Djokovic perd définitivement en justice, il ne jouera pas à Melbourne : les dernières infos sur le Djoko-fiasco

Novak Djokovic a définitivement perdu sa bataille contre les autorités australiennes, dimanche. Il ne participera pas à l’Open d’Australie 2022.

Djokovic

Depuis mardi 4 janvier, le monde du tennis vit au rythme d’une tension de plus en plus folle autour du dossier qui l’agite le plus depuis deux mois : la participation ou non de Novak Djokovic à l’Open d’Australie. Ce qui devait être au départ une information à caractère sportif (la participation du numéro un mondial au tournoi) s’est transformé en quelques heures en affaire politique de premier plan, avec le Premier ministre australien menaçant de renvoyer le Serbe par le premier avion.

Voici un point complet sur une saga qui s’est achevée dimanche 16 janvier, à la veille du début de l’Open d’Australie 2022.

L’info principale (dimanche) : la Cour fédérale rejette le dernier recours de Djokovic

Novak Djokovic a perdu, dimanche 16 janvier, ses derniers espoirs de participer à l’Open d’Australie 2022 quand la Cour fédérale d’Australie a rejeté son recours contre le deuxième retrait de son visa décidé par la ministre de l’Immigration. La présence du Serbe présenterait un “risque sanitaire pour le pays” et son “mépris” passé des règles sanitaires contre le Covid, notamment au moment où il avait organisé l’Adria Tour, a joué lui. Les attendus de cette décision n’ont pas encore été publiés et le seront dans les plus brefs délais.

Djokovic reste en rétention en Australie et sera expulsé du pays dans les heures à venir. Dans un communiqué, le numéro un mondial a indiqué “respecter” la décision des juges, se mettre à la disposition des autorités pour son retour en Serbie et son besoin de se reposer, tout en affirmant qu’il était extrêmement déçu.

Après l’audience, le Serbe a été reconduit au Park Hotel, fameux centre de rétention pour étrangers en situation irrégulière, qu’il quittera pour embarquer dans l’avion qui le ramènera chez lui. Son retour en Serbie est prévu aux alentours de 12h30 (heure française).

Novak Djokovic, Melbourne airport, 2022
Serbian tennis player Novak Djokovic walks in Melbourne Airport before boarding a flight, after the Federal Court upheld a government decision to cancel his visa to play in the Australian Open, in Melbourne, Australia, January 16, 2022. || 218124_0019

Samedi : Djokovic de nouveau retenu par les autorités

Vendredi soir aux alentours de 22 heures françaises, Novak Djokovic a été entendu par les services de l’Immigration. Puis, pour la deuxième fois depuis son arrivée à Melbourne, le Serbe a été placé en rétention dans un lieu cette fois tenu secret en attendant la décision finale de la Cour Fédérale australienne lors d’une audition qui aura lieu samedi à 23h30 (heure française). Novak Djokovic saura alors s’il peut rester en Australie pour disputer le premier Grand Chelem de la saison.

Jeudi : Djokovic est dans le tableau mais le Premier ministre prépare le terrain à un refus de visa

La journée de jeudi se déroule pour l’instant dans un attentisme pesant. La décision du ministre australien de l’Immigration est toujours en suspens et devrait être prise vendredi. Reporté d’une heure environ, le tirage au sort de l’Open d’Australie a eu lieu avec le Serbe en tête de série n°1. S’il peut jouer, il débutera contre son compatriote Kecmanovic. Voici le tableau.

Le Premier ministre Scott Morrison a tenu une longue conférence de presse sur la situation sanitaire. Il n’a pas évoqué de façon spécifique la situation de Djokovic sinon en réponse à une question. Il a répété que sa politique n’avait pas changé. “Cet individu doit apporter la preuve qu’il est complètement vacciné pour solliciter un visa ou que des raisons médicales lourdes l’empêchent d’être doublement vacciné.”

