Carlos Alcaraz : “Si je rate, je m’en fiche donc j’y vais à 100%”

Brillant sur le court pour démolir Daniil Medvedev en finale d’Indian Wells, l’Espagnol l’a été tout autant en conférence de presse pour expliquer son incroyable relâchement dans les grandes occasions.

©Icon SMI / Panoramic

Vainqueur dimanche du troisième Masters 1 000 de sa carrière au terme d’une masterclass finale face à Daniil Medvedev, Carlos Alcaraz a de nouveau impressionné non seulement par la plénitude de son tennis aussi puissant que complet, mais aussi par sa capacité, encore une fois, à sortir ce meilleur tennis dans les plus grandes occasions.

Cette finale d’Indian Wells pesait pourtant son poids : parce qu’il s’agit d’un tournoi cher à ses yeux que l’Espagnol tenait absolument à gagner, suffisamment en tout cas pour qu’il le répète à plusieurs reprises durant sa campagne californienne ; et parce que cette finale contre Medvedev, pas le joueur le moins en forme du circuit, était synonyme pour lui d’un éventuel retour à la place de numéro 1 mondial. Bref, il y avait de l’enjeu.

Vous avez dit pression ? Quelle pression ? Le protégé de Juan Carlos Ferrero a croqué dans sa finale comme on croque dans une pomme bien rouge, avec enthousiasme et délectation, sans en laisser la moindre parcelle de nectar. Et surtout sans se poser la moindre question existentielle. Par rapport à l’édition 2022 où il avait été battu en demi-finale par son compatriote Rafael Nadal, c’est d’ailleurs sur ce point qu’Alcaraz estimait, après son sacre, avoir fait le plus de progrès.

“Je ne crois pas que mon tennis se soit beaucoup amélioré depuis l’an dernier”, a-t-il ainsi déclaré en conférence de presse. “Ce que j’ai beaucoup amélioré, en revanche, c’est ma faculté à ne pas me mettre de pression, à jouer de manière libre et relâché. C’est pour cela que j’ai montré un bon niveau, parce que je ne ressens aucune pression.”

“Ce que j’ai beaucoup amélioré par rapport à l’an dernier, c’est ma faculté à ne pas me mettre de pression, à jouer de manière libre et relâché.

Carlos Alcaraz

Profiter du moment présent… Vu la manière dont il a insisté là-dessus durant son tournoi, on pressent que Carlos Alcaraz a dû beaucoup travailler sur ce point ces dernières semaines. Pas étonnant de la part d’un joueur qui a dû endurer des tonnes d’attente sur les épaules après être devenu, l’année dernière, le plus jeune numéro 1 mondial de l’histoire dans la foulée de son sacre à l’US Open, à 19 ans. On se doute que la chose a dû être lourde à porter et ses résultats s’en sont d’ailleurs ressentis à la fin de saison 2022, qui s’est finie en queue de poisson pour lui avec une blessure aux abdominaux certainement révélatrice d’une charge mentale aussi importante que la charge physique.

Mais à présent, l’insoutenable légèreté de l’être Alcaraz crève à nouveau les yeux. S’il a avoué s’être senti un peu nerveux avant la finale – ça ne s’est pas vu -, il a surtout brillé par sa capacité à gérer cette nervosité. “J’essaye de montrer du relâchement mais honnêtement, oui, j’étais nerveux. C’est quelque chose dont j’avais parlé avec mon équipe : montrer à mon adversaire que je suis relâché, que je suis disposé à profiter pleinement de l’évènement. Bien sûr, j’ai confiance en mes coups, je n’ai aucune appréhension à la frappe. Mais encore une fois, si je joue à un bon niveau, c’est surtout parce que je suis relâché : si je rate, je m’en fiche. Donc j’y vais à 100%.”

Carlos Alcaraz n’a que 19 ans mais pourrait d’ores et déjà donner des conférences notamment à l’endroit de ceux qui mettent beaucoup trop d’enjeux extra-sportifs dans un match de tennis. Ce dimanche, la masterclass de l’Espagnol n’était pas que tennistique. Elle était surtout mentale. Mais c’est tellement lié…

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