18 octobre 1993 : Le jour où Ivan Lendl a remporté son dernier titre ATP

Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 18 octobre 1993, Ivan Lendl affronte Todd Martin en finale du tournoi de Tokyo. Il remporte le 94e et dernier titre de sa carrière.

Ivan Lendl

Ce qui s’est passé ce jour là : Le dernier titre de Lendl

Ce jour-là, le 18 octobre 1993, l’ancien numéro 1 mondial Ivan Lendl remporte le dernier de ses 94 titres ATP à Tokyo. Huit fois couronné en Grand Chelem, Lendl vient de quitter le top 15 pour la première fois depuis 1980. En 1993, il n’a atteint les quarts de finale d’aucun tournoi majeur. Une première depuis 1979. Pour décrocher son cinquième titre à Tokyo, il domine en finale Todd Martin (6-4, 6-4).

Les acteurs : Ivan Lendl et Todd Martin

  • Ivan Lendl au crépuscule de sa carrière

Né en 1960, Ivan Lendl est numéro 7 mondial en septembre 1992. Passé pro en 1978, il se pose dès 1980 comme l’un des quatre meilleurs joueurs au monde avec Bjorn Borg, John McEnroe et Jimmy Connors. Bien qu’il ait déjà remporté des dizaines de tournois ATP, dont le Masters 1981 en venant à bout de Vitas Gerulaitis (6-7, 2-6, 7-6, 6-2, 6-4), il ne parvient pas à décrocher un titre du Grand Chelem avant 1984. A vrai dire, il a échoué à quatre reprises en finale, une fois à Roland-Garros (en 1981, battu par Bjorn Borg), deux fois à l’US Open (battu par Jimmy Connors, en 1982 et 1983) et une en Australie (battu par Mats Wilander en 1983).

En 1984, Lendl triomphe finalement à Roland-Garros, venant à bout de John McEnroe à l’issue d’une finale légendaire où il surmonte un handicap de deux sets. En 1985, il atteint la finale des Internationaux de France (battu une nouvelle fois par Wilander), mais à l’US Open, quelques semaines après être redevenu numéro 1 mondial, il décroche un deuxième titre du Grand Chelem aux dépens de John McEnroe (7-6 6-3 6-4).

Au cours des années suivantes, Lendl assoit sa domination sur le tennis mondial, s’adjugeant six tournois du Grand Chelem : Roland-Garros (1986, 1987), l’US Open (1986, 1987) et l’Open d’Australie (1989, 1990).

Il ne parvient pas à triompher à Wimbledon, bien qu’il y atteigne la finale à deux reprises, en 1986 (battu par le jeune tenant du titre, Boris Becker, 6-4, 6-3, 7-5), et en 1987 (dominé par Pat Cash, 7-6, 6-2, 7-5). Au début des années 1990, la domination de Lendl est terminée, mais il demeure un solide joueur du top 10 jusqu’en 1992. En 1993, il ne parvient pas à dépasser le deuxième tour en Grand Chelem, et en octobre, il n’est plus que 18e mondial, son pire classement depuis avril 1980.

Ivan Lendl redéfinit les standards du jeu de fond de court, avec un coup droit lifté très puissant qui lui permet d’être à la fois agressif et extrêmement régulier, poussant ses adversaires à un rude combat physique. Il redéfinit également les standards en termes de préparation, s’entraînant plus que quiconque auparavant, bien plus soucieux de sa condition physique et de son alimentation que n’avaient l’habitude de l’être les tennismen de l’époque.

  • Todd Martin, adversaire coriace

Todd Martin est né en 1970. Après avoir joué deux ans pour la Northwestern University, il passe pro en 1990 et entre dans le top 100 deux ans plus tard. En 1993, il remporte son premier titre à Coral Springs (aux dépens de David Wheaton, 6-3, 6-4), et atteint les finales de Memphis, Washington et Montréal. Quart de finaliste à Wimbledon (battu par Jim Courier, 6-2, 7-6, 6-3), il est à présent 16e mondial.

