Medvedev file en finale sans lâcher un set à Auger-Aliassime

Impressionnant, Daniil Medvedev s’est qualifié pour la finale de l’US Open en écartant Auger-Aliassime : 6-4, 7-5, 6-2 en 2 h 03.

Daniil Medvedev, US Open 2021 Daniil Medvedev, US Open 2021. Crédit : AI / Reuters / Panoramic
  • L’information principale : Daniil Medvedev s’est qualifié pour la finale de l’US Open
  • Vous apprendrez aussi : qu’il s’agit de la troisième finale de Grand Chelem pour le Russe, en quête d’un premier sacre
  • Pourquoi vous devez lire cet article : pour comprendre pourquoi la fin du deuxième set a été le tournant du match

“Quand vous êtes une des deux premières têtes de série, si vous n’êtes pas en finale, ce n’est pas assez satisfaisant”, lâchait Daniil Medvedev (n° 2) après son huitième de finale de l’US Open contre Dan Evans. “A Cincinnati (où il était tête de série numéro 1), par exemple, j’ai perdu contre Andrey (Rublev). C’était un gros match, il a été très fort. Mais sur le plan du résultat, demi-finale, ce n’était pas assez bon.” De ce point de vue, à New York, Daniil l’ambitieux a déjà fait le strict minimum. Tombeur de Félix Auger-Aliassime – 6-4, 7-5, 6-2 en 2 h 03 – il s’est qualifié pour sa troisième finale de Grand Chelem après celles de l’US Open 2019 et de l’Open d’Australie 2021.

Face au Canadien de 21 ans, plus jeune joueur à atteindre ce stade de la compétition à Flushing Meadows depuis Juan Martin del Potro en 2009, le Moscovite s’est imposé en maître des points cruciaux ce samedi soir. Raquette en guise de clef, il a su verrouiller le jeu quand il le fallait : il a remporté toutes les balles de break qu’il s’est procuré, et a sauvé deux des trois auxquelles il a eu à faire face. Malgré une légère baisse de régime en milieu de deuxième manche, il a repris les choses en main pour s’ouvrir les portes vers la dernière marche du tournoi. En sachant exploiter les fébrilités adverses du jour.

Fin de deuxième manche ; tournant du match

D’entrée de rencontre, le surnommé “FAA” a montré ce qui allait finir par lui coûter cher au moment de payer la note. Dès le premier jeu : il a commis trois de ses dix doubles fautes. Pas de quoi, toutefois, l’empêcher de mener 1-0. Jusqu’à 3-3, les deux hommes on tenu leurs engagements, avec un peu plus de facilités pour le numéro 2 mondial. Puis ce dernier, pieuvre géante au tentacules capables d’atteindre chaque recoin du court, a commencé à serrer l’étreinte. Break blanc, grâce, entre autres, à deux longs rallyes tenus en patron et une qualité de relance, comme souvent, époustouflante. “C’est quand même incroyable ce qu’il arrive à faire en retour”, analysait Justine Henin pour Eurosport un peu plus tôt. “Il arrive à se mettre très, très loin, et à se replacer très vite.”

A 1-0 lors du deuxième set, “Meddy”, comme il est parfois appelé par les anglophones, s’est retrouvé pour la première fois à 40-40 sur son service. Alerte dont il n’a pas tenu compte. Jouant un peu trop relâché par instants, “trop facile”, il a finalement perdu son engagement pour l’unique fois de la soirée quelques minutes plus tard, à 3-2, suite à une double faute en tentant l’ace sur seconde. Un tantinet agacé, se plaignant auprès de l’arbitre en raison, a priori, d’un coaching supposé émanant du box d’un rival du jour qui utilisait de plus en plus le slice de revers, il a très vite été dos au mur. 5-2 contre lui. C’est alors qu’il a démontré toutes les qualités mentales sur lesquelles il s’est mis a travaillé depuis plusieurs années.

A 5-3 sur la mise en jeu de son opposant, Medvedev a écarté deux balles de set. L’une après un bras de fer remporté à l’échange, l’autre en profitant d’un service-volée raté d’Auger-Aliassime, qui a eu l’égalisation à un round partout dans la raquette. Assommé par cette opportunité manquée, le jeune homme de 21 ans en est resté étourdi. Après cela, face à unadversaire omnipotent, il n’a gagné que deux des seize points suivants, dont un sur double faute. Bilan : second acte perdu 7-5 en 54 minutes. De groggy, il est passé à K.O. A terre, il n’a jamais pu se relever, et le dénouement n’a plus été qu’une formalité pour son assaillant.

“Je n’ai pas joué à mon meilleur niveau”

Daniil Medvedev

Menant rapidement 5-1 en écartant d’un service gagnant, à 2-1, le seul danger de débreak du set, Medvedev a déroulé. Vainqueur de onze des treize derniers jeux de la joute, il a rendu une copie impeccable : 12 aces, 81 % de points gagnés derrière sa première balle, 65 % d’échanges glanés en retour de second service, cinq breaks dont trois blancs (un dans chaque manche). Pourtant, il aurait pu mieux faire selon lui. “Je n’ai pas joué à mon meilleur niveau, mais je suis content d’être en finale”, a-t-il répondu lors de l’interview sur le court. “Le deuxième set était un peu étrange. Tout le monde pensait que j’allais le perdre, mais j’ai réussi quelques bons points pour le gagner et prendre l’avantage mentalement.”

A l’aube du tournoi, Medvedev présentait Novak Djokovic “en grand favori en route pour l’histoire”, tout en ajoutant que et ce qu’on a appelé “la Next Gen” et lui-même allaient “tout faire pour l’empêcher de remporter un 21e Majeur.” Pour l’instant, il a allié la parole aux actes. En cas de victoire du Serbe contre Alexander Zverev, il serait alors le dernier à pouvoir laisser au monument Rod Laver, présent en tribunes ce samedi, le titre de seul homme à avoir réussi le Grand Chelem dans l’ère Open. Pour ce faire, Daniil Medvedev devrait soulever son premier trophée en Majeur. En ayant sans doute besoin, cette fois, d’évoluer à ce qu’il estimerait être son plus haut niveau.

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