9 juillet 2016 : le jour où Serena Williams est devenue la joueuse la plus âgée de l’ère Open à remporter Wimbledon

Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 9 juillet 2016, Serena Williams, 34 ans et 9 mois, devenait la joueuse la plus âgée de l’ère Open à triompher à Wimbledon.

Serena Williams à Wimbledon en 2016, OTD Serena Williams à Wimbledon en 2016, OTD

Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi cela a marqué l’histoire du tennis : Serena Williams titrée à 34 ans

Ce jour-là, le 9 juillet 2016, Serena Williams devient la joueuse la plus âgée de l’ère Open à triompher à Wimbledon, en battant Angelique Kerber en finale (7-5, 6-3). À 34 ans et 9 mois, l’Américaine, alors numéro 1 mondiale, réalise ce jour-là un autre exploit en égalant Steffi Graf et ses 22 titres du Grand Chelem.

Les personnages : Serena Williams et Angelique Kerber

  • Serena Williams, la reine de la WTA

Serena Williams, née en 1981, est la cadette de sa famille. Quelques années plus tôt, en 1997, sa sœur Venus, qui débutait alors sur le circuit, avait déclaré que sa principale rivale serait sa petite sœur Serena. A l’époque, les observateurs n’avaient pas su si elle avait dit ça sérieusement ou par pure provocation. Ils réalisent bientôt à quel point Venus était en fait sérieuse. Serena explose en 1999. Cette année-là, au mois de septembre, elle crée la surprise en gagnant son premier titre du Grand Chelem avant sa grande sœur, dominant Martina Hingis en finale (6-3 7-6). Associée à Venus, elle s’adjuge aussi le titre en double, et termine l’année à la quatrième place mondiale. En 2001, en finale de l’US Open, elle perd contre Venus le premier match disputé par deux sœurs à un tel niveau de compétition. Entre Roland-Garros 2002 et l’Open d’Australie 2003, sa carrière prend une nouvelle dimension lorsqu’elle accomplit ce qui sera connu sous le nom de « Serena Slam » : elle remporte les quatre tournois du Grand Chelem à la suite, en battant à chaque fois sa sœur Venus en finale. De 2004 à 2006, elle prend du recul par rapport au tennis et, malgré un nouveau grand titre glané à l’Open d’Australie 2005, elle va même jusqu’à faire une pause en 2006. Elle revient d’autant plus forte en 2007 et, au fil des ans, elle remporte de nombreux titres majeurs et en 2015, après avoir remporté les trois premiers tournois majeurs de l’année, elle passe à deux matchs de réussir le Grand Chelem calendaire, en s’inclinant face à Roberta Vinci en demi-finale de l’US Open (2-6, 6-4, 6-4). En juillet 2016, finaliste malheureuse à l’Open d’Australie et à Roland-Garros, elle est toujours numéro 1 mondiale et détient 21 titres du Grand Chelem, avec dans le viseur le record de l’ère Open de 22 titres majeurs de Steffi Graf.

  • Angelique Kerber, la reine de Melbourne

L’Allemande Angelique Kerber est passée professionnelle en 2003, à l’âge de 14 ans, mais ce n’est qu’en 2010 qu’elle s’installe durablement dans le top 100. En 2011, lors de sa 15e participation à un tableau final de Grand Chelem, la gauchère obtient son premier résultat remarquable, en atteignant les demi-finales de l’US Open en tant que 92e mondiale (défaite par Samantha Stosur, 6-3, 2-6, 6-2). L’année suivante, Kerber remporte son premier titre WTA à Paris Coubertin (en battant Marion Bartoli en finale, 7-6, 5-7, 6-3), bientôt suivi d’un deuxième titre à Copenhague. Atteignant les quarts de finale à Roland-Garros et les demi-finales à Wimbledon, elle termine l’année au cinquième rang mondial. Au cours des trois saisons suivantes, l’Allemande d’origine polonaise se maintient dans le top 10, mais elle peine à obtenir de grands résultats dans les tournois majeurs. Cependant, au début de l’année 2016, elle change de dimension en atteignant sa première finale de Grand Chelem, à Melbourne, où elle domine Serena Williams (6-4, 3-6, 6-4). Au premier tour, Kerber avait sauvé une balle de match contre la 64e mondiale, Misaki Doi. Défaite au premier tour à Roland-Garros, elle arrive à Wimbledon en tant que n°4 mondiale.

Le Lieu : Wimbledon et son Centre Court mythique

Wimbledon est le tournoi de tennis le plus ancien et le plus prestigieux au monde. Organisé par le All England Lawn Tennis and Croquet Club depuis 1877, il s’est installé sur son site actuel en 1922, année de la construction du célèbre Centre Court. Considéré par beaucoup comme le court le plus impressionnant au monde, avec sa célèbre citation de Rudyard Kipling gravée au-dessus de l’entrée (« Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite et recevoir ces deux menteurs d’un même front »), le Centre Court a vu s’affronter tous les plus grands joueurs de l’histoire. Après la conversion, dans les années 1970, de l’US Open à la terre battue puis au ciment, et après l’abandon du gazon au profit du dur par l’Open d’Australie en 1988, Wimbledon demeure le dernier tournoi du Grand Chelem sur herbe, une surface qui convient généralement mieux aux serveurs-volleyeurs. Non seulement Wimbledon conserve sa surface historique, mais le tournoi maintient également certaines traditions comme l’obligation pour les joueurs de s’habiller en blanc, où le fait de programmer le tenant du titre en match d’ouverture sur le court central.

