Les larmes et l’abandon de Serena finissent de rendre suspect le Central de Wimbledon

Blessée à la cuisse droite, Serena Williams a abandonné au premier tour de Wimbledon. La conclusion d’une journée qui a été très particulière sur le Centre Court avec un autre abandon, celui d’Adrian Mannarino face à Roger Federer dans le cinquième set, et une superbe ovation pour le dernier match de Carla Suarez Navarro à Wimbledon.

© Peter Nicchols / AI / Reuters / Panoramic

Du suspense, de l’émotion et du drame : le Centre Court de Wimbledon a donné lieu, lundi, à des scènes parmi les plus marquantes de son histoire, et surtout les plus suspectes depuis l’arrivée de son toit en 2009. En conclusion d’un programme royal qui voyait s’enchaîner Ashleigh Barty, Roger Federer et Serena Williams, le public a assisté à l’abandon de Serena Williams, tête de série numéro 6 et en course pour son vingt-quatrième Grand Chelem.

Cette scène, avec les larmes abondantes de la star américaine, a été si forte que personne ne peut exclure que Wimbledon ne revoit jamais Serena dans la peau d’une joueuse de tennis. Blessée à la cuisse droite, la joueuse de 39 ans a abandonné dès le premier tour, à 3-3 contre Aliaksandra Sasnovich.

Ses larmes ont été un choc d’autant plus brutal qu’elles intervenaient quelques minutes après l’abandon d’Adrian Mannarino contre un Roger Federer en difficulté, sur un court décrié pour les appuis instables qu’il impose aux joueurs.

La glissade de Serena à 3-1

Strappée à la cuisse droite en entrant sur le Centre Court – comme à Roland-Garros –, Serena Williams n’a pas semblé être gênée au début de la rencontre. L’Américaine a même fait rapidement le break face à Sasnovich pour mener 3-1 service à suivre. Dans le jeu suivant, à 15A, elle a glissé sur le gazon londonien en fond de court lors de sa reprise d’appui et a dégagé un rictus de gêne, bientôt de douleur.

Serena Williams a alors fait appel au kiné, et a demandé un temps-mort médical pour se faire soigner hors du court. Après la reprise du match, la native de Saginaw n’a pas semblé au mieux physiquement et a perdu son break d’avance. A 3-3, après une ultime glissade, Serena Williams s’est mise à genoux. Les larmes aux yeux, elle a pris la décision d’abandonner.

Le Centre Court lui a réservé une belle ovation lors de sa sortie. L’Américaine n’avait jamais quitté Wimbledon au premier tour en 19 participations. Ses larmes rappellent celles de l’Open d’Australie cette année, lorsqu’elle avait quitté la conférence de presse en pleurs après sa défaite en demi-finale après une question sur ses gestes au public australien, qui semblaient être des gestes d’adieu. La scène ne s’est pas reproduite : Serena n’a pas participé à la conférence de presse, cette fois.

Serena Williams, Mannarino, deux abandons et un débat sur le gazon  

Moins d’une heure avant de voir, choqué, l’abandon soudain de Serena Williams, le public du Centre Court avait vécu le même scénario lors du match qui opposait Adrian Mannarino à Roger Federer. Alors que le Français menait deux manches à une face au Suisse et était proche d’un monumental exploit le jour de son anniversaire, il a glissé sur une reprise d’appuis, comme Serena Williams, et s’est blessé au genou droit. Il a finalement abandonné au début du cinquième set.

“Ma jambe est partie vers la droite, le genou a glissé vers la gauche et tout de suite j’ai entendu un gros crac, a déclaré Adrian Mannarino en conférence de presse. C’était mort”. Sur Be In Sports, il a indiqué ne pas connaître la nature de la blessure mais n’avoir aucune illusion sur une guérison-express. “J’espère rejouer au tennis cet été”.

Le Français a également expliqué que le gazon était très glissant et qu’il n’était pas très à l’aise dans ses déplacements. Andy Murray, qui a joué lundi soir en clôture, a confirmé sur son compte Twitter que le gazon était trop glissant et dangereux. Ce tweet a nourri une polémique qui était déjà en train de s’amplifier sur les réseaux sociaux. 

Roger Federer a abondé d’un commentaire comparable. “Vous devez vous déplacer très, très prudemment. Si vous poussez trop fort au mauvais moment, c’est la chute”. Sasnovich affirme qu’il est “impossible de faire une course pour couper une trajectoire, ça glisse trop”. “C’est très glissant, moi aussi je suis tombée.”

La journée avait débuté sous le signe de l’émotion 

Des glissades, de la peur et des larmes, telle était la promesse de cet étrange mardi 29 juin à Wimbledon. Carla Suarez Navarro, guérie d’un cancer du système lymphatique en avril dernier, avait reçu une superbe ovation lors de sa sortie du court pour son dernier Wimbledon après sa défaite contre Ashleigh Barty. L’émotion de cet instant rappelle qu’il y a plus grave dans la vie qu’une cuisse meurtrie ou un genou qui fait crac. Mais les organisateurs, les jardiniers et les architectes du All England Club n’ignorent rien de leurs responsabilités à venir pendant le reste de la quinzaine après les sorties déchirantes de Mannarino et Serena.

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