Tsurenko “hystérique” après les propos du boss de la WTA sur la guerre en Ukraine

L’Ukrainienne Lesia Tsurenko a révélé avoir déclaré forfait avant son troisième tour à Indian Wells contre Aryna Sabalenka en raison d’une crise de panique survenue après une discussion avec le boss de la WTA Steve Simon au sujet de la guerre dans son pays.

Lesia Tsurenko, Wimbledon 2022 Lesia Tsurenko, Wimbledon 2022 – © AI / Reuters / Panoramic

Lorsque Lesia Tsurenko a annoncé son forfait à la dernière minute pour “raisons personnelles” à quelques minutes d’affronter Aryna Sabalenka lundi au troisième tour du WTA 1 000 d’Indian Wells, alors qu’elle avait été vue en train de s’entraîner normalement quelques heures plus tôt, on se doutait bien que quelque chose d’anormal lui était arrivé. De fait, la joueuse ukrainienne a expliqué au site Break Point avoir souffert d’une crise de panique à la suite d’une discussion avec le président de la WTA, l’Américain Steve Simon, sur le délicat sujet du traitement du conflit russo-ukrainien.

“J’ai souffert de problèmes respiratoires et même, on peut le dire, d’une crise d’hystérie à la suite d’une conversation que j’ai eue il y a quelques jours avec Steve Simon, a expliqué la joueuse de 32 ans, 95e mondiale et issue des qualifications à Indian Wells. J’ai été absolument choquée par cette conversation et déjà lors de mon match précédent Donna Vekic (qu’elle avait battue au deuxième tour, Ndlr), c’était incroyablement difficile. Cette fois, c’était pire : au moment de me préparer à jouer, j’ai été prise d’une crise de panique. Je n’ai tout simplement pas pu y aller.”

A la base informelle, cette discussion entre l’ancienne quart de finaliste de l’US Open(2018) et l’ancien joueur américain a dévié sur la manière dont la WTA devait se comporter au regard du conflit russo-ukrainien. Et c’est là où Tsurenko s’est dite meurtrie par la position de son dirigeant. “Il m’a dit qu’il ne soutenait pas lui-même la guerre, mais que si des Russes ou des Biélorusses le faisaient publiquement, je ne devrais pas me soucier de leur opinion. Et en même temps, il me dit que s’il était à ma place, il se sentirait terriblement mal.”

Nous ne comprenons pas comment Steve Simon peut encore être un leader de la WTA. Comment pouvons-nous nous sentir protégées dans nos droits après cela ?

Lesia Tsurenko

Tsurenko a également révélé avoir demandé si les joueuses ukrainiennes du circuit pourraient compter sur une assistance spéciale de la part de la WTA, comme c’était le cas à l’Open d’Australie où chacune a pu bénéficier d’un hébergement et de repas gratuits. “A cette question, Steve m’a répondu : ‘je continuerai à surveiller la situation.’ En fait, clairement, cela signifie qu’il n’y aura aucune aide supplémentaire.”

Tsurenko, qui fait partie d’un pool de joueuses ukrainiennes qui se sont entraînées en France l’an dernier au cœur du conflit, a expliqué avoir réclamé, avec d’autres joueuses, une conférence téléphonique avec le Board de la WTA. “Nous ne comprenons pas comment Steve Simon peut encore être un leader de la WTA. Comment nous, Ukrainiennes, pouvons-nous nous sentir protégées dans nos droits après cela ? C’est très surprenant et très douloureux.”

Sollicitée par Reuters, la WTA a fait passer ce communiqué : « La WTA a toujours exprimé son soutien total à l’Ukraine et condamne fermement les actions menées par le gouvernement russe. Cela étant, un principe fondamental de la WTA demeure qui consiste à s’assurer que les athlètes individuels peuvent participer à des événements de tennis professionnel en fonction de leur mérite et sans aucune forme de discrimination, et qu’ils ne sont pas pénalisés en raison des décisions prises par les dirigeants de leur pays. »

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