3h35 de combat et Alcaraz achève une nouvelle merveille : après Nadal, il s’offre le scalp de Djokovic pour jouer la finale à Madrid

L’Espagnol s’est imposé en trois manches (6-7, 7-5, 7-6) et attend Zverev ou Tsitsipas pour le titre.

Carlos Alcaraz, Madrid 2022 Carlos Alcaraz avec le trophée de sa victoire à Madrid, © AI / Reuters / Panoramic

Ce gamin de 19 ans est décidément exceptionnel. Il l’avait déjà été en éliminant son idole Rafael Nadal, la veille en quarts de finale (6-2, 1-6, 6-3). Il l’a d’autant plus montré ce samedi en demi-finales face à Novak Djokovic. En 3h35 et sur une dernière attaque grâce à son merveilleux coup droit, Carlos Alcaraz s’est qualifié pour la finale du Masters 1000 de Madrid… à 19 ans, au bout d’un combat remporté en trois manches (6-7, 7-5, 7-6).

Mieux encore, il a réalisé ce que personne n’avait encore fait sur terre battue dans l’histoire du tennis : l’Espagnol a battu Rafael Nadal et Novak Djokovic dans le même tournoi. C’est aussi le plus jeune joueur à battre un numéro un mondial depuis… Nadal en 2005 (face à Federer à Roland-Garros).

Carlos Alcaraz connaît-il la pression ? Sa saison 2022 laisse largement penser le contraire. Dès le début de cette demi-finale, devant un court Manolo-Santana plein à craquer, la pépite de 19 ans a démarré de la meilleure des façons en breakant son adversaire d’entrée.

Mais ce serait mal connaître Novak Djokovic que d’espérer avoir fait le plus dur. Surtout quand le Serbe nous habitue à des entames diesel depuis le début de saison sur terre battue. À Belgrade, battu en finale par Andrey Rublev, le numéro un mondial avait perdu la première manche à chacun de ses tours. Il a fait mieux ce samedi en s’emparant du premier acte et on a senti qu’il en avait besoin : son cri de rage à la fin du premier set a refroidi le court central bouillant.

Un niveau de jeu exceptionnel et une tension maximale

Novak Djokovic aurait pu conclure la rencontre bien plus tôt dans la deuxième manche, s’il avait converti ses deux balles de breaks à quatre partout. Mais cette rencontre à la dramaturgie exceptionnelle ne pouvait pas se terminer ainsi, seulement en deux sets.

Alors l’Espagnol, poussé par une foule qui l’adore déjà, a haussé son niveau de jeu et sa panoplie déjà très complète à son jeune âge : ses amorties ont dégoûté le numéro un mondial, également excellent dans ce domaine. À la fin de cette demi-finale, Alcaraz a terminé avec 51 coups gagnants pour 57 fautes directes. Son adversaire du soir n’a réalisé “que” 24 coups gagnants et 31 fautes directes.

À 6-5, profitant de quelques erreurs de son adversaire, il est allé conclure la deuxième manche pour égaliser à une manche partout. La troisième manche ne pouvait être que légendaire, un dernier acte où les deux hommes ont tutoyé des niveaux exceptionnels, sur le plan physique, technique et mental.

Le dernier mot pour Alcaraz

Six balles de break (dont une balle de match). C’est le nombre d’occasions qu’a eu Carlos Alcaraz avant le tie-break du dernier acte. C’est lui qui a dominé la dernière manche mais il faut (encore une fois) reconnaître le cran du numéro un mondial dans les points qui comptent. Sur la première balle de match de l’Espagnol, le natif de Belgrade a claqué un ace.

Dans le jeu décisif, c’est physiquement que l’Espagnol a semblé au-dessus. À 5-4, il s’est offert deux nouvelles balles de match après un échange stratosphérique conclu par une nouvelle attaque de coup droit bien sentie. Et qui a planté Novak Djokovic sur sa ligne de fond de court. Bis repetita deux points plus tard, sur une énième gifle en coup droit.

Il a fallu 3h35 à l’Espagnol pour réaliser un exploit majuscule. Il affrontera Zverev ou Tsitsipas pour le titre, qui s’affrontent dans l’autre demi-finale.

Battre Novak Djokovic et Rafael Nadal dans le même tournoi, remporter le Masters 1000 de Miami, l’ATP 500 de Barcelone, rentrer dans le top 10… La saison 2022 de Carlos Alcaraz est historique et nous ne sommes qu’en mai. “Pensez-vous qu’il y a une limite à ce que vous pouvez accomplir ?” lui a t-on demandé à la fin de la rencontre. “Je ne pense pas” a répondu le principal intéressé. Envoyez-nous vite Roland-Garros, on a hâte.

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