De Michael à Mick Schumacher : le tennis aussi a ses lignées de champions

La Formule 1 se passionne pour la signature de Mick Schumacher, fils de Michael, sept fois champion du monde. Dans le tennis aussi, les champions transmettent leur passion et leurs gênes. De Connors à Borg, voici ces grandes familles de tennis.

Le fils de Michael Schumacher, Mick Schumacher, sera au volant d’une Formule 1 la saison prochaine, a-t-on appris jeudi. Âgé de vingt-et-un ans, rien ne garantit au pilote allemand la même réussite que son père, sept fois champion du monde. Est-ce le plus important ? Non. C’est ce qu’enseigne la longue liste des grandes familles de tennis vues à travers les générations.

Ils avaient un héritage à assumer

 Sandon Stolle, fils de Fred Stolle (Australie)

  • Meilleur classement en simple
  • Fred: 30 (1065)
  • Sandon: 50 (1997)

Surnommé le “fougueux” pour son fighting spirit, Fred a obtenu la plupart de ses succès dans les années 1960. Au vu des réalisations de ses compatriotes Rod Laver, Ken Rosewall et Margaret Court, entre autres, on oublie parfois qu’il a remporté deux tournois majeurs en simple, à Roland-Garros et à l’US Open, et qu’il a atteint trois finales à Wimbledon. Il est peut-être plus connu pour ses exploits en double, avec 17 titres en double et en mixte. Sandon a toujours eu du mal à suivre le rythme des grands joueurs, mais il a mené une belle carrière, remportant 22 titres en double, dont l’US Open, donnant du fil à retordre à une partie de l’élite à Wimbledon et représentant l’Australie en Coupe Davis.

Édouard Roger-Vasselin, fils de Christophe Roger-Vasselin (France)

  • Meilleur classement en simple
  • Christophe: 29 (1983)
  • Édouard: 35 (2014)

Le père et le fils ont quelque chose en commun : ils ont tous deux atteint deux finales de simple en carrière mais ont échoué dans les deux cas. Comme Edouard joue toujours, à trente-sept ans, il reste une chance qu’il puisse dépasser son père, bien qu’il soit maintenant un spécialiste du double. En double, le fils prend le dessus en tant qu’ancien numéro 6 mondial. Il a remporté 21 titres dans cette discipline, notamment à Roland-Garros en 2014 aux côtés de son compatriote Julien Benneteau. Mais en simple, Christophe s’est plus sublimé que son fils, après sa demi-finale à Roland-Garros en 1983, où il s’était incliné contre le futur vainqueur Yannick Noah, un autre Tricolore.

Taylor Dent, fils de Phil Dent (États-Unis / Australie)

  • Meilleur classement en simple
  • Phil: 17 (1977)
  • Taylor: 21  (2005)

Phil a représenté l’Australie tandis que Taylor a joué pour les États-Unis. C’est le père, Phil, qui s’est illustré lors d’un Grand Chelem, en atteignant la finale de l’Open d’Australie 1974 et en se qualifiant pour au moins les quarts de finale de tous les tournois majeurs, à l’exception de l’US Open. C’est en Amérique que Taylor a brillé, atteignant trois fois le troisième tour. Il a joué l’un des meilleurs matchs jamais disputés en 2009, en battant l’Espagnol Ivan Navarro 7-6 au cinquième set dans une bataille de services et de volées. Il a ensuite échangé des “high-five” avec les fans lors d’un tour d’honneur. Par la suite, Taylor a été gravement touché par une blessure au dos et a ensuite pris sa retraite à 29 ans.

Dorothy Cheney, fills de May Sutton (États-Unis)

  • Meilleur classement en simple
  • May: N/A (1905)
  • Dorothy: 6 (1938)

May Sutton a été la première Américaine, et même la première femme non britannique, à remporter Wimbledon, soulevant le trophée en 1905, puis à nouveau deux ans plus tard. Elle avait déjà remporté les championnats américains en 1904, la première fois qu’elle s’y était inscrite, et avait même remporté le titre en double, s’associant à Miriam Hall pour aller chercher le titre. Sa fille Dorothy a remporté les Internationaux d’Australie de 1938 et a atteint les demi-finales de tous les autres tournois que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de Grand Chelem. Avec une carrière de tennis qui s’étend sur près d’un siècle (elle a joué jusqu’à 90 ans, bien qu’à un niveau moins compétitif), elle s’est frottée à des joueuses comme Billie Jean King, Althea Gibson et Rosie Casals quand elles étaient jeunes. Ce formidable duo mère-fille est inscrit dans les livres de records : avec leurs carrières qui se chevauchent, elles ont toutes deux été têtes de série aux championnats américains de 1928 et 1929.

