1er octobre 1983 : Le jour où McEnroe est devenu le joueur américain ayant gagné le plus de matchs en Coupe Davis

Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Retour en 1983 pour voir comment John McEnroe a remporté sa 39e victoire en Coupe Davis, ce qui fait de lui le joueur américain ayant remporté le plus de victoires dans l’histoire de cette compétition.

John McEnroe John McEnroe

Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi cela a marqué l’histoire du tennis : 39e victoire pour McEnroe en Coupe Davis, un record

Le 1er octobre 1983, lors d’un match de Coupe Davis contre l’Irlande, John McEnroe et Peter Fleming surclassent Matt Doyle et Sean Sorensen (6-2, 6-3, 6-4). Il s’agit de la 39e victoire de McEnroe dans la compétition, ce qui fait de lui le joueur américain ayant accumulé le plus de succès en Coupe Davis, dépassant Vic Seixas (38 victoires, simple et double confondus).

Les acteurs : John McEnroe, Peter Fleming, Matt Doyle et Sean Sorensen

  • John McEnroe et Peter Fleming

John McEnroe, né en 1959, est numéro 1 mondial en octobre 1983. Il a atteint le sommet du classement pour la première fois en 1981, après qu’il a gagné Wimbledon pour la première fois en triomphant de la légende suédoise Bjorn Borg (4-6, 7-6, 7-6, 6-4). Célèbre pour son comportement, qui choque à l’époque le monde bien propre et policé du tennis, ses querelles incessantes avec le corps arbitral dénotent dans un sport dit « de gentlemen ». Le gaucher de New York éblouit le monde du tennis dès ses premier pas sur le circuit, en 1977, lorsqu’à l’âge de 17 ans, il s’était aligné à Wimbledon en tant qu’amateur pour s’extraire des qualifications et atteindre les demi-finales. « Mac » est extrêmement talentueux. Son jeu est basé sur le toucher de balle et la précision, le tout agrémenté d’un service aussi original qu’efficace, souvent suivi au filet.

En 1979, McEnroe devient le plus jeune vainqueur de l’histoire de l’US Open en battant en finale Vitas Gerulaitis (7-5, 6-3, 6-3). En 1980, il dispute le plus fameux match de sa carrière en finale de Wimbledon, s’inclinant en cinq sets contre Borg, après avoir gagné un incroyable tie-break au quatrième set (18-16). En septembre, il parvient à conserver son titre à New-York en venant à bout de Bjorn Borg (7-6, 6-1, 6-7, 5-7, 6-4). En 1981, après son premier triomphe au All England Club, il s’impose à l’US Open pour la troisième fois, dominant à nouveau Bjorn Borg dans ce qui restera la dernière apparition du Suédois en Grand Chelem (4-6, 6-4, 6-2, 6-3). En 1982, il s’incline en finale de Wimbledon face à un Jimmy Connors qui renaît de ses cendres (3-6, 6-3, 6-7, 7-6, 6-4). Et depuis, McEnroe, Connors et Ivan Lendl se disputent la première place mondiale.

Peter Fleming, né en 1955, est un bon joueur de simple, qui a remporté trois tournois sur le circuit, en 1979, et atteint le 8e rang mondial en 1980. Mais il est surtout connu pour ses exploits en double, avec son partenaire fétiche qui n’est autre que John McEnroe. C’est avec lui que Fleming a remporté la grande majorité de ses titres, dont 6 Grand Chelems, à Wimbledon (1979, 1981, 1983, 1984) et à l’US Open (1979, 1981, 1983).

  • Sean Sorensen et Matt Doyle

Sean Sorensen, né en 1955, a été le premier Irlandais à figurer dans le tableau principal d’un tournoi du Grand Chelem, en 1977, à Wimbledon, où il a été battu au premier tour par Rod Laver (6-0, 6-2, 6-2). Premier joueur irlandais à obtenir un classement ATP, il n’a jamais dépassé le 203e rang mondial, son meilleur classement atteint en 1981.

