Secoué dans tous les sens par Shapovalov, Nadal s’en sort à Rome !

Plus que malmené par un Denis Shapovalov étincelant, Rafael Nadal a sauvé deux balles de matchs avant de se qualifier (3-6, 6-4, 7-6) pour les quarts de finale du Masters 1000 de Rome !

Rafael Nadal at Rome in 2021 Rafael Nadal at Rome in 2021 © AI / REUTERS / PANORAMIC

Parfois un peu chien fou sur le court, Denis Shapovalov a pris Rafael Nadal à la gorge. Par moments, il l’a même secoué comme un vieux chiffon, à s’en briser les cervicales. Mais l’Espagnol n’est pas fait du même bois que les autres. Là où beaucoup auraient fini par craquer, lui a tenu. Mené 6-3, 3-0 balle de 4-0 contre lui, Nadal a ensuite sauvé deux balles de match à 6-5 sur son service dans le troisième set avant de mater son adversaire pour s’imposer  3-6, 6-4, 7-6 en 3h27, jeudi en huitième de finale au Masters 1000 de Rome.

D’entrée de match, le Canadien a lâché les chevaux. Ceux qui galopent dans son bras gauche. Prise de balle précoce, saisissant la moindre opportunité d’attaque, il a bringuebalé le “taureau de Manacor” aux quatre coins du court. Au point de mener rapidement 4-0. Bien que perdant un de ses deux breaks d’avance en voyant le score passer à 4-3, il a tenu bon. Toujours aussi agressif, il s’est même offert le luxe de boucler la manche sur le service adverse.

“Je pense que j’ai le jeu pour battre ces gars (les très grands joueurs), je ne me suis pas surpris, a confié Shapovalov en conférence de presse. Et je suis allé sur le court en n’ayant rien à perdre. Qui viendrait m’emmerder pour avoir perdu contre Rafa ? J’ai joué libéré, et ça m’a aidé.

Shapovalov a eu une balle de 6-3, 4-0

Sans pression, le 14e joueur joueur mondial a joué tellement libre qu’il est passé à deux doigts de s’envoler. Menant 3-0 dans le deuxième, il s’est procuré une occasion de double break pour mener 4-0. Presque une balle de KO. En vain. Un peu moins performant au service avec 50 % de premières balles passées contre 63 % lors du set précédent, il a vu son avance fondre.

Aussi parce que son rival du jour a réglé la mire au retour. Gagnant 56 % des points derrière son second service grâce à bon nombre de relances manquées par Nadal dans le round initial, Shapovalov a vu sa réussite dans ce domaine tomber à 33 % au cours du suivant. Un peu moins précis dans ses prises de risques face à un Majorquin parvenant plus régulièrement à imposer la filière longue, il a perdu 6 des 7 jeux suivants.

Revenu à une manche partout, “l’ogre de l’ocre” semblait alors paré pour un cavalier seul. Que nenni. Après le feu d’artifice des deux heures précédentes, son adversaire avait encore des fusées à balancer pour le bouquet final. Résultat, une nouvelle fois breaké en début de set, à 2-1, Nadal a de nouveau dû cravacher. Débreakant dans la foulée, il a vu la porte de sortie s’entrouvrir à 6-5 contre lui. Sur son engagement, il a dû faire face à deux balles de match.

Nadal gère très bien la pression

Là, le fameux sentiment de jouer sans pression évoqué par Shapovalov a montré ses limites. Sentant la victoire à portée de main, le jeune homme de 22 ans a peut-être laissé son cerveau cogiter, et c’est bien humain, au point de faire trembler son bras. Après un revers trop long sur la première occasion de conclure, il a “boisé” sur la seconde. Sa chance était passée. Dans le jeu décisif perdu 7-3, il a rapidement était mené 4-1 en enchaînant les erreurs : amortie mal touchée, double faute, fautes directes.

Il (Rafael Nadal) gère très bien la pression dans ces moments-là, a analysé le natif de Tel-Avis après la rencontre. Cette défaite fait mal, mais je ne suis pas le premier à perdre en ayant des balles de match contre Rafa. C’est douloureux, mais je vais bien dormir ce soir. Je dois encore progresser, mais je heureux de mon niveau, surtout contre le meilleur joueur de l’histoire sur cette surface.

Après des défaites en quarts de finale à Monte-Carlo et Madrid entrecoupées d’un sacre à Barcelone, Rafael Nadal continue d’alterner le bon et l’un peu moins bon. Très convaincant contre Jannik Sinner pour son entrée en lice, il a eu plus de mal à mettre son jeu en place ce jeudi. La faute aussi, en grande partie, à un Denis Shapovalov qui ne l’a pas laissé respirer. Pas de quoi ébranler son optimisme pour autant.

C’est une victoire importante pour moi, a déclaré Nadal devant les journalistes. Être capable de gagner un match en 3h27 après celui de 3h38 à Barcelone (en finale contre Stéfanos Tsitsipás) face à de jeunes joueurs me donne confiance en mon corps. Même si, c’est vrai, je vais devoir améliorer certaines choses demain (vendredi).

On verra comment je me sens demain matin

En quarts de finale, l’homme aux 13 Roland-Garros affrontera Kei Nishikori ou Alexander Zverev, son bourreau madrilène. À bientôt 35 ans, il va axer son temps libre sur la récupération pour se donner les moyens de pouvoir poursuivre sa quête d’un 10e sacre sur la brique pilée romaine.

Maintenant, le but principal, c’est la récupération, a-t-il expliqué. Cette victoire est positive, je me suis battu jusqu’au dernier point pour me qualifier. J’espère être prêt. On verra comment je me sens au réveil demain (vendredi) matin. Ce genre de match est toujours rude, c’est difficile de bien en récupérer le lendemain, je ne le cache pas.

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