Après un deuxième marathon terminé à pas d’heure, Alcaraz face à un nouveau défi : récupérer

Qualifié pour les demi-finales de l’US Open, sa première en Grand Chelem, Carlos Alcaraz a laissé beaucoup d’énergie sur le court après deux matchs en cinq sets terminés au bout de la nuit.

Carlos Alcaraz, US Oen 2022 Carlos Alcaraz, après sa victoire épique contre Jannik Sinner en quart de finale de l’US Open 2022 (AI / Reuters / Panoramic)

Du frigo à la fournaise. Arrivé en quarts de finale avec le statut de joueur le plus frais – en comptant les doubles – des huit derniers prétendants, Carlos Alcaraz est désormais le plus “rôti” après son duel enflammé face à Jannik Sinner en quart de finale de l’US Open.

Temps passé sur le court :

Avant les quarts de finale :

  • Berrettini : 13h02
  • Ruud : 12h52
  • Sinner : 12h46
  • Rublev : 11h58
  • Tiafoe :11h57 (+ 53 min en double)
  • Khachanov : 11h01
  • Alcaraz : 10h45
  • Kyrgios : 9h44 (+ 5h33 en double)

Avant les demi-finales :

  • Alcaraz : 16h00
  • Ruud : 15h28
  • Khachanov :14h40
  • Tiafoe : 14h33 (+ 53 min en double)

Durant tout le match, long de 5h15, je me suis senti au top physiquement.

Carlos Alcaraz

Surtout, le prodige espagnol a joué deux matchs consécutifs en cinq sets – ses septième et huitième en carrière, pour sept victoires – en terminant bien après minuit à New York. A des heures où le marchand de sable avait déjà fini sa tournée : aux alentours de 2h20 contre Marin Čilić en huitième de finale, puis à 2h50 face à Jannik Sinner. Soit la fin la plus tardive de l’histoire de l’US Open, pour livrer le deuxième match le plus long.

“A la fin, j’étais probablement au bout, c’était vraiment très dur. Mais durant tout le match, long de 5h15, je me suis senti au top physiquement”, a toutefois rassuré le numéro 4 mondial lors d’une rapide conférence de presse. Aux quelques questions des journalistes, vous pouvez ajouter plusieurs étapes. L’interview sur le court, le temps passé ensuite sur le Arthur-Ashe a signé des autographes sourire jusqu’aux oreilles, quelques soins de récupération, le dîner et l’adrénaline qui doit redescendre. De quoi ne pas fermer les yeux avant le petit matin, ou presque.

Pendant ce temps, Frances Tiafoe était tranquillement en train de regarder son futur adversaire suer à en perdre un décalitre. Dix heures plutôt, il bouclait sa victoire en trois manches contre Andrey Rublev en faisant un vœu désormais exaucé. “J’espère qu’il vont faire un marathon, un match super long, et que le vainqueur sera vraiment fatigué vendredi (pour la demi-finale)”, a plaisanté le showman de 24 ans devant les médias.

Alcaraz a puisé dans l’énergie du public, qui ne devrait pas être avec lui contre Tiafoe

Pour venir à bout de Sinner en sauvant une balle de match sur le service de ce dernier dans la quatrième manche, Alcaraz a souligné l’apport du public. “Je ne le dirai jamais assez : toutes les victoires que j’ai eues sur ce court (Arthur-Ashe), c’est grâce à votre soutien extraordinaire”, a-t-il confié, à chaud, avant de réitérer devant les journalistes.

“L’énergie que j’ai reçue jusqu’à (quasiment) 3h du matin… C’était incroyable”, a-t-il décrit. “Dans les autres tournois, tout le monde serait probablement parti dormir. Mais ici, ils sont restés, pour m’encourager. C’était extraordinaire.” Aussi entraînants et charismatiques que soient sont jeu et sa personnalité sur le court, le protégé de Carlos Ferrero ne devrait probablement pas recevoir la même ferveur en sa faveur vendredi. Parce qu’il va défier un Américain. Le chouchou du public, qui allie spectacle et efficacité depuis le début de la quinzaine.

“Il (Frances Tiafoe) est à un niveau incroyable actuellement”, a commenté Alcaraz. “Il a battu Rafa (Nadal), puis (Andrey) Rublev en trois sets. Il adore jouer devant un stade plein. Il adore ce court (Arthur-Ashe). Je vais donner mon maximum. Mais pour l’instant, je n’y pense pas encore. Je profite du moment. J’ai un jour de repos avant la demi-finale.”

Pour des gambettes de 19 ans, la récupération est plus aisée. Plus rapide. Malgré le marathon et aidé par le travail des kinés en plus de sa journée sans duel, il pourrait bien être à nouveau en mesure de cavaler à en donner l’impression d’avoir le don d’ubiquité. D’autres l’ont fait par le passé.

Alcaraz devra prendre exemple sur des aînés comme Nadal et Edberg

En demi-finale de l’Open d’Australie 2009, Rafael Nadal, 22 printemps, s’était imposé en 5h10 – ce qui était alors le match le plus long de l’histoire du tournoi – et après minuit contre Fernando Verdasco. Pas de quoi l’empêcher de triompher ensuite pour la première fois à Melbourne, après un succès en cinq manches et 4h19 devant Roger Federer.

Reste à savoir si Alcaraz est, physiquement, de la trempe de son illustre aîné… Ou de celle de Stefan Edberg. En 1992, le Suédois, assis sur ses 26 balais, avait volé vers son deuxième titre à Flushing Meadows – son sixième et ultime en Grand-Chelem en simple – grâce à trois empoignades successives en cinq manches.

Lors de la dernière, en demi-finale face à Michael Chang, il avait remporté le match le plus long de l’histoire du tournoi : 5h26. Sans jour de repos, dès le lendemain, il était revenu pour mettre Pete Sampras au tapis en quatre rounds.

S’il parvenait à se cuisiner le même type d’exploit, Carlos Alcaraz serait en plus assuré d’une belle cerise sur son gâteau : la place de numéro 1 mondial, d’ores et déjà perdue par Daniil Medvedev.

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