Mercredi : Djokovic reconnaît avoir commis des erreurs

Novak Djokovic a pris la parole sur son compte Instagram pour clarifier les choses. Dans son communiqué, le numéro un mondial a expliqué qu’il n’avait eu connaissance de son test positif au Covid-19 que le 17 décembre au soir, après son évènement caritatif avec des enfants. Mais le Serbe a avoué avoir maintenu son rendez-vous avec les journalistes du journal L’Equipe le 18 décembre, en sachant qu’il était positif.

« J’ai annulé tous mes autres événements, à part cette interview […] car je ne voulais pas laisser tomber le journaliste mais j’ai respecté la distanciation sociale et j’ai porté un masque sauf au moment de la séance photo. Quand je suis rentré à la maison pour m’isoler, en y réfléchissant, c’était une erreur de jugement et je comprends que j’aurai dû reprogrammer cet engagement. »

L’autre erreur de Novak Djokovic concerne son formulaire d’entrée en Australie. Le document officiel indique que le Serbe n’a pas voyagé durant les deux semaines précédant son vol en direction de Melbourne. Mais il a été filmé en Espagne le 31 décembre et le 2 janvier. Djokovic s’est excusé dans son communiqué et a expliqué que cette erreur avait été commise par son équipe, qui a rempli le document à sa place.

Dijana Djokovic indique que son fils ne se savait pas positif le 16 décembre

La mère de Novak Djokovic, Dijana, était invitée du programme télévisé Sunrise, en Australie, tôt mercredi matin. Elle a indiqué que son fils ne se savait pas positif après son test du 16 décembre versé à son dossier d’entrée sur le territoire australien, ce qui explique sa présence à divers événements publics les 17 et 18 décembre.

Pas de décision avant mercredi

Selon le quotidien australien The Age, le ministre de l’Immigration, Alex Hawke, ne prendra “probablement” pas la décision d’annuler ou non le Visa de Djokovic avant mercredi. La participation du Serbe à l’Open d’Australie est entre ses mains. Le gouvernement dont il est issu fait savoir qu’il prend le temps de bien examiner le dossier. L’état de Victoria a également répété que l’état fédéral était seul à être en mesure de prendre la décision finale, même si ce sont ses propres protocoles qui ont autorisé Djokovic à bénéficier d’une exemption pour test positif.

Mardi : Djokovic a-t-il menti ?

Alors que le gouvernement australien analyse en détail le dossier Djokovic avant de prononcer son éventuel retour à la frontière, le formulaire d’arrivée de Novak Djokovic en Australie a fuité. A la question: “Avez-vous voyagé ces quatorze derniers jours ou allez-vous le faire?”, la case « non » est cochée. Pourtant “Nole” est allé en Espagne, à Marbella, à la Soto Tennis Academy, qu’il aurait quittée le 4 janvier, selon la presse serbe. Lors de son interrogatoire par l’officier des frontières, lorsqu’il a passé la nuit à l’aéroport de Melbourne, il aurait indiqué que c’est Tennis Australia qui a rempli ce formulaire. Où on peut lire : “Donner une information fausse ou trompeuse est un délit grave.”

Au lendemain de la libération de Djokovic, Andy Murray s’est exprimé à ce propos après sa victoire contre Durasovic à Sydney. “C’est une bonne chose qu’il ne soit plus en détention. Il a évidemment gagné au tribunal, donc c’est positif pour lui. J’espère qu’il pourra se concentrer sur le tennis maintenant. Je pense qu’il y a encore quelques zones d’ombre qui doivent être éclaircies concernant l’isolement et d’autres choses, et je suis sûr que nous allons l’entendre dans les prochains jours.”

Lundi soir : Enfin une réaction de l’ATP

Jusqu’à lundi soir, l’ATP était restée muette sur l’affaire Djokovic. L’organisation a publié un communiqué, regrettant “la série d’événements qui a été néfaste en tous points”. “Y compris pour le bien-être de Novak et sa préparation pour l’Open d’Australie”, précise l’ATP, qui s’est félicitée du jugement rendu lundi. L’association a avoué que la situation avait “mis en évidence la nécessité d’une compréhension, d’une communication et d’une application plus claires des règles”.

