6 mai 2007 : Le jour où Clijsters a annoncé sa retraite à 23 ans

Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 6 mai 2007, à seulement 23 ans, la Belge Kim Clijsters annonça sa retraite. Avant un come-back légendaire.

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Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi c’est historique : Une retraite très tôt pour Clijsters

Le 6 mai 2007, alors qu’elle est seulement âgée de 23 ans, Kim Clijsters annonce sa retraite, quelques jours après sa défaite contre Julia Vakulenko (7-6, 6-3) au premier tour du tournoi de Varsovie. La Belge avait déjà prévenu que ce serait sa dernière année sur le circuit, mais il était prévu qu’elle joue toute la saison jusqu’au tournoi de Stuttgart, en octobre. Cette annonce soudaine est une énorme surprise dans le monde du tennis. 

Le personnage : Kim Clijsters, la première Belge à devenir numéro 1 mondiale

Kim Clijsters, née en 1983, est l’une des meilleures joueuses du monde depuis qu’elle a atteint la finale de Roland-Garros en 2001, où elle s’était inclinée face à Jennifer Capriati à l’issue de deux heure trente d’un match à couper le souffle (1-6, 6-4, 12-10). En 2002, elle remporte son premier titre majeur, le Masters, à Los Angeles, en dominant Serena Williams en finale (7-5, 6-3).

En 2003, au cours de sa meilleure saison, elle devient la première Belge à être atteindre la place de numéro 1 mondiale. Elle participe à 21 tournois, atteint à chaque fois au moins les demi-finales (à une exception près), participe à 15 finales et soulève 9 trophées, affichant 90 victoires pour seulement 12 défaites.

Seule ombre au tableau, elle ne parvient pas à remporter un tournoi du Grand Chelem : éliminée en demi-finales à l’Open d’Australie et à Wimbledon, elle s’incline contre sa compatriote Justine Henin en finale de Roland-Garros et de l’US Open.

Hénin et Clijsters à Roland Garros en 2003

Une blessure au poignet l’éloigne des courts pendant presque toute la saison 2004. De retour en 2005, après un été brillant, Clijsters remporte enfin son premier titre du Grand Chelem à l’US Open, en battant Mary Pierce en finale (6-3, 6-1). En gagnant par la même occasion les US Open Series, elle empoche un prix total de 2,2 millions de dollars (le plus gros prix jamais touché par une athlète féminine à l’époque).

Son style de jeu est principalement agressif, elle aime diriger le jeu dès les premiers coups de raquette, mais elle aussi connue pour sa couverture de terrain exceptionnelle, ramenant toutes les balles, glissant même sur dur, avec ses célèbres grands écarts en bout de course.

Elle excelle également en double, où, associée à Ai Sugiyama, elle gagne en 2003 les tournois de Roland-Garros et de Wimbledon, réussissant l’exploit d’occuper la place de numéro 1 mondiale à la fois en simple et en double.

La carrière de Clijsters est également marquée par sa rivalité avec Henin. Les deux joueuses, bien que de même nationalité, parlent une langue différente : Kim parle Flamand tandis que Justine a grandi en Wallonie francophone. Bien qu’elles aient été amies à l’adolescence, elle se sont éloignées l’une de l’autre lors de leurs premières années chez les pros. Elles se sont affrontées 22 fois, et Henin non seulement mène 12-11, mais elle domine nettement dans les grandes occasions, ayant surtout remporté leurs trois duels en finale de Grand Chelem.

L’histoire : minée par les blessures, Clijsters décide de tirer sa révérence

Malgré son jeune âge, Kim Clijsters se démène avec les blessures depuis déjà plusieurs années. Déjà en 2004, à 21 ans, elle avait raté la quasi-totalité de la saison en raison d’une blessure au poignet qui avait nécessité une opération au mois de juillet.

