17 juillet 1994 : Le jour où Jean Borotra, l’un des Quatre Mousquetaires, est décédé

Jean Borotra est décédé le 17 juillet 1994, à l’âge de 95 ans. Membre de l’équipe de France de Coupe Davis invaincue pendant six ans, entre 1927 et 1932, le “Basque Bondissant” a marqué l’histoire sur le court comme en dehors.

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Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi cela a marqué l’histoire du tennis : La mort d’une légende du jeu

Le 17 juillet 1994, la légende du tennis français Jean Borotra, le “Basque Bondissant,” meurt à l’âge de 95 ans. Borotra, le premier Français à avoir jamais gagné Wimbledon, était l’un des quatre Mousquetaires, qui avaient remporté la Coupe Davis six fois d’affilée entre 1927 et 1932.

L’histoire de Jean Borotra

  • Jeunesse et débuts tennistiques tardifs

Jean Borotra naît en 1896 et passe sa jeunesse dans le Sud-Ouest de la France. Bien qu’il ne découvre le tennis qu’à l’âge de 14 ans, il développe œil, main et coordination très jeune, en jouant à la pelote basque. Borotra découvre le tennis en Angleterre, jouant des coups droits des deux côtés et se ruant au filet dès que possible. Sa grande condition physique et son sens de la compétition font rapidement de lui un adversaire redoutable. Même si, selon ses propres mots, même à son meilleur niveau, il “ne savait que smasher, volleyer et éventuellement faire un revers”.

En 1916, Borotra s’engage volontairement dans l’armée pour participer à la Première Guerre mondiale, où il obtient la prestigieuse Croix de Fer. Après la guerre, il entre à l’école Polytechnique, à Paris, tout en améliorant avec assiduité son tennis. Dès 1921, il remporte une victoire contre l’un des meilleurs joueurs français, André Gobert, et il est bientôt cinquième français. En 1922, il entame simultanément une carrière dans le tennis et dans l’industrie pétrolière. Cette année-là, il participe également à sa première Coupe Davis.

  • Années au sommet

La carrière de Jean Borotra est à son apogée dans les années 1924-1931. Au cours de ces années, sa combativité, sa condition physique et son étonnante capacité à anticiper les passing-shots lui permettent de remporter quatre titres majeurs en simple et dix en double. Tout commence à Wimbledon, en 1924, où il devient le premier Français à soulever le trophée, en battant son compatriote et futur compagnon de route René Lacoste (6-1, 3-6, 6-1, 3-6, 6-4).

L’année suivante, Borotra est battu en finale par le même Lacoste au All England Club, avant de reconquérir le titre en simple en 1926. En 1928, il devient le premier joueur à s’imposer aux Championnats d’Australie sans être australien, britannique ou américain (il restera le seul jusqu’au succès de Guillermo Vilas en 1978). Borotra remporte son quatrième titre majeur à Roland-Garros, en 1931. Mais aux Championnats des États-Unis, Lacoste le prive de succès lors de sa seule apparition en finale, en 1926 (6-4, 6-0, 6-4). Au total, Borotra perd 6 finales de Grand Chelem, quatre contre Lacoste, et deux contre un autre Mousquetaire, Henri Cochet.

Cependant, malgré ce palmarès impressionnant, Borotra est surtout célèbre pour avoir fait partie de l’équipe française de Coupe Davis qui demeure invaincue entre 1927 et 1932, remportant six titres consécutifs. Tant que Lacoste joue encore, Borotra joue principalement en double, associé à Cochet ou à Jacques Brugnon. Mais à partir de 1930, il devient titulaire en simple, livrant un célèbre combat en cinq sets contre Fred Perry en 1931 à l’issue duquel il est battu (4-6, 10-8, 6-0, 4-6, 6-4).

Au total, Borotra remporte 85 tournois au cours de sa carrière, dont 59 championnats de France, et fait sa dernière apparition en Coupe Davis en 1947, à l’âge de 50 ans. Borotra, véritable amoureux du tennis, continue à jouer presque jusqu’à la fin de sa vie et dispute son dernier match lors du tournoi de double vétérans à Wimbledon, à l’âge de 87 ans. Selon le journal français Le Monde, le “Basque Bondissant” avait même imaginé mourir sur un court de tennis.

« Je monte au filet. Mon adversaire parvient à me faire un lob immense. Sur ce lob, je place un smash imparable dans l’angle opposé et je m’effondre sur le court les bras en croix. Et pour toujours. »

  • L’après-carrière : engagement politique controversé

Célèbre pour ses exploits au tennis, Jean Borotra mène aussi une vie foisonnante en dehors des courts. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est nommé ministre des Sports par le maréchal Pétain, dans le gouvernement de Vichy. De par sa position, il participe peu aux persécutions contre les Juifs et les résistants. Il profite cependant de cette position pour rendre la plupart des sports professionnels illégaux : Borotra est un militant de l’amateurisme, ce qui lui coûtera plus tard son siège à la Fédération internationale de tennis. Écarté du gouvernement en 1942, il tente de s’enfuir en Afrique du Nord, mais il est arrêté et emprisonné au château d’Itter, en Autriche, avec d’autres prisonniers français célèbres, jusqu’en mai 1945.

Après la guerre, Borotra est nommé président d’honneur de la Fédération Française de Tennis et se retrouve aussi vice-président de la Fédération Internationale de Tennis. Cependant, en raison de ses opinions sur le tennis professionnel et de sa forte préférence pour l’amateurisme, il perd ce poste en 1969, après le début de l’ère Open.

  • Héritage

Jean Borotra n’aura pas l’occasion de mourir sur le court. Il s’éteint dans son lit, moins d’un mois avant son 96e anniversaire. Il reste l’un des noms les plus célèbres de l’histoire du tennis, ayant fait partie de l’âge d’or du tennis français. Une des tribunes du court central de Roland-Garros porte son nom, et le Championnat d’Europe des moins de 16 ans par équipes, connu sous le nom de Coupe Davis junior, créé en 1972, a également été baptisé Coupe Jean Borotra.

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