Lundi 10 janvier : Djokovic libéré, vu à Melbourne Park

En attendant la décision des autorités, Djokovic a quitté le Park Hotel de Melbourne, un hôtel réservé aux migrants et demandeurs d’asile où il était, selon ses proches, privé de ses affaires personnelles, dans des conditions d’hygiène douteuses. A la télévision serbe Prva, son frère, Djordje, a prétendu que le gouvernement souhaitait toujours « enfermer Novak », c’est-à-dire revenir sur la décision de justice, comme il en a le droit.

Novak Djokovic quitte le Park Hotel de Melbourne, lundi © AI / Reuters / Panoramic

Pour l’heure, Djokovic est libre. Le Serbe n’a pas perdu de temps : il s’est tout de suite dirigé vers la Rod Laver Arena pour s’entraîner pour la première fois depuis son arrivé, mercredi. “Je suis heureux et reconnaissant envers le juge (Anthony Kelly) pour avoir cassé l’annulation de mon visa, a-t-il écrit sur Twitter. En dépit de tout ce qu’il s’est passé, je veux rester et essayer de disputer l’Open d’Australie.”

En début d’après-midi, heure française, la famille Djokovic a tenu une conférence de presse de plus de quarante minutes. Le père, la mère, le frère et même l’oncle de Novak ont pris la parole, depuis Belgrade, trophées du numéro un sur la table et visages (presque) impassibles. “Nous sommes ici pour célébrer la victoire de Djokovic, car il a gagné”, a d’abord lancé Srdan Djokovic, le père.

“La justice et la vérité ont prévalu, s’est ensuite félicité son frère, Djordje. Nous nous battons pour la justice. Nous aimerions remercier les gens du monde entier.” Il a ensuite confirmé que son frère était parti à l’entraînement, après avoir été un temps annoncé à cette conférence de presse.

Sa plus grande victoire, plus grande que n’importe quel titre du Grand Chelem

Dijana Djokovic, mère de Novak

La mère de Novak, Dijana, a elle parlé de “la plus grande victoire” de la carrière du numéro un mondial. “Plus grande que n’importe quel autre titre du grand Chelem. “Il a subi de la maltraitance” lors de sa rétention, a-t-elle lancé. Srdan Djokovic, lui, a estimé que son fils avait été privé de “ses droits de l’homme.”

La famille Djokovic a cependant refusé de commenter le test PCR positif de Novak, le 16 décembre. Le joueur s’était rendu à plusieurs événements dans les jours qui ont suivi, parfois sans masque. La famille n’a pas répondu et a mis fin à la conférence de presse.

La ministre de l’Intérieur australienne Karen Andrews a indiqué dimanche qu’à ses yeux, Novak Djokovic n’était pas en détention, et qu’il était libre de regagner la Serbie quand bon lui semble. “Notre police aux frontières l’aiderait assurément dans sa démarche” avait-elle déclaré à ABC. Cette ligne de conduire, vieille de cinq jours, a de quoi encore susciter les craintes du camp Djokovic.

L’hôtel où a été transféré Novak Djokovic à Melbourne. (© Panoramic)

C’était dimanche : Craig Tiley souligne les renseignements contradictoires du gouvernement

Directeur de l’Open d’Australie, Craig Tiley a pris la parole ce dimanche, lors d’une interview accordée à Channel 9. “Oui, j’aimerais le (Novak Djokovic) voir jouer l’Open d’Australie”, a-t-il notamment répondu.

