27 décembre 2007 : le jour où Evonne Goolagong a récupéré la place de numéro 1 mondiale qu’elle aurait dû avoir en 1976

Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 27 décembre 2007, l’Australienne Evonne Goolagong, retraitée depuis plus de 20 ans, récupère la place de numéro 1 mondiale.

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Ce qu’il s’est passé ce jour-là : Evonne Goolagong récupère rétroactivement la place de numéro 1 mondiale

Ce jour-là, le 27 décembre 2007, la WTA annonce qu’Evonne Goolagong, sept fois titrée en Grand Chelem, aurait dû occuper la première place deux semaines durant, en 1976. À l’époque, certains des résultats de Goolagong avaient été oubliés lors de leur saisie dans le système informatique, et elle était ainsi restée numéro 2 mondiale, derrière Chris Evert, au lieu de devenir la deuxième numéro 1 de l’histoire de la WTA.

Le personnage : Evonne Goolagong

  • Evonne Goolagong, la réussite aborigène

Evonne Goolagong, surnommée « Sunshine Supergirl », est célèbre pour sa grâce et son jeu décontracté. Née en 1951 dans une famille aborigène australienne, elle est, malgré les lourds préjugés raciaux en vigueur dans l’Australie rurale, encouragée à jouer au tennis et en 1965, elle part à Sydney étudier au lycée et perfectionner son jeu. Elle se révèle à l’international en 1971, lorsqu’elle remporte successivement Roland-Garros et Wimbledon, où elle bat la grande Margaret Court en finale (6-4, 6-1).

Au cours des années suivantes, elle apparaît sept fois d’affilée en finale de l’Open d’Australie, remportant quatre titres consécutifs (1974-1977). Goolagong dispute une deuxième finale à Paris (battue par Billie Jean King, 6-3, 6-3), et à Wimbledon, elle est finaliste malheureuse en 1972, 1975 et 1976 avant de remporter un deuxième titre en 1980, aux dépens de Chris Evert (6-1, 7-6). Alors qu’elle avait donné naissance à son premier enfant en 1977, elle est la première mère de famille à s’imposer au All England Club depuis Dorothea Lambert Chambers en 1914. Le seul titre majeur manquant à son palmarès est l’US Open, où elle s’incline en finale quatre années de suite (1973-1976). Elle prend sa retraite en 1985, avant de devenir Ambassadrice Sportive pour les communautés aborigènes des Îles du Detroit de Torres. Elle est par la suite nommé capitaine de la Fed Cup en 2002, et dirige également chaque année un « Stage National de Développement » pour encourager les jeunes aborigènes à jouer au tennis et suivre des études.

L’histoire : retraitée depuis plus de deux décennies, Evonne Goolagong intègre officiellement le cercle des reines de la WTA

En décembre 2007, les efforts de John Dolan, le responsable de la communication de la WTA, portent enfin leurs fruits. Après des mois de recherches, il a finalement trouvé les éléments manquants qui permettent de prouver qu’Evonne Goolagong avait bien atteint la première place mondiale en 1976, ne fût-ce que pour deux semaines.

Mais comment une pareille erreur a-t-elle pu passer inaperçue pendant 31 ans ?

Il faut dire qu’à l’époque, le classement WTA n’est pas mis à jour chaque semaine, mais tous les quinze jours, et les joueuses n’y prêtent guère attention, le seul classement les intéressant vraiment étant le classement final de la saison. « Malheureusement, notre système de collecte de données était loin d’être parfait à cette époque, et notre système de classement était plutôt un moyen de constituer les tableaux des tournois »,  explique Larry Scott, le président de la WTA, d’après le Sydney Herald

Nous nous sommes dit qu’une fois qu’il était apparu qu’elle avait effectivement occupé la première place mondiale en 1976, il était important de le reconnaître officiellement, comme nous l’avons fait avec les 15 autres femmes qui ont atteint le sommet du tennis mondial 

Larry Scott

En 1976, Goolagong joue le meilleur tennis de sa vie. « J’étais sur une bonne lancée pendant ces quelques mois, et je jouais mieux que jamais, je produisais le tennis le plus régulier de ma vie », explique-t-elle. Toutefois, lorsque les résultats sont saisis dans l’ordinateur, certains résultats sont oubliés, et au lieu de devenir numéro 1 mondiale après son quatrième titre à l’Open Virginia Slims de Los Angeles, Goolagong reste derrière Chris Evert. Il faudra plus de trois décennies pour que l’erreur soit rectifiée.

La septuple vainqueur de Grand Chelem se trouve à Noosa Heads, une ville balnéaire du Queensland, lorsque Dolan téléphone pour lui annoncer qu’elle est officiellement la 16e numéro 1 mondiale de l’histoire de la WTA.

« C’est tout simplement un magnifique cadeau de Noël, vraiment, d’être reconnue, officiellement, n°1 mondiale, c’est quelque chose dont je suis très, très fière », dit-elle au Sydney Herald. 

« Nous nous sommes dit qu’une fois qu’il était apparu qu’elle avait effectivement occupé la première place mondiale en 1976, il était important de le reconnaître officiellement, comme nous l’avons fait avec les 15 autres femmes qui ont atteint le sommet du tennis mondial », déclare Scott.

Rétroactivement, Goolagong devient ainsi la première Australienne à atteindre la première place mondiale, puisque la WTA n’existait pas à l’époque où Margaret Court dominait le tennis. Elle est également la seule joueuse de tennis de l’histoire à atteindre le sommet de son sport plus de vingt ans après avoir mis un terme à sa carrière.

La postérité du moment : Une autre australienne au sommet 43 ans après

Il faudra atteindre près de 12 ans après cette annonce, et 43 ans après les faits, avant qu’une autre joueuse australienne n’atteigne le sommet du classement : Ashleigh Barty, qui deviendra numéro 1 mondiale en juin 2019, peu après son triomphe à Roland-Garros.

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