15 novembre 2015 : Le jour où Novak Djokovic a finalisé la série de victoires la plus longue de l’histoire du Masters

Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 15 novembre 2015, Novak Djokovic Djokovic, vainqueur de Kei Nishikori gagnait un 15e match de suite au Masters. Un record absolu.

Novak Djokovic et Kei Nishikori, Masters Londres 2015 Novak Djokovic et Kei Nishikori, Masters Londres 2015 – © AI / Reuters / Panoramic

Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi c’est historique : Un record absolu pour Novak Djokovic

Ce jour-là, le 15 novembre 2015, à l’occasion du premier match de poule du Masters, le numéro 1 mondial et triple tenant du titre, Novak Djokovic, domine facilement Kei Nishikori (6-1, 6-1, en 65 minutes). Il s’agit de sa 15e victoire consécutive au  Masters, ce qui constitue un record absolu, et même si cette série prendra fin deux jours plus tard, le Serbe remportera ensuite un quatrième titre consécutif au tournoi des Maîtres.

Les personnages : Novak Djokovic et Kei Nishikori

  • Novak Djokovic, le patron du circuit

Novak Djokovic est né en 1987. Il entre dans le top 100 en 2005, saison qu’il termine à la 83e place mondiale. En 2006, il fait parler de lui lorsque, classé 63e mondial, il atteint les quarts de finale de Roland-Garros après avoir éliminé le 9e mondial Fernando Gonzalez au deuxième tour. Sa carrière décolle en 2007 : il se hisse en demi-finales à Roland-Garros et à Wimbledon (arrêté à chaque fois par Rafael Nadal) avant de se tailler un chemin jusqu’en finale de l’US Open où il est vaincu par Roger Federer (7-6, 7-6, 6-4). Début 2008, il triomphe pour la première fois en Grand Chelem, à l’Open d’Australie, aux dépens de Jo-Wilfried Tsonga (4-6, 6-4, 6-3, 7-6). Djokovic reste alors trois années durant à la troisième place, atteignant régulièrement les derniers tous des épreuves majeures où il bute sans cesse sur Federer et Nadal qui l’empêchent d’ajouter de nouveaux grands titres à son palmarès.

Le vent tourne en 2011, lorsque Djokovic réalise une première moitié de saison presque parfaite. Après avoir triomphé à l’Open d’Australie au grand dam d’Andy Murray, il reste invaincu 42 matches durant, jusqu’à ce que Roger Federer le batte en demi-finale de Roland-Garros. Depuis, le Serbe a accumulé six titres du Grand Chelem supplémentaires (Wimbledon en 2011 et 2014, l’US Open en 2011, l’Australian Open en 2012, 2013 et 2015). Bien que la première place mondiale lui ait été, disputée, surtout par Rafael Nadal en 2013 et 2014, il a passé plus de 150 semaines au sommet. En 2015, après son succès à l’Open d’Australie, il subit l’échec le plus douloureux de sa carrière à Roland-Garros : alors qu’il a enfin battu Rafael Nadal en quarts de finale (7-5, 6-3, 6-1), il est dominé en finale par Stan Wawrinka, qui réalise un match parfait pour s’imposer en quatre manches (4-6, 6-4, 6-3, 6-4). Cependant, Djokovic se relève rapidement de cette douloureuse défaite pour triompher à Wimbledon et à l’US Open, en battant à chaque fois Roger Federer en finale.

  • Kei Nishikori, le meilleur joueur japonais de l’histoire

Kei Nishikori est né au Japon en 1989, mais il quitte son pays à l’âge de 14 ans pour s’entraîner à la célèbre académie de Nick Bollettieri, en Floride – avec le soutien financier de Masaaki Morita, l’ancien PDG de Sony. Il fait son entrée dans le top 100 en 2008, devenant le premier joueur japonais à intégrer l’élite professionnelle depuis Shuzo Matsuoka, en 1995, après avoir remporté son premier titre à Delray Beach (en battant James Blake en finale, 3-6, 6-1, 6-4). Cependant, une blessure au coude droit, qui nécessite une intervention chirurgicale à l’été 2009, retarde sa progression. Nishikori se remet en selle en 2011, remontant jusqu’au 25e rang mondial à la fin de l’année, et en 2012, il atteint pour la première fois les quarts de finale d’un tournoi du Grand Chelem à l’Open d’Australie (battu par Andy Murray, 6-3, 6-3, 6-1). Alors qu’il est déjà une superstar au Japon, Nishikori franchit une nouvelle étape dans sa carrière en 2014 : cette année-là, il non content de remporter quatre titres sur le circuit, il atteint surtout la finale de l’US Open, où, après avoir éliminé le numéro 1 mondial Novak Djokovic, il est finalement battu par Marin Cilic (6-3, 6-3, 6-3). Il est le premier joueur japonais à parvenir à ce stade d’un tournoi du Grand Chelem. Il remporte trois autres tournois en 2015 et atteint les quarts de finale à l’Open d’Australie et à Roland-Garros – cependant, il a été étonnamment battu au premier tour de l’US Open par Benoît Paire (6-4, 3-6, 4-6, 7-6, 6-4), et ses résultats tout au long de la saison en salle sont plutôt décevants. 8e mondial, il se qualifie néanmoins pour la Masters de fin d’année.