“Toutes les informations que nous avions à l’époque ont été transmises aux joueurs”, a-t-il aussi expliqué. “Depuis le début, nous avons expliqué que les conditions pour être assuré de pouvoir venir en Australie étaient d’être vacciné avec l’un des vaccins reconnus comme valides dans le pays. Et qu’il y aurait toujours une poignée de personnes – comme c’est le cas pour n’importe qui voulant entrer sur le territoire, pas seulement pour le tennis – ayant besoin d’exemptions pour des raisons médicales.”

Questionné sur “Qui est le fautif dans cette affaire ?”, Tiley, qui est mis en cause par l’opinion, n’a voulu blâmer personne. “Nous ne rejetons pas la faute sur qui que ce soit”, a-t-il assuré. “Tout ce que je peux dire, c’est qu’il y a eu beaucoup d’infos contradictoires dans cette histoire. Chaque semaine, nous avons discuté avec les différents gouvernements (celui de l’état du Victoria, celui du pays) pour nous assurer que nous faisions ce qu’il fallait par rapport aux exemptions. (…) Tout ce que je vais ajouter, c’est que nous savons ce que nous savons (sic), nous savons ce que nous avons devant nous, nous faisons le meilleur boulot possible pour permettre aux joueurs de participer.”


C’était dimanche matin : l’audience de “l’affaire Djokovic” aura bien lieu lundi

D’après les informations du quotidien australien The Age, le gouvernement fédéral du pays, par la voix de Karen Andrews, ministre de l’intérieur, avait demandé un report d’audience de deux jours pour préparer son dossier contre Novak Djokovic. Une demande rejetée par le juge Anthony Kelly.

Dimanche matin, heure australienne, Greg Hunt, ministre de la santé, a expliqué qu’il ne ferait pas de déclarations au sujet du dossier en attendant le verdict : “L’affaire est maintenant devant les tribunaux, je me refuserai respectueusement à tout commentaire jusqu’à ce qu’elle soit entendue par la justice.”

Hunt a par ailleurs confirmé que Renata Voracova, joueuse tchèque qui était entrée sur le territoire avec la même exemption que Novak Djokovic avant d’être conduite dans le même hôtel de rétention vendredi, avait désormais quitté le pays de son propre chef après l’annulation de son visa.

C’était samedi : Djokovic a eu le Covid le 16 décembre selon ses avocats

Les avocats de Novak Djokovic ont indiqué dans le dossier que le Serbe avait contracté le Covid le 16 décembre, révèle l’AFP. Ils confirment de ce fait que la contamination récente est le critère avancé pour obtenir une exemption. Tue à l’époque, cette contamination aurait été la deuxième pour Djokovic après juin 2020. Cette information ne semble pas nécessairement de nature à renforcer le dossier du numéro un mondial puisque les demandes d’exemption devaient être sollicitées avant le 10 décembre, d’après les documents de Tennis Australia.

Problème pour le numéro 1 mondial, le 16 décembre, sans que l’on sache si c’était avant ou après avoir pris connaissance du test positif indiqué par ses avocats, il était présent, sans masque lors d’un évènement pour annoncer la sortie d’un timbre à son effigie en Serbie. Le lendemain, il a publié des photos de cette journée via les réseaux sociaux.

Le 17 décembre, comme l’a rapporté le journaliste Ben Rothenberg, Djokovic était présent lors d’une cérémonie de remise de prix en l’honneur d’enfants organisée au Novak Tennis Center à Belgrade. De nombreuses photos de lui, sans masque, ont été publiées via les réseaux sociaux ce jour-là.

Novak Djokovic et son entourage n’ont, pour l’heure, fait aucune déclaration au sujet de ces informations. “Tant que le jugement (de l’appel, dont le verdict doit être rendu lundi) est en cours, nous ne ferons aucune déclaration publique”, a affirmé l’équipe de communication du joueur. Une décision annoncée à Sasa Ozmo, journaliste serbe suivant de très près le numéro 1 mondial, qui l’a relayée via Twitter.

