31 juillet 2005 : Le jour où Agassi a décroché son dernier titre ATP

Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 31 juillet 2005, Andre Agassi soulève son dernier trophée sur le circuit ATP en s’imposant dans le tournoi de Los Angeles, avec un succès sur Gilles Muller en finale.

Andre Agassi, On this day 07/31 Andre Agassi, On this day 07/31

Le cap de la soixantaine pour Agassi : Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi c’est historique

Ce jour-là, le 31 juillet 2005, en finale du tournoi de Los Angeles, Andre Agassi, alors âgé de 35 ans, défait Gilles Muller (6-4 7-5) pour remporter le 60e et dernier titre de sa grande carrière. Le Kid de Las Vegas n’avait gagné qu’un seul tournoi, en août 2004 à Cincinnati, depuis sa victoire à Houston en avril 2003. Beaucoup de spécialistes le pensaient fini. Mais en soulevant le trophée pour la quatrième fois à Los Angeles, Agassi leur rappelle qu’il est toujours compétitif.

Les personnages : Andre Agassi et Gilles Muller

  • Andre Agassi, légende en fin de carrière

Andre Agassi, le Kid de Las Vegas, est une légende du tennis. Passé pro en 1986, il devient rapidement l’une des plus grandes stars du tennis. Grâce à son talent, mais aussi à ses tenues vestimentaires originales, dont l’emblématique short en jean et le cycliste rose. Initié au tennis par son père puis élevé à l’académie de Nick Bollettieri, il dispose d’un excellent retour de service (le meilleur de son temps) et son jeu consiste à frapper la balle montante avec une force incroyable, ce qui est révolutionnaire à l’époque et inspirera des générations entières de tennismen.

Après trois défaites en finale de Grand Chelem, une à l’US Open en 1990 et deux à Roland-Garros (1990 et 1991), il remporte son premier tournoi majeur à Wimbledon en 1992, en battant en finale le grand serveur Goran Ivanisevic (6-7 6-4 6-4 1-6 6-4). Il ajoute ensuite l’US Open 1994 à son palmarès, puis l’Open d’Australie 1995, où il bat son rival Pete Sampras en finale de Grand Chelem pour la seule et unique fois (4-6 6-1 7-6 6-4). Il devient numéro 1 mondial peu après, le 10 avril 1995, pour une première période de 30 semaines. Entre 1996 et 1997, malgré une médaille d’or obtenue aux Jeux Olympiques d’Atlanta, Agassi traverse une mauvaise passe et descend jusqu’à la 141e place mondiale.

Andre Agassi, Atlanta 1996

Faisant preuve d’une grande humilité, Agassi retourne sur le circuit Challenger à la fin 1997 pour reprendre confiance. En 1998, il revient doucement au sommet, terminant l’année au 6e rang mondial malgré des résultats décevants en Grand Chelem. En 1999, il triomphe enfin à Roland-Garros, huit ans après sa dernière défaite en finale, à l’issue d’une finale titanesque où il prend le dessus sur Andrei Medvedev (1-6 2-6 6-4 6-3 6-4). Cette année-là, après avoir échoué contre Sampras en finale de Wimbledon (6-3 6-4 7-5), Agassi s’adjuge un deuxième US Open et récupère la place de leader du classement ATP pour 52 semaines supplémentaires. Par la suite, il ajoute trois Open d’Australie à son palmarès (2000, 2001, 2003), et apparaît pour la dernière fois au sommet du classement ATP le 7 septembre 2003.

Numéro 6 mondial en arrivant à Roland-Garros, Agassi avait commencé 2004 en atteignant les demi-finales à Melbourne, défait en cinq manches par Marat Safin à l’issue d’un match époustouflant (7-6 7-6 5-7 1-6 6-3), avant de disputer une nouvelle demi-finale à Indian Wells, battu cette fois par le nouveau numéro 1 mondial, Roger Federer, 4-6 6-3 6-4. A 34 ans, la légende est encore bien vivante. Mais au cours des mois suivants, diverses blessures l’empêchent d’évoluer à son meilleur niveau. A Roland-Garros, Agassi perd au premier tour contre le qualifié Jérôme Haehnel et est touché au dos, au point de renoncer à Wimbledon. En juillet 2005, il est toujours 6e mondial, grâce aux quarts de finale atteints à l’US Open 2004 et à l’Open d’Australie 2005 (battu à chaque fois par Roger Federer). Mais il n’a remporté qu’un seul tournoi au cours des 18 derniers mois. Perturbé par les blessures, il s’incline au premier tour de Roland-Garros en mai et disparaît du circuit jusqu’à son arrivée à Los Angeles, fin juillet.