Kei Nishikori, US Open 2014
La tristesse de Kei Nishikori, battu en finale de l’US Open 2014 par Marin Cilic. Crédit : Tennis Mag / Panoramic

Le lieu : Le Masters, à Londres

Créé en 1970, le Masters est le rendez-vous de fin d’année des huit meilleurs joueurs du monde. Au départ, il change de lieu chaque année, avant de s’installer au Madison Square Garden de New York, de 1977 à 1989. Depuis, le tournoi a pas mal voyagé, passant par Francfort (1990-1995), Hanovre (1996-1999), Lisbonne (2000), Sydney (2001), Shanghai (2002), Houston (2003-2003) puis à nouveau Shanghai depuis 2005, et ce jusqu’en 2009, où l’épreuve s’installe à Londres. Étant donné que chaque année, seuls les huit meilleurs joueurs se qualifient pour le Masters, les plus grands joueurs de tennis figurent au palmarès de l’épreuve.

L’histoire : Triple tenant du titre, Djokovic écrabouille Nishikori

Bien que le traditionnel Masters de fin d’année ne réunisse que les tout meilleurs joueurs du monde, les exploits de Novak Djokovic au cours des dernières années sont tels que son premier match contre Kei Nishikori paraît bien inégal. Le Serbe, numéro 1 mondial sans interruption depuis juillet 2014, a remporté pas moins de neuf tournois du Grand Chelem depuis 2011. Invaincu sur le circuit depuis sa défaite contre Federer en finale de Cincinnati, en août, il est également le triple tenant du titre du Masters – ce qui fait de lui l’un des trois seuls joueurs de l’histoire du tennis à avoir remporté la prestigieuse épreuve trois fois de suite, avec Ilie Nastase (1971-1973) et Ivan Lendl (1986-1988). Depuis 2012, il a remporté 14 matchs consécutifs au tournoi de fin d’année (en 2014, Federer avait déclaré forfait pour la finale en raison d’une blessure au dos).

Novak Djokovic, Masters 2014
Novak Djokovic, vainqueur de son troisième Masters consécutif en 2014. Crédit : Tennis Mag / Panoramic

Pendant ce temps, le Japonais, qui avait battu Djokovic en quart de finale de l’US Open 2014, a joué un ton en-dessous de son niveau habituel depuis sa défaite contre Benoît Paire au premier tour de Flushing Madows. Son seul résultat notable a été d’atteindre les demi-finales à Tokyo, où il a été battu par le même Paire (1-6, 6-4, 6-2).

Finalement, après une minute de silence avant le début du match en mémoire des victimes des attentats terroristes de Paris – qui ont eu lieu deux jours auparavant, le 13 novembre – Novak Djokovic surclasse purement et simplement Nishikori dans tous les domaines du jeu, et l’emporte 6-1, 6-1 en 65 minutes. Sur l’ensemble du match, le Serbe lâche moins de dix points sur son service pour s’assurer une 15e victoire consécutive au Masters – un record absolu. 

“Je pense que j’étais à mon meilleur niveau”, déclare Djokovic, selon Sports Illustrated. “Sans aucun doute, c’est une performance incroyable, telle que j’espérais avoir en entrant dans ce match, en entrant dans ce tournoi”.

La postérité du moment : Malgré une série de victoire stoppée, Djokovic s’offrira un quatrième Masters de suite, un record

La série de victoires de Djokovic prendra fin deux jours plus tard, lors de son deuxième match de poules, où il sera finalement vaincu par Roger Federer (7-5, 6-2). Il assurera cependant sa place en demi-finale en s’imposant face à Tomas Berdych (6-3, 7-5), avant de devenir le premier joueur de l’histoire à remporter le Masters quatre fois de suite, prenant sa revanche sur Federer en finale (6-3, 6-4).

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