Moribond en fin d’année, inarrêtable au début : Rublev, c’est tout ou rien !

Sur la jante toute au long de la fin de saison 2021, Andrey Rublev a retrouvé sa pleine santé en ce début d’année. Dans la foulée de ses titres à Marseille et Dubai, le voilà en demi-finale à Indian Wells après son net succès face à Grigor Dimitrov (7-5, 6-2 en 1h30).

Andrey_Rublev_Indian_Wells_2022 @Antoine Couvercelle/Panoramic

On ne va pas se mentir, au lendemain de sa défaite au troisième tour de l’Open d’Australie contre Marin Cilic en début d’année, on ne donnait plus très cher de la place d’Andrey Rublev dans le top 10. Si l’on excepte son succès en coupe Davis avec son pays – désormais banni de l’épreuve – en fin d’année, le Russe au tennis explosif mais parfois (trop) monolithique n’avait plus réussi à gagner deux matches d’affilée depuis sa finale à Cincinnati en août dernier. Mais deux mois plus tard, le voilà à la tête d’un trésor de 13 succès d’affilée, série en cours après sa qualification pour les demi-finales du BNP Paribas Open, ce vendredi aux dépens de Grigor Dimitrov (7-5, 6-2).

Au sortir de sa déception australienne, l’ancien champion du monde juniors a vite rebondi en disputant une demi-finale à Rotterdam, battu de justesse par le futur vainqueur Felix Auger-Aliassime, avant de réussir l’improbable doublé Marseille-Dubai, passant de l’indoor à l’outdoor avec un seul jour de repos tout en digérant au passage un voyage en avion et le décalage horaire. A Indian Wells, il a parfaitement enchaîné au point de n’avoir pas encore perdu un set. Qu’on se le dise : Rublev est lancé avec la fougue d’un pur-sang sauvage.

Il avait plutôt intérêt, ceci dit, à bien négocier son début d’année puisqu’il avait également réussi un départ canon en 2021, avec des titres à l’ATP Cup et Rotterdam, des demi-finales à Dubai et Miami jusqu’à sa finale à Monte Carlo, perdue contre Stefanos Tsitsipas. Avec ce monticule de points à défendre, le Russe jouait gros. Il en a désormais préservé une bonne partie.

15 victoires d’affilée, record en vue

Le voilà donc à la tête d’une série de 13 victoires consécutives, série en cours à poursuivre à l’occasion de sa demi-finale face à Taylor Fritz ou Miomir Kecmanovic. S’il s’impose à Indian Wells, il égalera son plus bel enchaînement de victoires (15) réussi entre la coupe Davis 2019 et l’Open d’Australie 2020 (avec des titres à Doha et Adelaïde au passage). Frappeur compulsif, Andrey Rublev, une fois sur les bons rails, est aussi un serial winner compulsif.

Le risque pour lui, non négligeable, c’est de payer une nouvelle fois cette débauche d’énergie en début de saison par une grosse fatigue en fin de saison. L’an dernier, le Russe avait commencé à taper dans le rouge dès le printemps, malgré quelques sursauts ça et là qui lui avaient permis notamment de jouer la finale à Halle (perdue contre Ugo Humbert) et, on l’a dit, à Cincinnati (Alexander Zverev). Après quoi, il avait définitivement piqué du nez.

Le protégé de Fernando Vicente, son coach espagnol depuis de longues années, a le temps de réfléchir à un aménagement de son programme d’ici là. Cela dit, jouer beaucoup a toujours été une caractéristique chez lui, et lever le pied ne semble pas être sa priorité absolue du moment.

C’est comme si j’étais à chaque fois très pressé de disputer mon prochain tournoi.

Andrey Rublev

“Le truc c’est que j’adore jouer au tennis, j’adore m’entraîner, j’adore voyager”, a-t-il répondu en conférence de presse à une question portant justement sur le danger de la fatigue. “Après une semaine ou deux “off”, je n’ai pas de problème à débuter un nouveau tournoi. Je me sens encore suffisamment jeune et motivé pour le faire. En fait, c’est comme si j’étais à chaque fois très pressé de disputer mon prochain tournoi.”

Pour le moment, il serait bête que le pur-sang ménage sa monture au moment de disputer sa quatrième demi-finale en Masters 1 000 en un an, sachant qu’il n’a pas encore remporté le moindre titre dans cette catégorie de tournois, contrairement à ses principaux rivaux désignés de la Next Gen (Medvedev, Zverev et Tsitsipas). Moins bon serveur, moins bon volleyeur, moins de variété, moins de main… On va dire que le timing est favorable pour balayer tout cela. Le repos, ce sera pour plus tard.

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