Federer : « Peut-être que Rafa aura un problème, ou qu’il sera malade… »

Conscient de n’avoir pratiquement aucune chance de faire chuter Rafael Nadal, imbattable ou presque sur la terre battue parisienne, mais passage obligé pour tout joueur désireux de lui ravir son trône à Roland-Garros, Roger Federer s’en remet surtout à des circonstances favorables ou à des faits de jeu qui pourraient perturber le Majorquin avant la demi-finale tant attendue de vendredi.

Roger Federer, vous aviez annoncé votre retour à Roland-Garros pour voir ce qu’il pourrait donner et le tout sans vous mettre de pression, vous tenez votre réponse, non ?
Je suis très content, tout d’abord d’être de retour dans une demi-finale en Grand Chelem, ce qui n’avait plus été le cas depuis un an ou même plus. Je suis passé par des moments difficiles, donc j’ai largement dépassé mes attentes ici. Après être resté plusieurs années sans venir ici, c’est un plaisir d’être de retour et d’être en demi-finales. C’est un super sentiment.

Et ce n’est pas fini, puisque vous avez décidé de prolonger l’aventure après une magnifique victoire contre votre ami Stan Wawrinka…
Cela a été un match de haut niveau, sans aucun doute. Stan me connait, je le connais, on savait que ce serait dur. En plus, avec l’interruption due à la pluie, cela a compliqué les choses, mais j’ai réussi à garder mes nerfs. Maintenant, je vais devoir jouer contre Rafa (Rafael Nadal). Je vais essayer de récupérer dans les deux jours qui viennent.

Vous attendiez-vous à une telle résistance de Stan Wawrinka au lendemain de son marathon contre Stefanos Tsitsipas ?
Non, pas du tout. Sauf s’il était blessé. Là, j’aurais senti qu’il était diminué. Parfois, il a des trucs qui lui manquent, il n’est pas toujours aussi véloce. Là, je ne sais pas s’il y en a eus. Je m’attendais forcément à un match dur. Ce n’est pas ultra explosif sur terre. Il joue de loin, et j’avais décidé de jouer de loin aussi. Donc automatiquement, tu te retrouves dans un certain rythme qui lui convient aussi, jusqu’à un certain degré. Je ne sais pas si ça aurait été mieux pour moi de jouer plus vers l’avant encore et de prendre la balle plus tôt, sur les retours notamment. Mais j’avais décidé avec l’équipe de jouer autrement aujourd’hui (mardi), ça a marché, je suis content. Après, pour en revenir à la question, non, je ne suis pas vraiment surpris que Stan ait pu atteindre ce niveau-là. On connaît sa force mentale et physique.

Pouvez-vous aborder une demi-finale contre Rafael Nadal comme une demi-finale classique ?
Je peux me concentrer sur ma stratégie de jeu, mon programme, ce que mon jeu me permet de faire, et les conditions. Mais, bien entendu, avec Rafa, sur la terre battue, il a de tels points forts… En plus, il est gaucher, cela change tout. Après, j’ai deux jours devant moi, ce qui est à mon avis une bonne chose. C’est mieux que d’avoir un seul jour ou pas du tout. Je vais pouvoir essayer de m’entraîner davantage contre des gauchers, m’entraîner au service, parce que c’est un changement complet par rapport aux autres. Contre Rafa, la balle sort de manière différente, et il faut réagir tout de suite. D’une certaine manière, il ne faut pas hésiter à prendre des risques sur des balles qui tourbillonnent avec effet, slicées et kickées. C’est ce que je ferai vendredi.

Federer : « Si je voulais éviter de jouer contre Rafa, je ne serais pas revenu ici »

La dernière fois que vous avez battu Nadal sur terre battue, c’était à Madrid en 2009 et sur les cinq matchs que vous avez joué contre lui à Roland-Garros, vous n’en avez gagné aucun (cinq défaites). Qu’est-ce qui peut encore vous rendre optimiste ?
Comme contre n’importe quel joueur, il y a toujours une possibilité, sinon si le résultat était connu d’avance, il n’y aurait personne pour regarder. Tous les matchs doivent être joués avant que le résultat soit connu. Je sais que je vais jouer contre Rafa, je sais que ce sera très difficile. Mais on ne sait pas : il aura peut-être un problème, il sera peut-être malade. Peut-être que je vais très très bien jouer et qu’il va lutter. Il peut aussi y avoir du vent, de la pluie, des interruptions successives à cause de la pluie. Il m’a fallu cinq matches pour être ici, en demi-finales. C’est pour ça que je suis très content de jouer contre Rafa. Si vous voulez réussir quelque chose sur terre battue, un jour ou l’autre vous devez vous heurter à Rafa. On le sait. Je savais en acceptant de revenir ici que ça risquait de se passer. Si je voulais éviter ce match, je ne serais pas revenu jouer ici.

Pensez-vous toujours que pour réussir à battre Nadal sur terre battue, vous devez modifier votre jeu ?
Ce n’est jamais naturel de jouer contre un gaucher, que ce soit Rafa ou un autre. Quand on joue 80 % du temps contre des droitiers et que l’on se trouve face à un gaucher, le match est différent. C’est intéressant. Avant, je détestais ces moments. Maintenant, j’adore, parce que c’est un énorme défi contre ces types. Lui (Nadal), c’est le meilleur contre lequel je n’ai jamais joué. Je suis ravi de pouvoir me tester face à lui de nouveau.

Que vous êtes-vous dit en voyant ses matchs depuis le début de la quinzaine ?
Quand je l’ai vu jouer, ce n’était pas énorme. Mais je n’ai pas regardé ses matchs en pensant à ce que je ferais contre lui à la place de son adversaire. Je l’ai suivi juste comme un fan, pour regarder un autre match. Honnêtement, non, je ne l’ai pas trop vu. J’avais plus vu comment il avait joué à Rome et à Madrid. Mais pour moi, c’est toujours le même gars, depuis toutes ces années.

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