« J’étais le meilleur joueur » dit Tsitsipas, Rublev répond que ce n’est pas si simple…

Stefanos Tsitsipas a livré une analyse assez crue de sa défaite contre Andrey Rublev aux ATP Finals, en indiquant que son adversaire avait « trouvé la solution avec les quelques outils » de son jeu. Le Russe a répondu avec le sourire et quelques arguments.

Stefanos Tsitsipas et Andrey Rublev, ATP Finals 2022 Stefanos Tsitsipas et Andrey Rublev, ATP Finals 2022 | © AI / Reuters / Panoramic

« A mes haters, j’ai encore pas mal de choses en réserve pour vous rendre fous. Ce n’est qu’une question de patience.» Ces mots écrits par Stefanos Tsitsipas sur Instagram samedi matin, au lendemain de son élimination des ATP Finals par Andrey Rublev (3-6, 6-3, 6-2), prouveront à ceux qui en doutaient que les propos tenus la veille par le Grec sur le jeu de son adversaire et l’analyse technique du match n’avaient pas dépassé sa pensée.

Ces propos ont suscité des commentaires dès leur publication et la réponse de Rublev, pleine de sang froid mais assez ferme sur le fond, a authentifié une polémique comme le tennis en produit rarement.

Jusqu’à 6-3, 3-3 en sa faveur, Tsitsipas ne réalisait pas le match de l’année, mais il était encore en situation de se voir en demi-finale d’une compétition qu’il avait remportée en 2019 et pourquoi pas, de finir l’année n°2 mondial.

Mais rien ne s’est ensuite passé comme prévu. Onze jeux plus tard, dont neuf pour Rublev, Tsitsipas avait encore du mal à comprendre comment il avait pu perdre le fil, au point de proposer une lecture assez personnelle du match suite à une question qui portait sur son service (seulement 16 points remportés sur 29 lors de ce set, deux doubles fautes).

« J’ai bien servi » a entamé Tsitsipas dans les sous-sols du Pala Alpitour de Turin. « J’ai touché les bonnes zones. (Rublev) est un bon relanceur, il ne faut pas lui enlever. Il a mis beaucoup de retours dedans. »

Mais cette réponse en forme de compliment apparent a dégénéré dans une rare expression de sentiment de supériorité. « J’ai essayé de varier à la fin du set. Je ne me sentais pas menacé mais je voulais tester de nouvelles choses pour le perturber, car les jeux étaient longs. Mais je dois reconnaître que la balle sortait bien de sa raquette. »

Il s’est imposé avec les quelques outils à sa disposition. Il a su en tirer le meilleur profit aujourd’hui.

Stefanos Tsitsipas

« C’est dommage » a enchaîné Tsitsipas. « Je me considère (I feel like, ndlr) comme un meilleur joueur. J’aurais pu faire plus de choses avec la balle aujourd’hui. J’aurais pu être plus créatif – inutile de le préciser, c’était assez évident. Mais voilà, il s’est imposé avec les quelques outils à sa disposition. Il a su en tirer le meilleur profit aujourd’hui ». 

« Meilleur joueur », « quelques outils à sa disposition… » Comme il sait parfois le faire quand il a un micro sous le nez, Tsitsipas a pris ses distances avec le politiquement correct habituellement en vigueur dans les conférences de presse d’après ou d’avant-match, et ses moult mentions aux « tough opponents » et autres « great players » qui peinent à documenter le public sur les rapports de force et les relations réelles entre les joueurs. Rien de tout cela avec Tsitsipas.

Rublev se fait répéter et traduire la question

Andrey Rublev, c’est peu de le dire, ne s’attendait pas à cela. Quand nous lui avons demandé ce qu’il pensait de cette lecture du match et de leur rivalité, il a fait répéter plusieurs fois la question, traduite en russe par nos confrères, se l’est faite expliciter par la modératrice de l’ATP, avant de comprendre avec son plus beau sourire qu’il ne pouvait ne pas répondre.

Son revers n’est pas meilleur que le mien. Son coup droit n’est pas meilleur que le mien.

Andrey Rublev

S’il reconnaît que « ce qui fait que (Tsitsipas) est à l’évidence un meilleur joueur, c’est qu’il est mieux classé (3e contre 7e avant le tournoi, 3e contre 5e sur leur meilleur classement, ndlr) et qu’il a eu de meilleurs résultats jusqu’ici », Rublev conteste le fond du propos, avec d’autres chiffres.

« Si on liste chaque coup, je pense que son revers n’est pas meilleur que le mien. Son coup droit n’est pas meilleur que le mien. Son service ne va pas plus vite. Il se déplace plus rapidement oui. Mais coup par coup… »

Andrey Rublev & Stefanos Tsitsipas, Monte-Carlo, 2021
La finale de Monte-Carlo 2021 | © AI / Reuters / Panoramic

« Je ne sais pas si j’ai ‘quelques outils’ ou pas. Je ne pense pas l’avoir battu avec ‘quelques outils’. Chacun de nos matches sont de grosses bagarres. Le précédent match (Astana, 4-6, 6-4, 6-3), il l’a gagné en trois sets. Aujourd’hui, je gagne en trois sets. Il m’a démoli en finale de Monte-Carlo (2021, ndlr), mais c’est l’exception. »

Tsitsipas mène 6-5 dans son face à face avec Rublev, 6-6 en incluant leur seul match en Challenger, 5-5 en excluant le Masters Next Gen joué avec des sets de quatre jeux gagnants.

Dans le détail, il y a 2-1 cette année, 1-1 en Grand Chelem, 2-0 Tsitsipas en Masters 1000, 1-1 aux ATP Finals, 1-1 en finale. Vivement le prochain Tsitsipas – Rublev.

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