Thiem : « J’ai accompli l’objectif d’une vie »

À 27 ans, Dominic Thiem a remporté l’US Open, le premier titre en Grand Chelem de sa carrière, en renversant Alexander Zverev en cinq manches, en finale (2-6, 4-6, 6-4, 6-3, 7-6).

Dominic Thiem Dominic Thiem, of Austria, reacts after defeating Alexander Zverev, of Germany, in the men’s singles final of the US Open tennis championships, Sunday, Sept. 13, 2020, in New York. (AP Photo/Seth Wenig)/USO168/20258015913599//2009140218

L’Autrichien n’est pas encore dans la fleur de l’âge, surtout dans un sport où les joueurs continuent à jouer après la trentaine. Mais le joueur de 27 ans n’est pas exactement un membre de la Next-Gen, il n’en est même pas proche. Difficile donc de lui en vouloir s’il commençait à douter qu’il puisse un jour remporter un titre du Grand Chelem. Il avait déjà joué trois finales, perdues toutes les trois.

Pourtant, il n’en a jamais été si loin. S’il était trop difficile de vaincre Rafael Nadal dans son antre à Roland-Garros, Thiem avait fait bonne impression. C’est à l’Open d’Australie, en début de saison, qu’il aurait pu y croire encore plus. Il menait deux sets à un face à Novak Djokovic, mais le Serbe a eu le dernier mot en cinq manches.

Dominic Thiem a enfin réussi à vaincre ses démons contre Alexander Zverev, son ami, qui jouait sa toute première finale du Grand Chelem.

Une volonté impérissable

Thiem réfute l’argument de l’expérience. Il aurait pourtant été logique de penser que ses trois précédents finales auraient pu pencher dans la balance. Surtout que son adversaire découvrait cette tension.

“Honnêtement je pense que l’expérience de mes finales ne m’a pas du tout aidé. J’étais trop tendu au début, a reconnu le numéro 3 mondial. Ça a peut-être même été un handicap d’avoir déjà joué des finales de Grand Chelem. Je veux dire, je voulais tellement ce titre que je me disais : ‘Si je perds celui-ci, cela sera ma quatrième défaite en finale.’ C’est toujours dans votre tête : ‘Cette chance reviendra-t-elle un jour ?’ Toutes ces pensées ne sont pas idéales pour jouer votre meilleur tennis, pour jouer libre.”

Thiem a été si plat lors des deux premiers sets contre Zverev que le monde du tennis a pu se demander si l’Autrichien voulait vraiment gagner. Pourtant, il voulait tellement ce titre. Il le voulait trop.

“Le problème, c’était mes nerfs, a-t-il expliqué. J’étais super, super tendu. Cela faisait très longuement que je n’avais pas été tendu comme ça. J’avais oublié ce que ça faisait. Je ne savais pas comment m’en débarrasser. Mais d’une certaine manière, je l’ai fait dans le troisième set.”

Thiem at US Open 2020

Une opportunité incroyable

La deuxième semaine aura été nerveuse pour tous les quarts-de-finaliste. Une énorme opportunité les attendait. Le Big 3 était absent, une première depuis bien longtemps. Novak Djokovic s’est vu disqualifier en huitièmes de finale face à Pablo Carreño Busta. Roger Federer, absent pour blessure, et Rafael Nadal, par précaution sanitaire, n’étaient pas présents à New York.

Il est évidemment différent d’affronter un autre membre du Big 3 en finale d’un Grand Chelem. Thiem le sait mieux que personne. Même s’il a déjà battu les trois plus grands joueurs de tous les temps, il n’a jamais réussi à le faire en finale d’un Majeur, après ses défaites à Roland-Garros et l’Open d’Australie respectivement face à Nadal (deux fois) et Djokovic.

Cette fois-ci, il n’y avait aucun des membres du Big 3 sur le chemin de Thiem. Il était, par la force des choses, le favori de cet US Open 2020.

“Pour Zverev, c’était la même chose que moi, a commenté Thiem. Nous n’étions pas opposés à l’un des trois grands. C’était une chance immense pour nous deux et c’est pour cela que nous étions nerveux.”

Un rêve réalisé

Thiem avait pourtant très mal démarré, mené deux sets à rien et un break, 6-2, 6-4, 2-1. Logiquement devenu outsider dans cette finale, il s’est calmé et a retrouvé ses nerfs.

Après 4h01 de jeu, et plusieurs rebondissements dans le dernier set, l’Autrichien a validé son come-back et son rêve est devenu réalité.

“Quand j’ai réalisé pour la première fois que je pourrais un jour vraiment gagner un Majeur, c’est quand j’ai atteint pour la première fois la demi-finale de Roland Garros (en 2016) et quand je suis entré dans le top 10, a avoué l’Autrichien. J’en ai rêvé à partir de ce moment-là. J’ai pensé que c’était peut-être réaliste.”

“Oui, j’ai définitivement atteint un objectif de vie, un rêve que j’ai imaginé pendant de très nombreuses années, quand j’étais enfant, quand j’ai commencé à jouer au tennis… Mais à l’époque, c’était si loin. Puis je me suis rapproché de plus en plus du sommet. À un moment donné, je me suis dit : ‘Wow, peut-être qu’un jour je pourrai vraiment gagner l’un des quatre plus grands titres du tennis.'”

“J’ai beaucoup travaillé. J’ai consacré pratiquement toute ma vie pour gagner l’un des quatre tournois du Grand Chelem. Aujourd’hui, je l’ai fait.”

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