26 septembre 2000 : Le jour où Monica Seles s’est offert la médaille de bronze aux Jeux olympiques de Sydney

Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 26 septembre 2000, Monica Seles domine Jelena Dokic aux J.O. de Sydney et remporte la médaille de bronze.

Ce qui s’est passé ce jour-là : Monica Seles se pare de bronze aux J.O.

Ce jour-là, le 26 septembre 2000, Monica Seles obtient la médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Sydney, aux dépens de Jelena Dokic, 6-1, 6-4. Pour Seles, qui avait auparavant perdu en demi-finale contre Venus Williams (6-1, 4-6, 6-3), c’est un gros résultat dans une saison où, pour la première fois depuis ses débuts chez les pros, elle n’a pas réussi à dépasser les quarts de finale en Grand Chelem. Ce sera aussi l’un des derniers résultats marquants de sa carrière, qui avait si brillamment commencé, avant son agression lors d’un changement de côté au tournoi de Hambourg en 1993.

Les actrices : Monica Seles et Jelena Dokic

  • Monica Seles, coupée dans son élan

Monica Seles connaît le succès à un très jeune âge. Elle fait ses premiers pas sur le circuit en 1988, à 14 ans, à Boca Raton, où elle bat la 31e mondiale Helen Kelesi (7-6 6-3). Ses frappes à deux mains des deux côtés, son style de jeu précurseur tout en prise de balle tôt et en puissance, et bien sûr les cris caractéristiques qu’elle pousse à chaque frappe, révolutionnent le tennis féminin. En 1990, à 16 ans, elle devient la plus jeune vainqueur de l’histoire de Roland-Garros. C’est le début de sa domination. En mars 1991, à dix-sept ans et trois mois, elle était la plus jeune numéro 1 mondiale, détrônant Steffi Graf, qui occupait cette place depuis l’été 1987. A partir de janvier 1991, elle remporte sept des huit tournois du Grand Chelem auxquels elle participe, en plus d’une défaite en finale de Wimbledon 1992, soit cinquante-six victoires en majeur pour une seule défaite. Elle gagne également le Masters à trois reprises, en 1990, 1991 et 1992.

Monica Seles

Sa carrière est brutalement interrompue le 30 avril 1993, en quarts de finale du tournoi de Hambourg, lorsqu’elle est poignardée lors d’un changement de côté par un déséquilibré, fan de Steffi Graf.  La blessure psychologique se révèle plus profonde que la blessure physique : alors qu’elle est physiquement en état de rejouer quelques mois plus tard, elle mettra plus de deux ans à rejouer en compétition.

Monica Seles revient en fanfare en 1995, se montrant ainsi digne de son classement de co-n°1 mondiale en écrasant ses adversaires les unes après les autres, notamment Amanda Coetzer, 27e mondiale, en finale (6-0 6-1). Quelques semaines plus tard, Seles atteindra la finale de l’US Open où elle est battue par Steffi Graf en trois manches, 7/6 0/6 6/3. Début 1996, elle remporte l’Open d’Australie, qui sera son dernier titre du Grand Chelem, à 22 ans. Elle y domine l’Allemande Anke Huber en finale (6/4 6/1).

Par la suite, elle se maintient dans le top 10 mondial mais, minée par des troubles alimentaires et des problèmes de poids qu’elle décrira dans son livre, elle ne retrouvera jamais le chemin de la victoire en Grand Chelem, malgré quelques coups d’éclat (notamment une finale à Roland-Garros perdue contre Arantxa Sanchez-Vicario, en 1998). 

  • Jelena Dokic, l’expatriée

Jelena Dokic est née en 1983 en Yougoslavie, mais sa famille s’envole pour l’Australie en 1994 pour échapper à la guerre civile, et c’est là qu’elle devient une excellente joueuse de tennis. En 1999, à l’âge de 16 ans, elle crée l’une des plus grandes surprises de l’histoire de Wimbledon en y éliminant la numéro 1 mondiale, Martina Hingis, au premier tour, 6-2, 6-0, avant de se hisser jusqu’en quarts de finale (battue par Alexandra Stevenson, 6-3, 1-6, 6-3). Elle termine sa première véritable saison chez les pros à la 43e place mondiale, et en 2000, elle continue à progresser, atteignant les demi-finales au All England Club (éliminée par Lindsay Davenport, 6-4, 6-2) et pointant à la 29e place mondiale.