  • Gilles Muller, un gaucher qui monte en puissance

Le Luxembourgeois Gilles Muller est né en 1983. Le grand serveur gaucher intègre le top 100 en août 2004, après s’être hissé en finale à Washington, où Lleyton Hewitt le domine en finale (6-3 6-4) après qu’il ait éliminé en demi-finale le 6e mondial… Agassi . En 2005, il fait à nouveau parler de lui, à Wimbledon, en venant à bout du 3e mondial, Rafael Nadal, au deuxième tour (6-4 4-6 6-3 6-4), avant de s’incliner face à Richard Gasquet au troisième tour (7-6 6-3 6-3). En juillet 2005, Muller intègre le tableau du tournoi de Los Angeles en tant que 75e mondial.

Gilles Muller, 2005 Wimbledon

Le lieu : Los Angeles

Le tournoi de tennis de Los Angeles existe depuis 1927, et depuis 1984, se dispute au Los Angeles Tennis Center, qui appartient à UCLA, l’université de Californie. Jusqu’en 1974, une épreuve féminine s’y disputait également. Mais depuis 1975, le tournoi est exclusivement masculin. Il se dispute sur dur, quelques semaines avant l’US Open, et cette place privilégiée dans le calendrier lui permet d’attirer beaucoup de grands joueurs. Parmi les anciens vainqueurs du tournoi, on retrouve des légendes du tennis américain telles que Jimmy Connors (1973, 1974, 1982, 1984), John McEnroe (1981, 1986), Pete Sampras (1991, 1999) ou Andre Agassi (1998, 2001, 2002).

L’histoire : Après deux mois d’arrêt, Agassi a surpris tout le monde

En juillet 2005, lorsqu’Agassi entre en lice au tournoi de Los Angeles, personne ne sait vraiment à quoi s’attendre de la part de la légende américaine, qui n’a pas joué le moindre match depuis son élimination au premier tour des Internationaux de France, deux mois auparavant. D’un côté, ces 12 derniers mois, il n’a pas pu jouer autant que d’habitude. Les blessures commencent à le perturber à 35 ans. Il a fait l’impasse sur Wimbledon en 2004 et 2005, et ses deux derniers passages à Roland-Garros ont été très rapides, se soldant par deux échecs au premier tour.

Mais d’un autre côté, il a encore réussi à s’imposer au Masters 1000 de Cincinnati en 2004, et il a également disputé deux quarts de finale de Grand Chelem, à New York puis à Melbourne (battu seulement par Roger Federer), prouvant ainsi qu’il pouvait encore rivaliser avec les meilleurs dans les grandes occasions.

C’était une semaine de rêve pour moi.

Andre Agassi

Dès sa victoire du premier tour contre le 109e mondial Jean-René Lisnard, écrasé 6-1 6-0, il est clair que le forfait d’Agassi à Wimbledon lui a permis de récupérer et d’affuter son tennis. Seul le Thaïlandais Paradorn Srichaphan est parvenu à lui prendre un set avant la finale, où Gilles Muller se dresse encore entre le Kid de Las Vegas et son 60e titre ATP. Agassi connaît déjà Muller et son service meurtrier, puisqu’il a subi sa loi l’année précédente à Washington (6-4 7-5).

Au premier set, Agassi ne perd que deux points sur ses jeux de service et s’impose 6-4. Au deuxième set, à 5-5, Muller, qui respecte peut-être un peu trop son idole d’enfance, voit son adversaire revenir de 40-0 pour lui prendre son service. Quelques points plus tard, Agassi tient son 60e titre ATP.

« C’était une semaine de rêve pour moi, c’est certain », déclare Agassi, selon le Los Angeles Times. « Je ne pouvais pas espérer venir ici et retrouver mon niveau de jeu aussi vite dans le tournoi, puis m’améliorer à chaque match. C’est très bon signe. »

La postérité du moment : Une ultime finale en Grand Chelem pour Agassi

Les semaines suivantes, Andre Agassi obtiendra des résultats extraordinaires, atteignant la finale à Montréal (battu par Rafael Nadal, 6-3 4-6 6-2) et à l’US Open, sa dernière finale de Grand Chelem, perdue face à Roger Federer après quatre sets de très haut niveau (6-3 2-6 7-6 6-1).

Le 60e titre conquis par le Kid de Las Vegas à Los Angeles sera aussi son dernier. Ce n’est qu’en 2006 qu’il quittera le top 10 pour de bon. Cette année-là, il ne jouera que huit tournois et mettra un terme à sa carrière à Flushing Meadows. Après avoir livré un dernier combat épique pour dominer le 8e mondial Marcos Baghdatis (6-4 6-4 3-6 5-7 7-5), il sera éliminé par Benjamin Becker au troisième tour, 7-5 6-7 6-4 7-5.

Gilles Muller remportera deux titres sur le circuit, les deux en 2017 (à Sydney et à s’Hertogenbosch). Cette année-là, en juillet, le gaucher atteindra aussi son meilleur classement, 21e mondial, grâce à sa meilleure performance en Grand Chelem. Au All England Club, Muller éliminera Nadal au troisième tour (6-3 6-4 3-6 4-6 15-13) et poursuivra sa route jusqu’en quarts de finale (battu par Marin Cilic, 3-6 7-6 7-5 5-7 6-1). Le Luxembourgeois prendra ensuite sa retraite en 2018.

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