C’était vendredi 17h : Djokovic pourrait rentrer en France, même non vacciné

Le statut de non vacciné jette un voile sur la liberté de circulation du numéro un mondial, qui pourrait par exemple être aussi interdit d’entrée aux États-Unis pour Indian Wells et Miami. Mais Djokovic pourrait entrer en France et jouer Roland-Garros grâce au dispositif des bulles sanitaires, a déclaré Roxana Maracineanu, vendredi sur France Info. “En France, aujourd’hui, nous n’avons pas la même réglementation que l’Australie pour entrer sur le territoire. Pour entrer au moment des compétitions, il pourra ne pas être soumis à la même organisation que les vaccinés mais il pourra participer parce que la bulle sanitaire le permettra.” La ministre a aussi indiqué “Roland-Garros est en mai, donc on espère ne plus avoir besoin (de ces mesures). Elle a ajouté qu’un comité interministériel de crise, lundi, était susceptible de faire évoluer les choses.

C’était vendredi 14h : Djokovic a pris la parole sur Instagram

C’est ce qu’on attend tous, que Novak Djokovic prenne la parole pour nous raconter sa version des faits. Et le Serbe s’est exprimé ce vendredi, après minuit en Australie, aux alentours de 14h30 heure française. Le numéro un mondial a remercié ses fans du monde entier pour le soutien.

“Merci aux gens du monde entier pour votre soutien. Je peux le sentir et c’est très apprécié.”

C’était vendredi midi : la joueuse Renata Voracova en rétention pour les mêmes motifs que Djokovic

Les principaux médias australiens (ABC, The Age) rapportaient vendredi que la joueuse tchèque Renata Voracova avait fait l’objet d’une interpellation de la part de la police aux frontières pour être conduite en rétention dans le même hôtel que Djokovic, le Park Hotel. Elle serait entrée sur le territoire australien au motif d’une contamination récente au Covid-19, critère validé par les autorités sanitaires de l’état de Victoria mais pas par le gouvernement central australien. Voracova, 38 ans, est actuellement 81e mondiale, proche de son meilleur classement en carrière (74e en 2010).

C’était vendredi matin : Des voix s’élèvent pour contester l’abus de pouvoir contre Djokovic

Le vent est en train de tourner dans une partie de l’opinion publique australienne, non pas sur le droit qu’il faudrait accorder à Djokovic de jouer sans être vacciné, mais sur les conditions de son séjour en Australie et sur les dysfonctionnements qui ont abouti à son refoulement.

Le soutien le plus spectaculaire est venu du joueur Nick Kyrgios. Opposant notoire au numéro un mondial, Kyrgios a tweeté : “Ecoutez, je crois à l’action individuelle et je me suis moi-même vacciné pour protéger la santé des autres et celle de ma mère. Mais on gère mal la situation de Novak, vraiment mal. Mais ces réflexes, ces gros titres, c’est quand même l’un de nos plus grands champions et un être humain avant tout. Faîtes mieux que ça.”

Une autre voix qui porte est celle de l’ancien directeur de l’Open d’Australie (jusqu’en 2006), Paul McNamee, 68 ans. Il a indiqué à la chaîne ABC que Djokovic était à ses yeux victime de l’emballement politique autour de son cas et de dysfonctionnements internes entre institutions australiennes.

Andy Roddick, qui compte un titre en Grand Chelem à son palmarès, s’est également exprimé sur son compte Twitter officiel. L’ancien numéro un mondial a réagi à une information du journal The Age qui a expliqué que Craig Tiley et Tennis Australia n’avait pas informé les joueurs qu’avoir eu le Covid-19 après le 31 juillet 2021 ne serait pas valable pour avoir une exemption médicale et pouvoir entrer en Australie.

“C’est vraiment vraiment nul. En supposant que cela soit la vérité, il serait vraiment difficile d’interdire Novak Djokovic de territoire pendant 3 ans, tout comme les règles actuelles d’expulsion le stipule. Je suis curieux d’entendre la réponse de Tiley. Il a toujours été un innovateur et super sur ça. C’est surprenant et décevant”

John Isner, Janko Tispsarevic et Vasek Pospisil ont aussi apporté un mot public de réconfort. Vous pouvez retrouver le détail de ces soutiens dans l’article paru sur notre version anglaise.