Ramesh Krishnan, fils de Ramanathan Krishnan (Inde)

  • Meilleur classement en simple
  • Ramanathan: N/A
  • Ramesh: 23 (1985)

Le père Ramanathan et le fils Ramesh sont tous deux d’anciens champions juniors de Wimbledon. Ramesh a gagné en 1979, l’année même où il a remporté le titre des garçons à Roland-Garros, et a été classé numéro 1 junior, vingt-cinq ans après l’exploit de son père. En 1985, Ramesh a atteint le sommet de sa carrière en atteignant le 23e rang mondial et trois quarts de finale en Grand Chelem. Ramanathan a connu un peu plus de succès au niveau senior, avec un classement non officiel de n°6, et en atteignant deux demi-finales à Wimbledon.

Ils ont surpassé leurs parents

Stefanos Tsitsipas, fils de Julia Apostoli (Grèce / URSS)

  • Meilleur classement en simple
  • Julia: 194 (1990)
  • Stefanos: 5 (2020)

Julia a participé à quatre finales ITF en simple (trois victoires) et à quatre finales ITF en double (une victoire), tout en participant fréquemment à la Fed Cup avec l’Union soviétique au début des années 1980. Stefanos est en bonne voie pour avoir une meilleur carrière. À 22 ans, il est numéro 6 mondial et a déjà occupé la 5e place. Le Grec est deux fois demi-finaliste de Grand Chelem (2019 à Open d’Australie et 2020 à Roland-Garros) et a remporté le Masters 2019.

Maria Sakkari, fille de Angelikí Kanellopoúlou

  • Meilleur classement en simple
  • Angelikí: 43 (1987)
  • Maria: 20 (2020)

Kanellopoúlou était une pionnière du tennis grec bien avant l’arrivée de sa fille et de Stefanos Tsitsipas. Elle a atteint la 43e place mondiale en 1987 et les quarts de finale aux Jeux olympiques de 1984, tout se qualifiant pour le troisième tour de Roland-Garros et en participant régulièrement à l’US Open. Sakkari a cependant fait mieux que sa mère, en remportant son premier titre l’année dernière, à Rabat, et en atteignant le 20e rang mondial en février. Elle s’est rendue en huitièmes de finale de Grand Chelem deux fois, stoppée notamment par Serena Williams à l’US Open 2020.

Joachim Johansson, fils de Leif Johansson

  • Meilleur classement
  • Leif: 51 (1973)
  • Joachim: 9 (2005)

Nous ne saurons jamais quelle était la limite de Joachim Johansson, car des blessures à l’épaule l’ont freiné dans sa carrière. Mais avec l’un des plus gros services de son époque, il a atteint les demi-finales de l’US Open 2004, s’inclinant face à Lleyton Hewitt alors qu’il sortait avec la sœur de l’Australien, Jaslyn. Annonçant par deux fois sa retraite, Joachim est revenu en 2013 pour jouer à Stockholm et s’est qualifié avant de s’incliner face à Milos Raonic. Mais ce fut sa dernière sortie. Il avait eu, grâce à son père, le privilège de taper la balle avec Björn Borg quand il était adolescent. Son père Leif était un ancien coéquipier de la légende suédoise en Coupe Davis. Alors que Joachim a remporté trois titres, Leif n’a jamais joué une finale de simple ou de double.

Il est trop tôt pour savoir qui ira le plus haut

Leo Borg, fils de Björn Borg (Suède)

  • Meilleur classement
  • Björn: 1 (1977)
  • Leo: N/A

Bjorn, bien sûr, est l’un des plus grands joueurs de tous les temps. Il a remporté 11 titres du Grand Chelem, tous à Roland-Garros et à Wimbledon, et a terminé une saison n°1 mondial à deux reprises (1979 et 1980). Les chiffres du Suédois auraient pu être encore meilleurs, mais il a pris sa retraite à 26 ans seulement. Leo n’a toujours que 17 ans. Il est né même après le deuxième retour (raté) de son père au début des années 1990 et n’a pas de classement ATP. Il a participé à trois épreuves ITF Futures en 2020. Son résultat le plus notable est une défaite 6-2, 6-3 face à Ernests Gulbis.

