1er juillet 1977 : Le jour où Virginia Wade est devenue la dernière femme britannique en date à remporter Wimbledon

Virginia Wade a décroché le 1er juillet 1977 son seul titre à Wimbledon, en dominant Betty Stove en finale. Le dernier sacre d’une femme britannique au All England Club.

Virginia Wade at Wimbledon in 2021 Virginia Wade at Wimbledon in 2021

Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi cela a marqué l’histoire du tennis

Le 1er juillet 1977, l’année du 100e anniversaire du tournoi, Virginia Wade est la dernière joueuse britannique à remporter Wimbledon, en battant en finale Betty Stove (4-6, 6-3, 6-1). Wade réalise cet exploit sous les yeux de la reine d’Angleterre, qui célèbre alors son jubilé d’argent (le 25e anniversaire de son couronnement) et n’avait pas assisté à Wimbledon depuis 1962.

Les actrices

  • Virginia Wade, double vainqueure de Grand Chelem en quête d’un sacre à domicile

Virginia Wade, née en 1945, fait partie du Top 10 depuis les premières années de l’ère Open. D’ailleurs, son premier fait d’armes a été de remporter le tout premier tournoi Open de l’histoire du tennis, le British Hard Court Open de Bournemouth, en 1968. Quelques mois plus tard, elle remporte son premier titre majeur à l’US Open, en battant Billie Jean King en finale (6-4, 6-2). Ce premier titre du Grand Chelem est suivi d’un second, en 1972, à l’Open d’Australie, où elle bat la star locale Evonne Goolagong en finale (6-4, 6-4). Cependant, en tant que britannique, son rêve est de triompher sur ses propres terres, à Wimbledon. Mais bien qu’elle ait atteint les quarts de finale à quatre reprises, et les demi-finales en 1974 et 1976, elle n’a pas encore réussi à se hisser jusqu’en finale au All England Club. En 1977, Wade a déjà accumulé 43 titres sur le circuit et elle est la tête de série N°3 de Wimbledon.

  • Betty Stove, miraculée du tennis ayant remporté des titres du Grand Chelem en double

Betty Stove est la tête de série N°7 de Wimbledon en 1977. La Néerlandaise, qui avait fait ses débuts au All England Club en 1964, voit sa carrière interrompue pendant 18 mois par une maladie, à la fin des années 1960, et on lui conseille même d’abandonner le tennis. Elle choisit d’ignorer ce conseil. Une fois de retour, elle remporte deux titres mineurs en simple et trois titres du Grand Chelem en double, tous en 1972 (Roland-Garros et Wimbledon avec Billie Jean King, et l’US Open avec Françoise Dürr).

Le lieu : Wimbledon

Wimbledon est le tournoi de tennis le plus ancien et le plus prestigieux au monde. Organisé par le All England Lawn Tennis and Croquet Club depuis 1877, il s’est installé sur son site actuel en 1922, année de la construction du célèbre Centre Court. Considéré par beaucoup comme le court le plus impressionnant au monde, avec sa célèbre citation de Rudyard Kipling gravée au-dessus de l’entrée (« Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite et recevoir ces deux menteurs d’un même front »), le Centre Court a vu s’affronter tous les plus grands joueurs de l’histoire.

Après la conversion, dans les années 1970, de l’US Open à la terre battue puis au ciment, et après l’abandon du gazon au profit du dur par l’Open d’Australie en 1988, Wimbledon demeure le dernier tournoi du Grand Chelem sur herbe, une surface qui convient généralement mieux aux serveurs-volleyeurs. Non seulement Wimbledon conserve sa surface historique, mais le tournoi maintient également certaines traditions comme l’obligation pour les joueurs de s’habiller en blanc, où le fait de programmer le tenant du titre en match d’ouverture sur le court central.

L’histoire : Wade en mission pour l’histoire

En 1977, huit ans se sont écoulés depuis 1969 et le dernier succès britannique à Wimbledon, lorsqu’Ann Haydon-Jones avait battu Billie Jean King en finale. Depuis lors, Virginia Wade représente la meilleure chance britannique de victoire. Bien qu’elle ait triomphé à l’US Open dès 1968, puis à l’Open d’Australie en 1972, elle n’a encore jamais réussi à se hisser en finale au All England Club.

