28 octobre 1990 : Le jour où Jennifer Capriati a remporté son premier tournoi à 14 ans

Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 28 octobre 1990, Jennifer Capriati, 14 ans seulement, remporte le premier tournoi de sa carrière à San Juan (Porto Rico).

Jennifer Capriati - OTD 28/10 Jennifer Capriati – OTD 28/10

Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi c’est historique : À 14 ans, Jennifer Capriati ouvre son palmarès

Ce jour-là, le 28 octobre 1990, Jennifer Capriati, 14 ans seulement, remporte le premier tournoi de sa carrière à San Juan (Porto Rico). Pour réaliser cet exploit, la prodige américaine domine en finale la 8e mondiale, Zina Garrison (5-7, 6-4, 6-2). Malgré son jeune âge, Capriati n’est pas la plus jeune joueuse à avoir réussi à gagner un tournoi, ce record étant détenu par Tracy Austin (14 ans et 28 jours). Grâce à ce résultat, elle entre pour la première fois dans le top 10, mais elle ne deviendra première mondiale qu’en 2001, onze ans plus tard.

Les acteurs : Jennifer Capriati et Zina Garrison

  • Jennifer Capriati, véritable enfant prodige

Jennifer Capriati est née en mars 1976, à Long Island, New York. En 1986, sa famille déménage en Floride, où, sous la houlette du père de Chris Evert, Jimmy, elle devient un véritable enfant prodige. Ses coups surpuissants du fond de court font forte impression sur l’ensemble du tennis féminin. A 13 ans, elle remporte Roland-Garros juniors, et elle passe pro l’année suivante, avant d’avoir fêté ses 14 ans. En mars, elle atteint la finale du premier tournoi WTA qu’elle dispute, à Boca Raton, seulement battue par la n°2 mondiale, Gabriela Sabatini (6-4, 7-5). Quelques semaines plus tard, à Charleston, elle élimine la 5e mondiale, Arantxa Sanchez (6-1, 6-1), avant de s’incliner en finale face à Martina Navratilova (6-2, 6-4). Déjà 24e mondiale, elle devient la plus jeune joueuse à se hisser en demi-finales de Roland-Garros, battant la 8e mondiale, Mary Joe Fernandez, avant d’être battue par Monica Seles (6-2, 6-2). Éliminée en huitièmes de finale de l’US Open par la n°1 mondiale, Steffi Graf (6-1, 6-1), la voilà à présent 11e mondiale.

Jennifer Capriati, Roland-Garros, 2000
Jennifer Capriati, Roland-Garros, 2000, © Alain Mounic / Panoramic
  • Zina Garrison, récente finaliste de Wimbledon

Zina Garrison est née en 1963, à Houston, Texas. Elle apprend le tennis dans le programme d’entraînement gratuit dirigé par John Wilkerson sur les terrains publics de Houston, et elle attire bientôt l’attention devenant la première joueuse noire à être la numéro 1 du Texas. Elle remporte le premier de ses six titres à Zurich, en 1984, aux dépens de Claudia Kohde-Kilsch (6-1, 0-6, 6-2), et, la même année, elle fait son entrée dans le top 10. En 1985, elle atteint les demi-finales à Wimbledon (battue par Martina Navratilova, 6-4, 7-6), ce qui restera son meilleur résultat en Grand Chelem jusqu’à l’US Open 1988. Cette fois-là, elle bat Navratilova pour la première fois en 22 tentatives (6-4, 6-7, 7-5), mais elle s’incline ensuite en demi-finale face à Gabriela Sabatini (6-4, 7-5). En 1990, elle réalise la plus grande performance de sa carrière en atteignant la finale de Wimbledon, dominée par Navratilova, 6-4, 6-1.

Le lieu : San Juan (Porto Rico)

La première édition de l’Open de Porto Rico a eu lieu en 1971, mais ce n’est qu’à partir de 1986 que le tournoi est organisé tous les ans, sur dur, à San Juan. En 1990, le tournoi distribue 150 000 dollars de prix, et les deux premières têtes de série sont Zina Garrison, finaliste à Wimbledon, et l’enfant prodige, Jennifer Capriati.

L’histoire : Capriati change de tactique en montant au filet et renverse Garrison 

En finale de l’Open de Porto Rico 1990, les deux premières têtes de série s’affrontent en finale pour le plus grand bonheur du public, ainsi que des organisateurs du tournoi. Zina Garrison, finaliste à Wimbledon quelques mois plus tôt, n’a lâché qu’une manche sur la route de la finale, tandis que Jennifer Capriati, elle, n’a pas perdu le moindre set. La jeune prodige, âgée de 14 ans, est l’attraction du tournoi, et elle a maintenant l’occasion de passer un cap en inaugurant son palmarès.

Au premier set, qu’elle remporte 7-5, Garrison dirige le jeu depuis le fond de court, parvenant à déstabiliser Capriati. L’adolescente, en difficulté au service, change alors de tactique, et va chercher sa chance au filet, qu’elle prend à 28 reprises, pour 20 points gagnés. Elle ne commet que 8 fautes directes au cours des deux manches suivantes, s’imposant logiquement, 5-7, 6-4, 6-2.

Grâce à ce premier titre, la jeune fille assure sa qualification pour le Masters de fin d’année.

« Quelle manière de finir l’année ! », s’exclame Capriati. « Ce sera toujours particulier de gagner ici. »

« Elle a trouvé son rythme à l’entame du troisième set et a réussi beaucoup de coups gagnants », explique quant à elle Garrison.

Jennifer Capriati, Roland-Garros, 2001
Jennifer Capriati, Roland-Garros, 2001, © Fep / Panoramic

La postérité du moment : Jennifer Capriati, future numéro 1 mondiale

En 1991, Zina Garrison quittera le top 10. En 1994, elle disputera pour la dernière fois les quarts de finale de Wimbledon, battue par Gigi Fernandez (6-4, 6-4). Elle prendra sa retraite en 1997.

En 1991 et 1992, Jennifer Capriati poursuivra son ascension fulgurante, atteignant les demi-finales à Wimbledon ainsi qu’à l’US Open, et décrochant la médaille d’or aux Jeux Olympiques de Barcelone, aux dépens de Steffi Graf (3-6, 6-3, 6-4). Malheureusement, elle aura ensuite du mal à supporter la pression médiatique, et en 1994, elle ira jusqu’à arrêter temporairement le tennis. De retour en 1996, elle n’obtiendra pas de grands résultats jusqu’à l’Open d’Australie 2000, où elle atteint les demi-finales. Ce sera le début d’une nouvelle carrière : de 2001 jusqu’à’ sa retraite, en 2004, Capriati ne quittera plus le top 10, remportant au passage trois tournois du Grand Chelem (l’Open d’Australie 2001 et 2002, Roland-Garros 2001), et atteignant les demi-finales à six reprises. En octobre 2001, Capriati deviendra enfin n°1 mondiale, onze ans après son premier titre, à Porto Rico.

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