C’était jeudi : la famille Djokovic crie au scandale

Le père, la mère et le frère de Novak Djokovic ont tenu à Belgrade une conférence de presse dans laquelle ils se sont émus du sort réservé au numéro un mondial.

« Ils le gardent en captivité, a notamment déclaré le père de Novak, Srdjan. Ils piétinent Novak pour piétiner la Serbie et le peuple serbe. Ça n’a rien à voir avec le sport, c’est politique. Novak est le meilleur joueur du monde mais quelques centaines de millions de personnes à l’ouest ne peuvent pas le supporter. »

C’est au cours de cette conférence de presse que quelques informations-clefs sur les conditions de séjour de Djokovic ont été révélées. Le frère et la mère de Novak Djokovic ont indiqué que le numéro un mondial avait notamment beaucoup de mal à trouver le sommeil. “Il a les conditions de vie d’un prisonnier, a notamment déclaré Dijana, sa mère. Ce n’est pas humain et ce n’est pas juste.”

L’épouse de Novak Djokovic, Jelena, a publié un tweet plus serein se référant au Noël orthodoxe, qui était jeudi. “C’est Noël aujourd’hui nous, je souhaite à tout le monde santé, sécurité et bonheur en famille. J’aimerais que nous soyions ensemble aujourd’hui. Je me console en me disant que nous sommes en bonne santé. En nous deviendrons plus forts après cette expérience.”

Jeudi : des soutiens de Djokovic devant son hôtel à Belgrade et Melbourne

Des soutiens à Novak Djokovic se sont spontanément rassemblés à Belgrade, capitale de la Serbie, et à Melbourne, pour manifester leur soutien au numéro un mondial. Aucune incident n’a été rapporté pour le moment.

Jelena Stankovic, une supportrice de Novak Djokovic the Park Hotel à Melbourne, © AI / Reuters / Panoramic

Ressources utiles

• Notre zapping “social highlights” montre toute la créativité dont ont été capables les internautes sur les réseaux sociaux

• L’hôtel où se trouve Novak Djokovic a très mauvaise réputation (voir l’article de France Info)

• Victor Troicki, le capitaine de l’équipe serbe de Coupe Davis, crie au scandale (sur L’Equipe)

L’info-clef de mercredi soir : visa refusé pour Djokovic

Selon notre journaliste Sasa Ozmo, le visa de Novak Djokovic a été refusé par les autorités douanières. Les chances pour que le numéro un mondial dispute l’Open d’Australie sont très minimes même si Djokovic va ouvrir toutes les voies légales.

Les médias australiens sur place affirmaient précédemment que la nuit n’avait pas été une nuit d’attente pour Djokovic mais que son dossier avait été instruit par les fonctionnaires des douanes.

Paul Sakkal, envoyé spécial du quotidien The Age, a tweeté : “Djokovic est pressé sur les documents qu’il présente par les agents, dans une salle de l’aéroport, plusieurs heures après avoir atterri. Des sources au gouvernement fédéral nous disent qu’un Covid de moins de six mois – preuve présumée pour son exemption – pourrait ne pas satisfaire les obligations légales. A 5h30 du matin, six heures après son arrivée, Djokovic est toujours interrogé. Ils se focalisent sur les documents qui justifient l’exemption vaccinale. Une source nous indique que plus le temps passe, moins il y a de chance pour une issue favorable.”

Izabella Statskowski, de la chaîne 9 News Melbourne, a ouvert la matinale en disant : “On sait que l’entrée de Djokovic en Australie tient à un fil. Des questions entourent les documents qu’il a présenté, son visa et ses documents pour l’exemption vaccinale.”