En 2006, elle n’avait pu disputer que quatorze tournois, tracassée par divers pépins physiques : contrainte à l’abandon au premier tournoi de l’année par des problèmes au dos et à la hanche, elle avait ensuite abandonné en demi-finale de l’Open d’Australie à la suite d’une entorse à la cheville qui allait aussi la priver d’Indian Wells. Pour couronner le tout, sa tournée estivale s’était achevée après une chute sur son poignet gauche à l’Open du Canada, la mettant à l’arrêt jusqu’au mois d’octobre. 

En juillet 2005, la Belge avait déjà prévenu qu’elle songeait sérieusement à mettre un terme à sa carrière à l’issue de la saison 2007.

Pour sa dernière saison sur le circuit, le programme de Clijsters est allégé, mais doit tout de même l’emmener jusqu’au tournoi de Stuttgart, au mois d’octobre. Mais voilà qu’au mois de mars, elle se retire déjà de Roland-Garros, et laisse planer le doute concernant sa participation à l’US Open.

Elle n’a pour l’instant disputé que cinq tournois en 2007, avec de très bons résultats (vainqueur à Sydney, demi-finaliste à l’Open d’Australie et finaliste à Anvers), avant qu’une nouvelle blessure à la hanche ne l’oblige à réduire encore son planning. Quelques jours après avoir perdu contre Julia Vakulenko au premier tour du tournoi de Varsovie, elle décide de précipiter son départ à la retraite et de mettre immédiatement un terme à sa carrière : Les blessures à répétition, le fait d’avoir du mal à sortir du lit le matin, d’avoir besoin d’une heure pour échauffer mes muscles, les préparatifs du mariage : tout ça devient difficile à gérer.(…) J’ai pris beaucoup de plaisir à tout ça, mais je vais raccrocher mes raquettes. J’aurais pu continuer encore quelques mois et participer aux tournois les plus lucratifs (trois tournois du Grand Chelem et le Masters). L’argent est important, mais ce n’est la chose la plus importante dans la vie.”

La postérité du moment : A peine sortie de sa retraite, “maman Clijsters” réussit un retour canon

Quelques mois après avoir pris sa retraite, Kim Clijsters épouse le basketteur Brian Lynch et leur fille naîtra au début de l’année 2008. En 2009, après avoir participé à une exhibition pour inaugurer le toit rétractable à Wimbledon, elle décidera de sortir de sa retraite pour démarrer ce qu’elle appellera une « seconde carrière ».

Elle disputera ses premiers tournois à l’été 2009, dépourvue de classement WTA, recevant des invitations pour les grands événements.

A l’US Open 2009, le premier Grand Chelem de sa nouvelle carrière, elle deviendra la première joueuse non-tête de série (et invitée !) à remporter le tournoi, écartant sur son chemin les deux sœurs Williams avant de dominer Caroline Wozniacki en finale (7-5, 6-3).

Elle deviendra par la même occasion la troisième joueuse de l’histoire à gagner un tournoi du Grand Chelem, après avoir donné naissance à un enfant, après Margaret Court et Evonne Goolagong, joueuse ayant la particularité d’avoir été couronné numéro 1 mondiale plus de 20 après la fin de sa carrière.

Désormais, Clijsters disputera moins de tournois qu’auparavant, pour assurer l’équilibre familial, mais elle aura énormément de succès. Elle ajoutera encore deux titres du Grand Chelem à son palmarès, le troisième à l’US Open 2010, puis le quatrième et dernier à l’Open d’Australie 2011, devenant alors la seule joueuse à remporter la majorité de ses titres du Grand Chelem après être devenue mère de famille.

Cette année-là, elle récupèrera également la place de numéro 1 mondiale, pour une semaine seulement, aux dépens de Wozniacki. Son corps la trahira ensuite à nouveau, et elle sera minée par des blessures à l’épaule, à la cheville et aux abdominaux. Ses apparitions se feront alors rares et elle prendra sa retraite pour la deuxième fois après Wimbledon 2012.

En 2020, Kim Clijsters tentera un second retour sur le circuit, qui débutera à Dubai (battue par Muguruza 6-2, 7-6), avant d’être interrompu par la crise du coronavirus. Elle prendra définitivement sa retraite le 12 avril 2022.

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