L’histoire : Serena Williams prend sa revanche sur Angelique Kerber

Malgré sa place de n°1 mondiale et ses 21 titres du Grand Chelem, Serena Williams a beaucoup à prouver à l’entame de Wimbledon 2016. Dix mois plus tôt, à l’US Open 2015, elle semblait se diriger vers une quatrième couronne majeure consécutive et donc, le Grand Chelem calendaire. Cependant, à la surprise générale, elle avait trébuché en demi-finale, éliminée par la 43e mondiale, Roberta Vinci. Depuis lors, elle a perdu deux finales de Grand Chelem, à l’Open d’Australie et à Roland-Garros. La majorité des joueuses auraient été satisfaits de ces résultats, mais pas Serena. Elle a besoin de gagner, et c’est le seul objectif qu’elle a en tête au fil des trous, alors même qu’elle traverse sans encombre le tableau de Wimbledon, ne perdant qu’un seul set lors de ses six premiers matches.

En finale, elle affronte Angelique Kerber, la même joueuse qui l’avait battue en finale de l’Open d’Australie. L’Allemande n’a pas obtenu de résultats exceptionnels depuis son triomphe à Melbourne, mais à Londres, elle s’est qualifiée pour le dernier tour sans perdre un seul set. 

Une fois de plus, Kerber constitue un véritable défi pour Williams, ramenant toutes les balles pour pousser la numéro un mondiale dans ses retranchements. Cependant, la meilleure arme de Serena, son service, est particulièrement efficace ce jour-là, la mettant à l’abri du danger. Elle n’a pas la moindre balle de break à sauver au premier set, et alors qu’elle mène 6-5, elle saisit toutes les occasions d’avancer dans le court et prend le service de Kerber pour empocher le set. “J’ai joué un peu trop court pendant deux points et elle était là, et elle a foncé”, déclare plus tard Kerber, selon le New York Times. 

C’était sa première balle de break, et je n’allais tout de même pas la laisser passer sur la toute première. Je voulais faire un ace.

Serena Williams

L’Allemande continue le combat au deuxième set, mais une fois de plus, le service de Williams est un obstacle insurmontable. Lorsque l’Allemande finit par se procurer sa première balle de break, à 3-3, l’Américaine réplique par deux aces. “C’était sa première balle de break, et je n’allais tout de même pas la laisser passer sur la toute première,”, explique Williams. “Je voulais faire un ace.”

Sa confiance ébranlée par cette démonstration de puissance, Kerber cède son service dans la foulée, permettant à Williams de servir pour le match. Elle remporte ce dernier jeu blanc, à l’aide de trois services et d’un coup droit gagnants pour conclure le match. Williams peut s’allonger sur le gazon du Centre Court : grâce à ce 7e triomphe à Wimbledon, elle vient d’égaler le record de Steffi Graf de 22 titres remportés durant l’ère Open. Quatorze ans après son premier titre au All England Club, elle est également la joueuse la plus âgée de l’ère Open à soulever le Venus Rosewater Dish. Son nouveau défi est maintenant le record absolu de 24 titres, détenu par Margaret Court.

Serena Wiliams et Angelique Kerber après la finale de Wimbledon 2016

 La postérité du moment : Serena Williams en quête du record en Grand Chelem, Kerber deviendra numéro 1 mondiale et prendra sa revanche à Wimbledon en 2018

Quelques heures plus tard, Serena reviendra sur le court avec sa sœur Venus, pour remporter le double, leur 14e titre du Grand Chelem ensemble. Battue en demi-finale de l’US Open par Karolina Pliskova, Williams ajoutera un 23e Grand Chelem à son palmarès à l’Open d’Australie 2017, avant de s’éloigner du circuit pour donner naissance à son premier enfant. De retour sur le circuit en 2018, elle disputera quatre nouvelles finales majeures, mais en juillet 2021, elle sera toujours en quête de son 24e titre pour égaler le record de Margaret Court.

Angelique Kerber remportera un deuxième titre du Grand Chelem en 2016, en battant Pliskova en finale de l’US Open (6-3, 4-6, 6-4), ce qui lui permettra d’atteindre la première place mondiale pour la première fois. Au total, Kerber restera numéro 1 pendant 34 semaines, mais elle connaîtra une saison 2017 décevante, qu’elle terminera à la 21e place mondiale. Cependant, en 2018, elle reviendra au sommet, prenant sa revanche sur Serena en finale de Wimbledon pour remporter un troisième titre majeur et remonter à la 2e place mondiale.

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