Le lieu : Le Sydney Olympic Park Tennis Centre

Le Sydney Olympic Park Tennis Centre est un complexe tennistique mais aussi multi-sports situé dans l’enceinte du Parc Olympique de Sydney, en Australie. Le centre a été construit en 1999, et accueille les épreuves des J.O de l’an 2000. Son Court Central, qui sera plus tard rebaptisé Ken Rosewall Arena, a une capacité de 10 500 spectateurs.

L’histoire : Le dernier résultat majeur de Monica Seles

Le 26 septembre 2000, l’Américaine Monica Seles et l’Australienne Jelena Dokic s’affrontent lors du match pour la médaille de bronze des Jeux Olympiques de Sydney. En demi-finale, Seles a perdu contre sa compatriote Venus Williams  (6-1, 4-6, 6-3), et Dokic s’est inclinée face à la Russe Elena Dementieva (2-6, 6-4, 6-4).

Dokic, qui a grandi a Sydney, a le bruyant soutien du public, tandis que Seles n’a que ses coéquipières américaines, dont les sœurs Williams, pour l’encourager. « Nous avions une superbe équipe féminine : Venus Williams, Lindsay Davenport, et moi-même (et aussi Serena Williams qui a gagné le double avec sa sœur). Même si nous étions en compétition, tout le monde se soutenait à Sydney », se souviendra Seles douze ans plus tard dans Vogue.

Elle n’a juste pas encore passé le cap de battre des joueuses comme Martina Hingis, les sœurs Williams et moi-même.

Lindsay Davenport

Seles, qui avait dominé le tennis au début des années 1990, avant que sa carrière ne soit tragiquement interrompue après l’agression au cours de laquelle elle a été poignardée à Hambourg en 1993, n’a pas gagné un tournoi du Grand Chelem depuis plus de quatre ans, mais elle n’est en difficulté que face aux toutes meilleures joueuses du monde.

« Elle n’a juste pas encore passé le cap de battre des joueuses comme Martina Hingis, les sœurs Williams et moi-même », explique sa coéquipière Lindsay Davenport, citée par ESPN. « Elle bat toutes les autres. Elle a travaillé très dur, et j’espère qu’elle reviendra bientôt au sommet. Son déplacement a été un peu problématique, mais quand elle est bien en place, elle tape la balle mieux que n’importe qui. »

Peut-être Dokic n’a-t-elle pas assez étudié le jeu de son adversaire ? Toujours est-il qu’elle essaie de prendre Seles en puissance, du fond de court. En conséquence, elle perd les trois premiers jeux en six minutes, et, après seulement 23 minutes de jeu l’ancienne numéro 1 mondiale empoche déjà la première manche, 6-1. Le deuxième set est plus serré, mais à la fin, Seles fait le break à 4-4, et conclut le match par deux aces consécutifs. 

« Je suis juste contente d’avoir obtenu une médaille », dit-elle. « Même si ce n’est que le bronze. Pour moi, les Grands Chelems sont toujours bien au-dessus, mais c’est un grand honneur de représenter son pays. »

La postérité du moment : plus aucun titre du Grand Chelem pour Seles

Monica Seles ne parviendra pas à ajouter un nouveau titre du Grand Chelem à son palmarès. Gênée par une blessure au pied, elle disputera son dernier match à Roland-Garros en 2003, battue par Nadia Petrova (6-4, 6-0), même si elle n’annoncera sa retraite qu’en 2008.

Jelena Dokic remportera cinq titres et atteindra six autres finales entre mai 2001 et juillet 2002, se hissant à la 4e place mondiale. Aux prises avec un père dominateur et violent, elle changera deux fois de nationalité, et sa carrière ne sera pas à la hauteur des attentes suscitées par ses débuts. Elle n’atteindra plus jamais les demi-finales d’un quelconque tournoi du Grand Chelem.

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