Tsitsipas : “Medvedev n’est pas le plus mature…”

A l’issue de sa défaite en quatre sets face à Daniil Medvedev en demi-finale de l’Open d’Australie, Stefanos Tsitsipas, tout en reconnaissant la supériorité de son adversaire, regrettait aussi les accusations de coaching portées par ce dernier à l’encontre de son père. Le Grec, très remonté, se dit anormalement ciblé par les arbitres.

Daniil Medvedev, Stefanos Tsitsipas, 2022 © AI / Reuters / Panoramic

Entre Daniil Medvedev et Stefanos Tsitsipas, rien à faire, le courant ne passe pas. Depuis leur premier duel à Miami en 2018 à l’issue duquel ils avaient eu des mots sévères au filet, les deux jeunes hommes ont eu beau répéter que leur relation s’était assagie, il suffisait manifestement d’une étincelle pour qu’elle s’embrase à nouveau : celle-ci a eu lieu à la fin du deuxième set de leur demi-finale de l’Open d’Australie, remportée en quatre sets par le Russe, ce vendredi à Melbourne.

Alors que le Grec venait juste de breaker et s’apprêtait à servir pour revenir à un set partout, Medvedev a piqué une colère noire contre l’arbitre, reprochant à celui-ci de ne pas sanctionner le coaching, incessant selon lui, d’Apostolos Tsitsipas à l’endroit de son fiston. 

Une colère qui a par “porté ses fruits” puisque Stefanos a bel et bien fini par être averti pour coaching plus tard dans le match, alors qu’une officielle, en l’occurrence l’arbitre grecque Eva Asderaki, avait été envoyée en tribunes pour surveiller les agissements du papa-coach.

Si Tsitsipas a reconnu que ces différents incidents n’avaient pas influé sur l’issue du match, il a eu du mal, malgré tout, à dissimuler son agacement vis-à-vis de l’attitude de son rival. “Je ne fais pas attention à ce genre de choses, car je sais que certains joueurs font ça pour vous sortir du match mentalement, a-t-il ainsi déclaré en conférence de presse, faisant peut-être allusion à la tentative de déstabilisation psychologique dont Medvedev avait avoué avoir usé lors de son huitième de finale contre Maxime Cressy. C’est peut-être une tactique de sa part. Ce n’est pas la personne la plus mature, de toute façon…”

Cela fait longtemps que les arbitres m’ont dans le viseur. J’ai l’impression d’être un peu une victime.

Stéfanos Tsitsipás

Le numéro quatre mondial s’est par ailleurs inscrit en faux contre ces accusations de coaching : “Il ne peut pas y avoir coaching pour la simple raison qu’il est absolument impossible, quand on est sur un court aussi grand, avec une foule aussi bruyante, d’entendre quoi que ce soit depuis son clan, à moins d’avoir une ouïe surdéveloppée, a-t-il également déclaré. L’autre jour, lors de mon match contre Benoît Paire, j’ai pris un avertissement alors que mon père était à cinq kilomètres de moi. C’était un des moments les plus drôles de cet Open d’Australie. Mieux vaut en rire…”

Apostolos Tsitsipas, toujours très démonstratif en tribunes. Trop ?

Le Grec ne rit pas trop, toutefois, de ce qu’il considère être comme une forme d’acharnement du corps arbitral à son égard. “Cela fait longtemps que les arbitres m’ont dans le viseur, lâchait-il par ailleurs. J’ai déjà eu de nombreux avertissements pour coaching par le passé, et je suis sûr que j’en aurais encore beaucoup à l’avenir, parce que les arbitres surveillent toujours mon clan et jamais celui de mon adversaire. J’ai l’impression d’être un peu une victime, et ce depuis longtemps. Les arbitre ne veulent pas comprendre que je suis focalisé sur moi-même pendant un match et pas sur mon clan. Ce n’est pas mon style d’essayer d’écouter des conseils. A l’entraînement, oui. Pas en match.”

Le finaliste sortant de Roland-Garros a toutefois reconnu une chose : que son père est particulièrement bavard pendant ses matches, sans doute un peu trop. Et que ça peut prêter à confusion. “J’en ai déjà souvent discuté avec lui, disait-il enfin pour clore le sujet. Mais mon père est comme ça. Dans le feu de l’action, son anti-stress à lui, c’est de parler, tout le temps. C’est sa nature. Et moi, même si je ne l’écoute pas, je prends des warnings. C’est d’ailleurs aussi pour ça que j’ai pris position en faveur du coaching. Parce que tous les coaches le font, la plupart ni vu ni connu. Mon père, lui, il ne s’en tire jamais. Je pense qu’il faudrait laisser faire tout ça, ça enlèverait un peu de tension et les choses seraient plus claires.”

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