Bjorn Borg Roland Garros 1974

Taylor Fritz, fils de Kathy May et Guy Fritz (États-Unis)

  • Meilleur classement
  • Kathy: 10 (1977)
  • Guy: 301 (1978)
  • Taylor: 24 (2020)

Taylor a encore du travail s’il veut rattraper sa mère. Le jeune homme de 23 ans est cependant bien parti, avec déjà cinq finales ATP à son actif (un titre). Kathy a atteint le top 10 en juillet 1977, grâce notamment à une performance en quart de finale à Roland-Garros (deux fois) et un autre à l’US Open. Taylor a cependant dépassé son père Guy, qui a atteint le meilleur classement de sa carrière en 1978, une 301e place mondiale.

Sebastian Korda, fils de Petr Korda (États-Unis / République tchèque) et Regina Rajchrtova

  • Meilleur classement
  • Petr: 2 (1998)
  • Regina : 26 (1991)
  • Sebastian: 116 (2020)

L’ancienne star junior Sebastian Korda a fait les gros titres de Roland-Garros cette année en se qualifiant pour le tableau principal puis en allant jusqu’en huitièmes de finale, où il s’est incliné face à son idole, Rafael Nadal. Le droitier américain de 20 ans pourrait avoir un avenir encore plus prometteur, mais il aura du mal à égaler son père Petr, un gaucher qui était l’un des joueurs les plus talentueux de sa génération. Petr a remporté l’Open d’Australie en 1998 en écrasant Marcelo Rios, six ans après avoir été battu à plates coutures par Jim Courier en finale de Roland-Garros en 1992. Petr est marié à l’ancienne professionnelle Regina Rajchrtova et il s’agit bien d’une famille de sportifs. Les sœurs de Sebastian sont les golfeuses de classe mondiale Nelly et Jessica.

Casper Ruud, fils de Cristian Ruud (Norvège)

  • Meilleur classement
  • Christian: 39 (1995)
  • Casper: 25 (2020)

Christian Ruud a remporté 12 titres ATP Challenger dans les années 1990 et a été le joueur de tennis masculin norvégien le plus titré de tous les temps, jusqu’à l’arrivée de son fils Casper. Le joueur de 21 ans est devenu le premier Norvégien à remporter un titre ATP lorsqu’il s’est imposé à Buenos Aires en début d’année. Il en a profité pour dépasser le plus haut classement de son père en carrière.

Casper Ruud, Thiem 7 2020

Emilio Gomez, fils d’Andrés Gomez (Équateur)

  • Meilleur classement
  • Andrés: 4 (1990)
  • Emilio: 143 (2020)

L’Equatorien Andres Gomez, vainqueur de Roland-Garros en 1990, a été ravi cette année de voir son fils Emilio passer les qualifications à Paris pour la toute première fois. Emilio s’est beaucoup blessé au cours de sa carrière, mais a remporté son premier tournoi Challenger en 2019, et a atteint le meilleur classement de sa carrière après Roland-Garros cette année. Papa Andres a connu une carrière étincelante au plus haut niveau, atteignant son meilleur classement après son triomphe à Roland-Garros contre Andre Agassi, et accumulant 21 autres titres en simple au cours d’une carrière qui s’est étendue sur trois décennies, de 1979 à 1995.

Dans une catégorie à part

Jimmy Connors, fils de Jimmy Connors

  • Meilleur classement
  • Gloria: N/A
  • Jimmy: 1 (1974)

Que dire de Jimmy Connors ? Numéro 1 mondial pendant 160 semaines, huit Grands Chelems à son actif, trois Masters de fin d’année et une carrière professionnelle qui a duré près de 30 ans.

Il a été entraîné par sa mère Gloria, elle-même une très bonne joueuse, qui a participé aux championnats américains de l’époque de la guerre à Forest Hills, et dont les conseils lui ont donné les outils pour être le meilleur du monde.

Contenu original réalisé par Carrie Dunn et Ravi Ubha, traduit par Lucas Morlier.

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