Nadal : “Mon pied va mieux. Je ne suis pas le favori, mais on ne sait jamais ce qui peut se passer.”

Ce vendredi, lors du “Media Day”, Rafael Nadal s’est montré rassurant quant à l’état de son pied. S’il est à Roland-Garros, c’est qu’il croit en ses chances.

Rafael Nadal, Roland-Garros 2022 Rafael Nadal, lors d’un entraînement à Roland-Garros en 2022 (Aurélien Morissard / Panoramic)

Depuis mercredi, le “roi de la terre” a remis les pieds dans son royaume. Et chacun de ses pas est épié, décortiqué. A Rome, lors du troisième set de sa défaite 1-6, 7-5, 6-2 face à Denis Shapovalov en huitièmes de finale, Rafael Nadal était apparu claudiquant, l’inquiétude se lisant sur les lignes de son visage.

La douleur liée à la blessure chronique dont son pied gauche est frappé depuis 2005 – le syndrome de Muller-Weiss -, celle qui l’avait notamment forcé à s’arrêter six mois l’an passé, était devenue trop forte. De quoi mener tous les observateurs du tennis à s’interroger sur sa participation à Roland-Garros.

“Il n’y a rien à guérir, au passage (sourire)”, a répondu l’Espagnol ce vendredi devant les journalistes quand il a été interrogé sur sa convalescence, rappelant le caractère chronique de son problème physique. “Ce qui s’est passé à Rome m’arrive très souvent à l’entraînement. Oui, ensuite, j’ai eu mal pendant quelques jours. Mais je me sens mieux. C’est pour ça que je suis ici (à Roland-Garros). J’ai été très transparent sur ce qui s’est produit à Rome. J’avais aussi précisé que ça pouvait s’arranger dans un futur proche, et j’espère que ce sera le cas.” Même s’il a abandonné, depuis un bon moment maintenant, l’espoir de pouvoir jouer libéré de toute souffrance.

Si je n’y croyais pas, je ne serais pas là.

Rafael Nadal

“La douleur est toujours présente”, a-t-il répondu lorsqu’on lui a demandé si celle-ci pouvait disparaître lors des deux prochaines semaines. “Elle ne va pas s’envoler comme ça. Le tout est qu’elle ne soit pas trop forte, afin que je puisse avoir de vraies chances. J’ai déjà répondu à ces questions, et j’y répondrai encore, mais je ne vais pas tout le temps parler de mon pied. Je comprends que ce soit un sujet, c’est normal après ce qui s’est passé à Rome. Mais je vis chaque jour avec ça, rien de nouveau. Je suis ici pour jouer au tennis et essayer de faire le meilleur résultat possible. Si je n’y croyais pas, je ne serais pas là.”

Depuis son arrivée dans la capitale française, le Majorquin a pu aller taper la balle chaque pour poursuivre sa préparation. “Je viens juste de le regarder s’entraîner”, a confié Alexander Zverev ce vendredi après-midi. “Soudainement, il s’est mis à frapper plus fort en coup droit. Ses déplacements sont plus légers. Il se passe quelque chose quand il est sur ce court, son niveau s’élève de 30 %.” Bien qu’encensé par l’un de ses adversaires sur le circuit, le principal intéressé s’est lui montré plus mesuré.

Je ne pense pas du tout être le favori.

Rafael Nadal

“Je m’entraîne autant que je le peux, et du mieux que possible”, a-t-il expliqué. “Mon vrai but est de faire en sorte d’être en bonne santé, de jouer assez bien pour me donner de bonnes chances d’être compétitif dès le premier tour et nous verrons ce qui se passera.” Un contexte qu’il l’a forcé, sans aucun mal, à se placer en retrait par rapport à la concurrence incarnée, notamment, par Novak Djokovic, Carlos Alcaraz ou encore Stefanos Tsitsipas.

“Les résultats montrent que je ne suis pas le favori”, a déclaré l’homme aux 21 titres du Grand Chelem. “Il y a des joueurs en meilleure forme que moi. Mais c’est quelque chose (être le favori) dont je ne me suis jamais trop soucié. Même quand j’étais le favori, je ne me considérais pas comme tel. Je me vois comme l’un des prétendants au titre. Je me suis toujours considéré ainsi ici (à Roland-Garros). Aujourd’hui, vendredi, je ne pense pas du tout être le favori. Mais on ne sait jamais ce qui peut se passer (sourire).”

Placé dans la partie de tableau la plus relevée, Nadal, tête de série numéro 5, pourrait affronter Novak Djokovic dès les quarts de finale. Puis, éventuellement Carlos Alcaraz au tour suivant. Ça, ce serait pour les gros morceaux. Mais avant d’en arriver là, il pourrait se coltiner des poils à gratter comme Stan Wawrinka, Fabio Fognini, Botic van de Zandschulp, Félix Auger-Aliassime – épaulé par “Tio Toni” – Reilly Opelka ou encore Aslan Karatsev.

Le tableau ? Mentalement, ça n’a pas d’importance.

Rafael Nadal

“Est-ce que j’aurais aimé ne pas être au courant du tableau ? Je n’ai pas ce genre de problème, honnêtement”, a commenté le gaucher de bientôt 36 ans. “Mentalement, ça n’a pas d’importance. Oui, le haut du tableau est très difficile. Mais nous sommes dans un (tournoi du) Grand Chelem et on ne sait jamais ce qu’il peut se passer. Le chemin est long avant le match auquel vous pensez (contre Djokovic). Je suis probablement assez humble pour me concentrer sur mon premier tour. Peu importe quels peuvent être mes possibles prochains adversaires.”

Avec, dans un coin de la tête, l’idée que rien n’a jamais été impossible pour lui. Même avec une préparation raccourcie. En début d’année, après six mois d’absence, il avait remporté l’ATP 250 de Melbourne, l’Open d’Australie et l’ATP 500 d’Acapulco avant de voir sa folle série d’invincibilité prendre fin en finale du Masters 1000 d’Indian Wells, fin mars, avec une côte fissurée. Résultat : six semaines d’absence avant de reprendre la compétition à Madrid.

C’était pareil en Australie, ça semblait compromis.

Rafael Nadal

“Malheureusement, je n’ai pas eu la préparation que j’aurais voulu”, a-t-il reconnu. “La blessure à la côte a stoppé ma bonne dynamique. Mais, dans le sport, les choses peuvent rapidement tourner. Tout ce que je peux faire, c’est essayer d’être prêt pour que ça se produise. Aujourd’hui, ça semble difficile, c’est vrai, des joueurs sont en avance sur moi, mais on ne sait jamais ce qu’il peut se passer dans les prochain jours. C’était pareil en Australie, ça semblait compromis. La seule chose que je dois faire, c’est croire en mes chances, en mon travail quotidien, et rester positif.”

Pour la première fois de sa carrière, excepté en 2020 en raison d’un calendrier chamboulé par la pandémie, le Baléare a débarqué à Roland-Garros sans avoir soulevé de trophée sur terre battue au cours de la saison. En quête d’un 14e sacre sur l’ocre de la porte d’Auteuil, Rafael Nadal, stoppé par Novak Djokovic en demi-finale l’an passé, affrontera Jordan Thompson, 82e mondial, pour son entrée en lice. En espérant pouvoir partir du bon pied.

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