L’édition 1977 est déjà une édition hors du commun : on célèbre le centenaire du tournoi ainsi le jubilé d’argent de la reine d’Angleterre. Pour cette occasion spéciale, la reine Elizabeth a prévu d’assister à la finale de Wimbledon pour la première fois depuis 15 ans, et Virginia Wade en est bien consciente.

“Vous pouvez penser que si la reine va être là, c’est un signe que les étoiles sont alignées, se souviendra-t-elle, dans des propos rapportés par tennis.com. Je pense que le fait de savoir que la reine serait là m’a fait penser : ‘Si elle est là, j’ai intérêt à être là aussi. Et tant qu’à être là, autant gagner'”.

C’était comme un conte de fées, avec tout le monde qui acclamait la Reine et qui m’acclamait aussi.

Virginia Wade

Wade se débarrasse de toutes ses adversaires en deux sets, jusqu’en demi-finale, où elle affronte la N°1 mondiale incontestée et tenante du titre, Chris Evert, qui mène 22 à 5 dans leurs confrontations. Mais cette fois, Wade ne s’écarte pas de son plan de jeu offensif et joue le match parfait pour l’emporter (6-2, 4-6, 6-1) et se qualifier pour sa première finale à Wimbledon.

Lors de cette finale, elle affronte Betty Stove, qui avait privé le public d’une finale 100% britannique en battant Sue Barker en demi-finale (6-4, 2-6, 6-4). Avec son excellent service, la Néerlandaise ne donne aucun rythme, et elle met rapidement Wade en grande difficulté. Au grand dam du public, Stove remporte le premier set, 6-4. Mais cela n’entame en rien la détermination et la confiance de Wade.

“J’ai joué ce Wimbledon différemment de tous les autres, j’ai même évité de croiser le regard des enfants au cas où ils voudraient me distraire avec des autographes, expliquera-t-elle le lendemain. Allez ma fille, je me disais, regarde la balle, reste sur les pointes de pieds, allez”.

Après s’être détachée 3-0 dans le deuxième set, Wade voit son adversaire égaliser à 3-3. Mais elle domine largement la suite des débats pour finalement triompher devant un public surexcité (4-6, 6-3, 6-1). Comme une cerise sur le gâteau de son rêve devenu réalité, elle se voit remettre le trophée de Wimbledon par la Reine elle-même, tandis que la foule chante “She’s a Jolly Good Fellow”.

“C’était comme un conte de fées, avec tout le monde qui acclamait la Reine et qui m’acclamait aussi, déclara-t-elle ensuite, selon The Guardian. Je n’ai jamais vu un public britannique comme ça”.

La postérité du moment

Betty Stove restera célèbre pour avoir disputé et perdu, cette année-là, trois finales différentes à Wimbledon : en simple, en double et en double mixte. Après sa carrière, elle deviendra l’entraîneure de Hana Mandlikova tout au long des années 1980.

Frew McMillan & Betty Stove vs Bob Hewitt & Greer Stevens, Wimbledon mixed doubles final in 1977
Frew McMillan & Betty Stove vs Bob Hewitt & Greer Stevens, Wimbledon mixed doubles final in 1977 © Imago / Panoramic

Virginia Wade ne disputera pas d’autre finale du Grand Chelem, bien qu’elle se hissera en demi-finale de Wimbledon en 1978, arrêtée par Chris Evert dans sa tentative de défendre son titre (8-6, 6-2). Elle prendra sa retraite en 1985 et deviendra commentatrice pour la BBC. Elle sera intronisée à l’International Tennis Hall of Fame en 1989. En 2021, 41 ans après son triomphe, elle sera toujours la dernière joueuse britannique à avoir gagné Wimbledon. Présente en tribune lors de la finale de l’US Open 2021, elle assistera au sacre d’une Emma Raducanu, 18 ans, devenant ainsi sa première compatriote à lui succéder en Grand Chelem.

Virginia Wade at Wimbledon in 2017
Virginia Wade at Wimbledon in 2017 © ACTion IMAGES / PANORAMIC

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