Né aux États-Unis en 1955, Matt Doyle, bien que possédant toujours la nationalité américaine, joue la Coupe Davis sous les couleurs de l’Irlande. Ayant atteint son meilleur classement, N°65 mondial, en 1982, il réalise sa meilleure performance en Grand Chelem la même année à l’US Open, battu en huitièmes de finale par John McEnroe (6-3, 6-3, 6-4).

Le lieu : Simmonscourt Main Hall, à Dublin

Le match de barrage du groupe mondial de la Coupe Davis 1983 entre l’Irlande et les États-Unis a lieu à Dublin, au Simmonscourt Main Hall, doté d’une capacité d’environ 7 000 places. C’est la première fois que John McEnroe, qui a des racines irlandaises, met les pieds sur la terre de ses ancêtres, et il est très attendu par le public local. Il s’agit alors du plus grand événement de tennis jamais organisé en Irlande.

L’histoire : Retour de McEnroe au pays en adversaire et en héros

En 1983, les États-Unis, qui avaient remporté la Coupe Davis l’année précédente, ont été battus au premier tour par l’Argentine. À Buenos Aires, les spécialistes de la terre battue, Jose Luis Clerc et Guillermo Vilas, avaient tous deux dominé le grand John McEnroe, et l’équipe américaine doit maintenant battre l’Irlande dans un match de barrage pour sauver sa place dans le groupe mondial. C’est le plus grand événement de tennis jamais organisé en Irlande.

“Je pense que c’est la première et la seule fois que nous avons dû construire un court pour la Coupe Davis”, se souviendra plus tard le joueur irlandais, Sean Sorensen.

Les États-Unis sont les grands favoris et la première visite de John McEnroe sur la terre de ses ancêtres fait l’objet d’un grand battage médiatique. Le “retour au pays” de McEnroe, dont la grand-tante vit toujours dans un village du centre de l’Irlande, était attendu depuis longtemps et le public est très excité à l’idée de le voir jouer pour la première fois, à tel point que l’on pourrait presque le prendre pour le joueur local.

“Je pense que les médias ont presque considéré que McEnroe était un joueur irlandais qui revenait jouer à Dublin pour les États-Unis et que Matt était un Américain qui jouait pour l’Irlande”, se souviendra Sorensen en 2008, selon le Irish Times.
Le premier jour, McEnroe bat facilement Sorensen (6-3, 6-2, 6-2), égalant ainsi deux records de Coupe Davis à la fois : les 26 victoires en simple d’Arthur Ashe, et les 38 victoires en simple et en double de Vic Seixas dans les années 1950.

A la stupéfaction générale, Matt Doyle crée ensuite la plus grande surprise de sa carrière en battant Elliot Teltscher lors du deuxième match (6-3, 6-4, 6-4). Ainsi, lorsque le double débute le samedi 1er octobre, non seulement McEnroe peut devenir le joueur américain de Coupe Davis ayant gagné le plus de matchs de tous les temps. Mais avec son partenaire de longue date Peter Fleming, il a également une véritable pression sur les épaules.

McEnroe et Fleming ont triomphé à Wimbledon et à l’US Open au cours des mois précédents, et Doyle et Sorensen, même avec le soutien du public, ne sont pas de taille à les inquiéter. La paire américaine s’impose sans coup férir (6-2, 6-3, 6-4) pour offrir à McEnroe sa 39e victoire en Coupe Davis et prendre une avance décisive avant le dernier simple.

La postérité du moment : 59 victoires au total pour McEnroe en Coupe Davis

Le lendemain, John McEnroe battra Doyle (9-7, 6-3, 6-3) pour maintenir les États-Unis dans le Groupe mondial. Tout au long de sa carrière, le gaucher américain accumulera 59 victoires en Coupe Davis, ce qui restera le record de tous les temps pour l’équipe des États-Unis. McEnroe détient le record de 41 victoires en simple sous le drapeau étoilé, suivi d’Andy Roddick avec ses 33 victoires. Toutefois, il restera à bonne distance du record mondial détenu par l’Italien Nicola Pietrangeli, qui a remporté un total de 120 matches de Coupe Davis (78 en simple et 42 en double).

People in this post

Your comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *