La fin de l’ère Kosmos est actée, quel avenir pour la Coupe Davis ?

La Fédération internationale a annoncé jeudi soir, sans plus de détails, la rupture de son contrat avec le groupe Kosmos du footballeur espagnol Gerard Piqué. La Coupe Davis et sa nouvelle formule tant décriée, mise en place en 2019, devrait donc à nouveau être reliftée. Mais quand, et comment ?

Canada Felix Auger-Aliassime coupe Davis Saladier d'argent David Haggerty 2022 ©Al / Reuters / Panoramic

On ne sait si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle. Une mauvaise sans doute pour les dirigeants qui avaient fondé tant d’espoirs sur le contrat mirobolant passé sur 25 ans avec le groupe Kosmos en 2018, dans la foulée d’une réforme de la Coupe Davis ratifiée par la Fédération internationale lors de son Assemblée générale. Mais une bonne pour les pourfendeurs, nombreux (notamment en France), de cette nouvelle formule mise en place en collaboration avec la société du footballeur du FC Barcelone Gérard Piqué.

Le footballeur espagnol Gérard Piqué (©Panoramic)

Quoi qu’il en soit, c’est un fait : le Board de l’ITF a confirmé jeudi soir la rupture anticipée de son contrat avec Kosmos, sans réellement s’épancher sur les détails de ce divorce, ni sur ses conséquences à terme.

On se doute toutefois que la fin d’un mariage intéressé est forcément d’ordre, principalement, financier : si l’ITF, à coups de communiqués ronflants, s’est souvent fait les gorges chaudes de la réforme de la Coupe Davis, les quatre premières éditions de celle-ci se seraient soldées par de lourde pertes financières pour Kosmos (de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers d’euros). Selon des informations du journal L’Equipe, le groupe n’aurait pas été en mesure de payer les joueurs des huit équipes qui ont disputé la phase finale 2022 à Malaga.  

L’édition 2023 sera donc la dernière de l’ère Kosmos. Pour cette année, rien ne bouge en effet: la compétition se déroulera comme prévu, avec une phase qualificative prévue début février (la France se déplacera en Hongrie) pour une phase de groupes qui aura lieu en septembre, avant une phase finale jouée comme l’an dernier en novembre à Malaga.

Est-ce qu’on peut faire confiance à la Fédération internationale qui a vendu un patrimoine du tennis mondial à une société commerciale qui en a fait un produit inexistant en trois ans ?

Gilles Moretton (sur Europe 1)

Mais ensuite ? Mystère.  La balle est de nouveau dans le camp de la Fédération internationale qui reprend donc en mains la destinée de son joyau patrimonial. Pour en assurer elle-même, comme avant, l’organisation ? Ou pour la déléguer à nouveau à un promoteur privé ?

Une chose est sûre, même si elle aura été bien plus courte (et infructueuse) que prévu, l’ère Kosmos aura laissé des traces. A en croire Gilles Moretton, le président de la FFT, invité hier soir sur Europe 1, le lien de confiance entre l’instance dirigeante du tennis mondial, actuellement présidée par l’Américain David Haggerty, et ses antennes nationales semble rompu.

“Nous Fédérations nationales, est-ce qu’on peut faire confiance à la Fédération internationale qui a vendu un actif très important, un patrimoine du tennis mondial qu’est la Coupe Davis, à une société commerciale dirigée par un joueur de foot qui en a fait un produit inexistant en trois ans ?”, s’est ainsi interrogé Gilles Moretton.

L’ancien joueur français s’apprête à s’envoler pour l’Open d’Australie où les discussions devraient aller bon train concernant l’avenir d’une épreuve que beaucoup aimeraient voir renouer (notamment) avec le principe systématique des matches “domicile-extérieur”, abandonné au profit de l’organisation d’une forme de Coupe du monde en en lieu unique.

Quoi qu’il en soit, “le format actuel de la Coupe Davis doit être révisé et il faut introduire l’ATP dans la réflexion pour envisager l’avenir”, a conclu le président de la Fédération française.

 

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