17 septembre 1960 : Le jour où l’ouragan Donna a reporté les finales des US Nationals d’une semaine

Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 17 septembre 1960, les finales du Grand Chelem américain sont repoussées de sept jours à cause de l’ouragan Donna. Le plus long report de l’histoire.

Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi ça a marqué l’histoire du tennis : Le tournoi perturbé par les conditions météorologiques

Le 17 septembre 1960, les finales des US National Championships (ancêtre de l’US Open) se disputent une semaine jour pour jour après les demi-finales, alors que New York est frappée par l’ouragan Donna. Les finales masculine et féminine sont donc programmées ce jour-là. Neale Fraser remporte son dernier titre du Grand Chelem, tandis que Darlene Hard finit par triompher aux US National Championships après avoir perdu en finale deux ans auparavant. Il s’agit du plus long retard jamais enregistré dans un tournoi majeur.

Les acteurs et actrices : Neale Fraser, Rod Laver, Darlene Hard et Maria Bueno

  • Neale Fraser, numéro 1 des amateurs

Neale Fraser, originaire d’Australie, est né en 1933 à Melbourne. Il est considéré comme le numéro 1 mondial des amateurs depuis qu’il s’est offert son premier titre du Grand Chelem, conquis à Forest Hills en 1959, en battant Alex Olmedo en finale (6-3, 5-7, 6-2, 6-4). Tombé en finale des Australian Championships (qui deviendront l’Open d’Australie) en 1960 face à son compatriote Rod Laver, il prend sa revanche à Wimbledon, en renversant « Rocket » en finale (5-7, 3-6, 6-3, 8-6, 8-6). Vainqueur de Grand Chelem en simple, le gaucher australien a également remporté sept titres majeurs en double.

  • Rod Laver, champion précoce

Rod Laver est né en 1938, dans la ville de Rockhampton, en Australie. Le gaucher du Queensland a obtenu son premier grand succès en 1957, en s’adjugeant les tournois juniors des US Nationals et des Australian Championships. Mais sa notoriété croît deux ans plus tard, lorsqu’il atteint les trois finales à Wimbledon (en simple, double et double mixte) et remporte la Coupe Davis avec l’équipe australienne. En 1960, il soulève son premier trophée du Grand Chelem lors des Australian Championships, qui se tiennent cette année-là à Brisbane, et chute une seconde fois en finale à Wimbledon.

  • Darlene Hard, reine du double

Darlene Hard est née en 1936 à Los Angeles, en Californie. En simple, elle réalise un excellent parcours en Grand Chelem depuis 1955. Mais à deux reprises, elle échoue en finale face à Althea Gibson : la première fois à Wimbledon en 1957 (défaite 6-3, 6-2), puis en 1958 aux US Nationals (défaite 3-6, 6-1, 6-2). En 1960, elle s’impose enfin en Grand Chelem, à Roland-Garros, en se défaisant de Yola Ramirez en finale (6-3, 6-4). En double, l’Américaine est encore plus impressionnante, avec déjà huit titres majeurs accumulés.

  • Maria Bueno, meilleure ennemie de Hard

Maria Bueno, originaire du Brésil, est née à Sao Paulo en 1939. En 1959, elle est considérée comme la numéro 1 mondiale, après avoir triomphé à Wimbledon (en battant Darlene Hard, 6-4, 6-3) et aux Australian Championships (victoire contre Christine Truman, 6-1, 6-4). L’année suivante, dominée par Darlene Hard en demi-finale à Roland-Garros, elle défend avec succès son titre au All England Club (ex-Wimbledon), en gagnant en finale face à Sandra Reynolds (8-6, 6-0). Elle a également remporté trois couronnes majeures en double.

Le lieu : Le Tennis Club de Forest Hills

L’US Open (connu sous le nom d’US Nationals avant 1968 et le début de l’ère de l’Open) a été créé en 1881 et, bien qu’il soit le seul Grand Chelem à avoir été joué chaque année sans interruption depuis ses débuts, il déménage à plusieurs reprises au cours du XXe siècle. Organisé pour la première fois en août 1881 sur les courts en herbe du Casino de Newport (Rhode Island), le tournoi est délocalisé à New York en 1915, où il se tient au West Side Tennis Club de Forest Hills.

L’histoire : une semaine de pluies diluviennes

Tout commence de la plus banale des manières aux US Nationals de 1960. Mais alors que les demi-finales viennent d’être disputées, le 10 septembre, les choses basculent. Après la qualification de Neal Fraser et Rod Laver, ainsi que Darlene Hard et Maria Bueno, pour leur finale respective, l’ouragan Donna s’invite dans les environs de Forest Hills. L’oeil du cyclone n’est alors pas si proche du West Side Tennis Club, mais les pluies provoquées sont suffisamment fortes pour entraîner l’interruption du tournoi pendant sept jours. Jamais auparavant dans l’histoire du tennis les joueurs n’ont attendu aussi longtemps pour conclure un tournoi du Grand Chelem.

Le 17 septembre 1960, les courts en gazon de Forest Hills sont finalement praticables. Fraser, vainqueur l’année passée, parvient à défendre son titre face à Rod Laver dans un duel de gaucher (6-4, 6-4, 10-8), en réalisant l’exploit de remporter les US Nationals sans perdre un seul set. Il s’agit de la troisième confrontation des deux Australiens en finale d’un Grand Chelem cette année-là, et Fraser prend la tête au décompte des victoires (2-1), après avoir gagné à Wimbledon et perdu contre Laver à Brisbane.

La finale féminine est, elle, plus disputée. En 1959, Darlene Hard s’était inclinée contre Maria Bueno en finale de Wimbledon et, en suivant, en demi-finale des US Nationals. Les deux joueuses se connaissent parfaitement, pour avoir triomphé en double ensemble lors du Majeur américain. Dans le premier set, Hard, qui avait accumulé beaucoup de confiance en s’imposant à Roland-Garros en juin, prend le meilleur départ (6-3). Mais la championne en titre ne renonce pas aussi facilement et prend le deuxième set (12-10). Finalement, l’Américaine l’emporte 6-4 dans la dernière manche, se coiffant ainsi de sa deuxième couronne en Grand Chelem. 

La postérité du moment

Alors que Neale Fraser ne gagnera plus aucun titre majeur, Rod Laver devient le plus grand joueur de son époque, s’offrant le Grand Chelem calendaire à deux reprises : la première fois en 1962 en tant qu’amateur, et la seconde en 1969, au début de l’ère Open. Entre-temps, il serait également devenu le meilleur joueur professionnel des années 1960.

Darlene Hard défendra son titre de championne des US Nationals en 1961, remportant le dernier de ses trois titres en Grand Chelem. À la fin de sa carrière, elle détiendra 13 couronnes majeures en double, dont cinq avec Maria Bueno. La Brésilienne, elle, s’imposera dans quatre autres tournois majeurs en simple, dont le dernier à Forest Hills en 1966.

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