Caroline Garcia : “Le corps tire un peu de partout”

Forcément plus émoussée physiquement au fur et à mesure des victoires, Caroline Garcia compense avec une détermination de chaque instant. De retour en huitièmes de finale d’un tournoi du Grand Chelem, la Française accepte de serrer les dents.

Caroline Garcia, Wimbledon 2022 Caroline Garcia, Wimbledon 2022 © AI / Reuters / Panoramic

Arrivée en avance à sa conférence de presse avec une boîte des fameuses fraises officielles de Wimbledon dans les mains, Caroline Garcia promenait la bonne humeur de celle qui retrouve la deuxième semaine d’un tournoi du Grand Chelem pour la première fois depuis Roland-Garros 2020.

L’ex-n°4 mondiale, dont le meilleur résultat dans les Majeurs reste un quart à Paris en 2017, commençait forcément à trouver le temps long après un an demi de pépins physiques et de manque de résultats. Accompagnée à Wimbledon par une kiné, la Française continue de voir que l’investissement valait le coup : les cuisses endolories depuis la semaine victorieuse à Bad Hombourg, Garcia joue son Wimbledon autant sur les jours de repos que sur les matches.

Garcia - Wimbledon 2e tour - Panoramic
Garcia – Wimbledon 2e tour – Panoramic

Vendredi face à Zhang Shuai (7-6, 7-6) , c’est la cuisse gauche qui a demandé à deux reprises l’intervention de la kiné du tournoi pour cause de douleurs qui, manifestement, refusaient d’être domptées par les gros bandages déjà installés. “Physiquement, ça allait plutôt bien ce vendredi matin mais au final ça s’est un peu moins bien goupillé.” La preuve que Garcia est en grande confiance et dans un état d’esprit serein, c’est qu’elle ne râle pas plus que ça face à ces douleurs qui menacent chaque jour son parcours à Wimbledon. 

Garcia : “C’est entre l’ischio et l’adducteur… Mais bon ça fait partie du jeu…”

Quand on lui demande si elle aurait pu jouer un troisième set face à Zhang Shuai (7-6, 7-6) au troisième tour, elle rit : “Bien sûr, j’étais large !” Mais pas de déni non plus, elle sait qu’elle n’est pas à 100% : “C’est entre l’ischio et l’adducteur… Mais bon ça fait partie du jeu, ça vient avec l’enchaînement des matches et donc des victoires : le corps tire un peu de partout, ce n’est pas tout le temps très agréable mais ça tient et j’ai samedi pour récupérer donc on va faire notre maximum.”

La question est de savoir s’il vaut mieux couper totalement sur les jours de repos ou au contraire venir au stade pour rester dans une routine. Pour le moment, Garcia et son équipe ont choisi la deuxième option.

“On fait le choix, jusque-là, sur les jours de repos, de quand même venir s’entraîner un petit peu, notamment au début pour prendre des repères. Il y a des choses que je ne fais pas, évidemment. C’est surtout pour garder le rythme, travailler le relâchement. Ce sont des entraînements assez légers. Jeudi, on n’a fait que 45 minutes par exemple. Mais ça fait aussi du bien de rester dans le tournoi, de venir s’entraîner.”

Garcia : “Parfois tu doutes, quand tu continues à travailler et que ça ne paie pas”

Malgré tout ça, Caroline Garcia savoure son retour en huitièmes de finale d’un Majeur et le niveau de jeu affiché pour y parvenir. Encore vendredi, son désir de prendre toutes ses chances a fait la différence.

“C’était un très bon match, j’ai réussi à faire la différence en étant un peu plus agressive qu’elle dans les jeux décisifs. Chaque victoire a un goût particulier, en Grand Chelem surtout et puis ça faisait longtemps que je n’avais pas atteint la deuxième semaine. Je suis vraiment contente de la bataille menée sur ce match, c’est super positif et ça fait du bien.” 

Il y a eu des doutes ces derniers mois quand elle attendait le retour des victoires, reconnaît la vainqueure de Raducanu. “Parfois tu doutes, quand tu continues à travailler et que ça ne paie pas, que tu n’a pas de résultats, que tu as un autre pépin physique qui arrive… Tu te dis que tu enchaînes un peu les galères : c’est dur pour toi mais aussi pour l’équipe autour.”

Caroline Garcia, lyon 2022
Caroline Garcia, à Lyon en 2022, crédit : Sandrine Thesillat / Panoramic

“On voyait que ça revenait, que des choses positives se passaient sur le court mais le résultat n’était pas tout le temps là. Dans ces cas, tu essaies de t’appuyer sur des trucs qui ne sont finalement pas très concrets mais c’est déjà mieux que rien. Mais je savais qu’il fallait en passer par là pour retrouver ces gros matches, ces deuxièmes semaines. Il faut accepter que le chemin ne soit pas toujours évident.”

Même son adversaire du jour était heureuse pour elle malgré la défaite, preuve que la période de disette de Garcia n’était pas passé inaperçue sur le circuit. “Zhang est l’une des filles les plus sympa du circuit, elle m’a félicité avec un énorme sourire, m’a dit que j’avais super bien servi et qu’elle était contente pour moi que je joue mieux ces derniers temps. Avec son équipe, ils sont très gentils, te félicitent et tu sens que c’est honnête, que ça sort du coeur, ça fait du bien.”

La suite du chemin pour Garcia à Wimbledon passera par une autre invitée surprise de la deuxième semaine : la Tchèque Marie Bouzkova, 66e joueuse mondiale de 23 ans. Sur le papier, c’est une très belle opportunité d’aller en quarts de finale. Mais le papier ne tient pas compte de l’état de fatigue de Garcia ni d’une rivale qui n’a absolument plus rien à perdre.

La Tricolore le sait bien. “Bouzkova a fait un gros tournoi pour l’instant (Collins, Li, Riske, ndlr) mais c’est vrai que la retrouver là est inattendu. Elle vivait une période plus compliquée ces derniers temps. C’est une joueuse solide qui se déplace bien donc ça va être important d’imposer mon jeu et de vraiment continuer dans la filière que j’ai développée sur ces derniers matches.” Comme on dit ici, “sounds like a plan”.

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