Replay : nos infos de mercredi

Novak Djokovic se trouve actuellement (soirée en Europe, milieu de la nuit en Australie) isolé dans une pièce de l’aéroport de Melbourne, surveillée par deux policiers, sans téléphone mobile, selon les sources sûres de notre journaliste serbe Sasa Ozmo. Certains médias serbes ont écrit qu’il se trouvait en détention provisoire, ce qui semble être une façon extrêmement connotée d’exprimer que le numéro un mondial était retenu dans la foulée de son atterrissage.

Le jet privé de Djokovic a atterri à Melbourne vers 23h20 australiennes mercredi soir (13h30 en France). Sa situation a été rendue publique par le quotidien australien The Age, qui a un envoyé spécial sur site, lequel a indiqué qu’un enjeu de visa empêchait le Serbe de pénétrer sur le territoire australien.

Des photos publiées sur Twitter attestent la présence de Djokovic sur site, avec son agent Edoardo Artaldi, son coach Goran Ivanisevic et des personnes des autorités australiennes. Le staff de Djokovic est lui aussi en situation d’attente à l’aéroport mais il semble beaucoup plus libre de ses mouvements puisque Goran Ivanisevic a posté une photo de lui, Ulises Baldo (kiné) et une troisième personne non identifiée. Cela signifie qu’il dispose de son téléphone dans un lieu qui ressemble à un hall classique.

L’aéroport de Melbourne est désert et un supporter serbe vêtu d’un maillot et d’un drapeau a rejoint le hall en signe de soutien.

© AP Photo/Hamish Blair

Ce qu’il est désormais convenu d’appeler l’affaire Djokovic est passé en quelques heures par une série de rebondissements qui sont remontés jusqu’aux autorités fédérales, lesquelles se sont arrogé mercredi soir la possibilité de renvoyer Djokovic par le premier avion si elles l’estimaient nécessaire. Rappel des faits.

Le tweet initial de Djokovic avait une portée exclusivement sportive : oui, il a reçu le feu vert de l’Australie pour jouer sans se vacciner.

Dans les heures suivantes, l’affaire Djokovic est devenu un trending topic dans les médias et sur les réseaux sociaux, la majeure partie des commentaires (y compris dans le monde du tennis) considérant le feu vert donné à Djokovic comme un passe-droit, voire une insulte à tous les Australiens.

Craig Tiley et Tennis Australia ont tenté d’en faire une affaire médicale technique en plaçant au-dessus de tout soupçon la procédure ayant débouché sur l’exemption de vaccination de Djokovic et sous l’aile des autorités médicales de l’état de Victoria.

En confirmant la chose, l’état de Victoria s’est retrouvé la cible principale des critiques de la part des ressortissants australiens à partir de la journée de mercredi.

Ceci a conduit l’état central australien, par la voix de la ministre de l’Intérieur Karen Andrew puis du Premier ministre, Scott Morrison, à prendre l’engagement d’un contrôle renforcé aux frontières. Ce contrôle doit apporter la démonstration que Novak Djokovic a une raison médicale incompressible de ne pas avoir fait l’objet d’un schéma vaccinal complet. Ce n’était pas à la lettre ce que la règlementation de l’état de Victoria prévoyait.

En ce qui concerne l’événement qui retient actuellement Djokovic à l’aéroport, l’état de Victoria a confirmé avoir été joint par les services aux frontières de la police australienne et qu’il a refusé de valider l’entrée de Djokovic sur le territoire au titre du visa présenté.

Cette affaire est aussi en passe de devenir une affaire diplomatique. Le ministère des Affaires étrangères serbes a exigé la libération immédiate de Djokovic auprès de la diplomatie australienne.

Au moment de l’arrivée de Djokovic, la ministre des Sports du gouvernement de Victoria, Jaala Pulford, a expliqué que celui-ci « ne soutiendrait pas une demande de visa de Novak Djokovic en vue de participer à l’Open d’Australie 2022 ».

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