Le lieu : Rendez-vous à Tokyo

Le tournoi indoor de Tokyo a lieu depuis 1978 au Yoyogi National Gymnasium, connu pour l’architecture particulière de son toit. Le tournoi a fait partie du prestigieux circuit du Grand Prix dans les années 1980, et a été gagné par de nombreuses stars telles que Bjorn Borg, Jimmy Connors, Boris Becker, Stefan Edberg et Ivan Lendl (vainqueur à quatre reprises, en 1983, 1985, 1990 et 1992).

L’histoire : Un tenant du titre dans le flou

Au début du tournoi indoor de Tokyo 1993, bien qu’il soit le tenant du titre, Ivan Lendl est loin d’être le favori. Il vient de connaître sa plus mauvaise saison depuis 1979. En perte de souplesse au niveau des hanches, il a également subi une opération du genou, et pour la première fois en 13 ans, il se trouve relégué hors du top 15. A Tokyo, il n’est que tête de série n°9, dans un tableau comptant d’excellents joueurs en salle, notamment Stefan Edberg, Boris Becker et Goran Ivanisevic.

Néanmoins, les champions de la trempe d’Ivan Lendl, détenteur à l’époque du record de 270 semaines passés au sommet du classement ATP, ne devraient jamais être sous-estimés. Il se débarrasse de Becker en quarts de finale à l’issue d’un match très serré, 6-3, 1-6, 7-6).

En demi-finales, le triple vainqueur de l’US Open domine Paul Haarhuis (qui avait éliminé Ivanisevic au troisième tour) à l’issue d’un nouveau tie-break décisif (3-6, 6-4, 7-6).

En finale, Lendl affronte Todd Martin, le nouveau venu qui a atteint les quarts de finale à Wimbledon quelques mois plus tôt. L’Américain a éliminé la tête de série n°1, Edberg, en quarts de finale (6-4, 6-4). Très grand (1m98), il est doté d’un grand service qu’il aime suivre au filet, mais il sait aussi se montrer solide du fond de court.

Je ne pense pas que mon niveau m’interdise de revenir dans le top 10, même si les circonstances font que je n’en fais plus partie

Ivan Lendl

Ce jour-là, le 18 octobre, Lendl donne raison à Agassi, qui, au mois d’août, en parlant de lui, avait dit qu’il y avait des jours où « il tapait encore la balle comme un joueur du top 4 ».

L’ancien premier mondial se montre solide, avec un coup droit digne de sa grande époque. Il ne laisse aucune chance à son adversaire, le surclassant 6-4, 6-4. Lendl vient de remporter le 94e titre de son incroyable carrière. Il ne le sait pas encore, mais ce sera aussi le dernier.

« Je ne pense pas que mon niveau m’interdise de revenir dans le top 10, même si les circonstances font que je n’en fais plus partie », déclare Lendl, cité par le New York Times. « Je vais encore tenter le coup, mais si je joue mal, il y a des chances que 1994 soit ma dernière saison. »

La postérité du moment : Martin en route pour le Top 10, dernier sursaut de Lendl

Malgré un bon départ en 1994, où il atteindra la finale à Sydney et les huitièmes de finale à l’Open d’Australie (battu à chaque fois par le numéro 1 mondial incontesté, Pete Sampras), Lendl poursuivra son déclin en 1994. Redescendu à la 30e place mondiale, il disputera son dernier match à l’US Open, battu par Bernd Karbacher (6-4, 7-6, 1-0, ab.).

Martin sera élu « meilleure progression de l’année » par l’ATP en 1993. Il obtiendra ses meilleurs résultats en 1994, intégrant le Top 10 après avoir atteint la finale de l’Open d’Australie (battu par Sampras, 7-6, 6-4, 6-4) et les demi-finales de Wimbledon (battu à nouveau par Sampras, 6-4, 6-4, 4-6, 6-3) et à l’US Open (défait par Agassi, 6-3, 4-6, 6-2, 6-3).

En 1999, Martin disputera une deuxième finale de Grand Chelem, à New York, perdue contre Agassi en cinq sets (6-4, 6-7, 6-7, 6-3, 6-2), un résultat qui lui permettra d’atteindre son meilleur classement, 4e mondial.

People in this post

Your comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *