Medvedev – Khachanov : duel entre vieux amis à Miami

Se côtoyant depuis l’enfance, Daniil Medvedev et Karen Khachanov s’affrontent ce vendredi soir en demi-finale du Masters 1000 de Miami.

Karen Khachanov, Daniil Medvedev, Coupe Davis 2021 Karen Khachanov et Daniil Medvedev, sacrés en Coupe Davis 2021 avec la Russie (AI / Reuters / Panoramic)

“Enfant, Daniil jetait sa raquette, mais sans pleurer ou pleurnicher. Au lieu de ça, il pouvait crier sur tout le monde, y compris les arbitres où les spectateurs, il était fou à ce point. Moi, en plus de balancer aussi ma raquette, je chouinais et pleurais. Il m’est même arrivé de manger une poignée de terre battue.”

Sur le circuit Andrey Rublev – conteur de cette anecdote savoureuse, bien qu’un peu sablonneuse, pour Sports.ru – est l’un des plus vieux amis de Daniil Medvedev. Il se se connaissent depuis qu’ils ont respectivement 6 et 7 ans. Un autre compère que le surnommé “Danya” côtoie depuis belle lurette ? Karen Kachanov, son adversaire en demi-finale du Masters 1000 de Miami ce vendredi soir.

On s’est fréquenté dès les tournois jeunes.

Daniil Medvedev

“Je ne me souviens pas de la première fois que je l’ai rencontré, on se connaît depuis tellement longtemps”, a répondu Medvedev en conférence de presse après sa victoire contre la surprise Christopher Eubanks jeudi. “On est de la même année (1996), donc on s’est fréquenté dès les tournois jeunes. En moins de 14 ans, il n’était pas parmi les meilleurs en Russie. Moi non plus. J’étais peut-être un tout petit peu mieux classé que lui. Puis il a progressé très rapidement. Il a pu avoir des wild cards et a battu quelques noms connus quand il avait environ 16 ans.”

En 2013, volant sur ses 17 balais, Khachanov avait reçu une invitation pour le tournoi de Saint-Péterbsourg en septembre, puis celui de Moscou le mois suivant. Non classé à l’ATP lors du premier, il s’était offert Victor Hanescu, ancien quart-de-finaliste de Roland-Garros, pour ses débuts sur le circuit principal. Ensuite, dans la capitale russe, 808e mondial, il était venu à bout d’Albert Ramos-Viñolas et de Janko Tipsarević, top 30 qui avait atteint le 8e rang l’année précédente.

Laisser l’amitié de côté ? Pas de souci

“On a tous les deux réussi une belle ascension”, a continué le vainqueur de l’US Open 2021. “On a déjà accompli beaucoup. C’est génial. On passe toujours du temps ensemble, c’est un bon ami.” Une amitié bien partagée par Khachanov. “On se connaît et on s’affronte depuis qu’on est gamins”, a confirmé le médaillé d’argent des Jeux olympique de Tokyo. C’est un bon ami en dehors du court.” Mais une fois sur le terrain, les sentiments sont laissés au vestiaire.

“Oui, je crois que c’est facile de laisser l’amitié de côté”, a répondu le double K devant les journalistes après son succès contre Francisco Cerúndolo. “Je suis impatient de l’affronter, c’est une demi-finale. Je vais me préparer et donner mon maximum, tout comme lui. Celui qui jouera le mieux gagnera, c’est tout”, a-t-il conclu, en maître de la lapalissade.

Je me fiche de jouer contre un ami ou gars que je n’aime pas, je veux juste gagner.

Daniil Medvedev

Pour sortir vainqueur de duels presque fratricides, les deux hommes ont évoqués quelques pistes. “Quand on joue contre un ami, comme Karen ou Andrey, je pense qu’il faut se pousser à être encore un peu plus concentré”, a analysé Medvedev. “Ils connaissent tellement bien votre jeu, et vous les leurs. On sait tous les deux comment le match va se passer. Je sais quand il va jouer long de ligne, quand il va lever la balle, quand il va ralentir, peut-être slicer, etc. Et il sait aussi ce que je vais faire. Ce sera à qui fera le meilleur coup au meilleur moment.”

“En même temps, c’est comme n’importe quel autre match”, a-t-il complété. “Honnêtement, je me fiche de jouer contre un ami ou un gars que je n’aime pas (Stéfanos, on pense à toi, ndlr), je veux juste gagner (sourire). C’est ça, la compétition.” Même son de cloche, chez son ami-rival. “On s’entraîne ensemble et même à l’entraînement chacun de nous deux veut gagner, on est quasiment à fond. Demain (vendredi), c’est juste un match de plus, officiel. On mettra notre amitié de côté pendant quelques heures, et nous serons rivaux sur le court (sourire).”

“Beaucoup varier” : le plan de Khachanov

S’il a remporté son premier duel sur le circuit principal contre Medvedev – avant l’avènement de ce dernier, en 2018 – Kachanov a ensuite perdu les deux suivants sans prendre un set. Le dernier ayant eu lieu en janvier, à Adélaïde (6-3, 6-3). Pour tenter de changer la dynamique, celui qui avait battu Novak Djokovic en finale du Masters 1000 de Paris-Bercy 2018 a prévu un plan. “Avant tout, je dois jouer mon jeu”, a-t-il expliqué. “Mais, sachant de quoi il est capable, je vais aussi essayer d’ajuster certaines choses. Peut-être venir davantage au filet, beaucoup varier le jeu.”

“À moins qu’il soit dans un mauvais jour et fasse plus de fautes, ce qui peut arriver, ce n’est pas un robot”a-t-il ajouté. “Mais sinon, il faut vraiment varier (contre lui). Je pense que je vais regarder ce qu’a fait Alcaraz contre lui (en finale à Indian Wells). Peut-être que je dois essayer de jouer de la même façon (sourire).” Alors que l’Espagnol, lui, a, de façon flatteuse, avancé qu’il essayait de faire comme Rublev “envoyer des coups droits surpuissants, sans faire d’erreur”. Ce à quoi le Russe lui a répondu : “si tu essayais de faire comme moi, tu serais numéro 8 ou 9 mondial (et on numéro 1).” Avec le sourire, sans terre battue dans la bouche.

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