa carrière.

Au cours des mois suivants,  Krickstein atteindra son meilleur classement en se hissant au 6e rang mondial, mais il ne réussira pas de performance majeure en Grand Chelem avant l’Open d’Australie 1995, où il disputera les demi-finales (battu par Andre Agassi, 6-4, 6-4, 3-0, ab.).

Brad Gilbert, après avoir atteint la 4e place mondiale au début de 1990, déclinera lentement au cours des années suivantes, et deviendra ensuite célèbre en tant qu’entraineur en amenant Andre Agassi à la première place mondiale. Il écrira également un livre, Winning Ugly, où il expliquera sa vision du jeu. Une fois sa carrière de coach terminée, Gilbert deviendra commentateur sportif pour la télévision.

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