8 octobre 1989 : Le jour où Jim Courier a remporté le premier de ses 23 titres

Le 8 octobre 1989, Jim Courier, alors âgé de 19 ans, remporte le premier titre de sa carrière à Bâle contre Stefan Edberg. Ce sera le début de leur rivalité.

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Ce qu’il s’est passé ce jour-là : Courier lance sa conquête

Ce jour-là, le 8 octobre 1989, le futur numéro 1 mondial Jim Courier inaugure son palmarès au tournoi de Bâle, en Suisse. Pour parvenir à ce résultat, l’Américain renverse en finale le 3e mondial, Stefan Edberg (7-6, 3-6, 2-6, 6-0, 7-5). Ce n’est que sa deuxième victoire contre un joueur du top 10, mais certainement pas la dernière : début 1992, après avoir gagné deux tournois du Grand Chelem, Courier atteindra le sommet du classement ATP. Cette finale à Bâle est aussi la première rencontre entre deux futurs rivaux qui s’affronteront en finale de Grand Chelem à trois reprises. 

Les acteurs : Jim Courier et Stefan Edberg

  • Jim Courier, espoir américain

Né en 1970, Jim Courier est l’un des nombreux joueurs formés à l’académie de Nick Bollettieri dans les années 1980. Il a développé un jeu atypique, avec des prises fermées et des préparations courtes semblables à celles d’un joueur de baseball, dont il porte d’ailleurs toujours la casquette. S’appuyant principalement sur son service et son coup droit de décalage, il est connu pour son ardeur au travail, son engagement et sa forme physique. Il fait partie d’un “big four” de jeunes américains faisant forte impression sur le circuit : Andre Agassi, qui fait partie du top 10 depuis 1988, Michael Chang, qui a déjà remporté Roland-Garros, et Pete Sampras. Pour l’instant, le meilleur résultat de Courier est un huitième de finale atteint aux Internationaux de France après avoir battu Agassi, 5e mondial (7-6, 4-6, 6-3, 6-2). 

  • Stefan Edberg en perte de confiance

Stefan Edberg est né en 1966. Déjà très fort chez les juniors où il a réalisé le Grand Chelem en 1983, il a pourtant failli arrêter le tennis la même année, à 17 ans, après que l’un de ses services a accidentellement tué un juge de ligne à New-York. Il n’a probablement jamais regretté d’avoir continué. Dès 1985, quelques mois après la révélation de Boris Becker à Wimbledon, Stefan Edberg s’adjuge son premier Grand Chelem, lui aussi sur gazon, à l’Open d’Australie, venant à bout de son compatriote Mats Wilander en finale (6-4, 6-3, 6-3).

Le tournoi, dont les dates s’apprêtent à changer, n’a pas lieu en 1986 et Edberg parvient à conserver son titre en 1987 aux dépens du favori local Pat Cash (6-3, 6-4, 3-6, 5-7, 6-3). En 1988, il remporte Wimbledon en battant Boris Becker (4-6, 7-6, 6-4, 6-2) à l’issue d’une finale qui marquera le début de l’une des rivalités les plus populaires du tennis. En 1989, Stefan Edberg perd confiance après avoir perdu deux finales majeures à la suite : la première à Roland-Garros, où il est battu par Michael Chang (6-1, 3-6, 4-6, 6-3, 6-2) à l’issue d’un crève-cœur où il manque 10 balles de break au quatrième set, et la deuxième à Wimbledon, où son rival Boris Becker prend une revanche brutale sur la finale de l’an passé (6-0, 7-6, 6-4). Le Suédois perd deux autres finales importantes au cours de la saison, ne s’imposant qu’à Tokyo (aux dépens d’Ivan Lendl, 6-2, 6-2, 6-4).

CHANG EDBERG

Le lieu : Bâle, future terre de Federer

L’Open de Suisse en salle, situé à Bâle et créé en 1970, devient un tournoi de prestige en 1977, lorsqu’il intègre un circuit appelé le Grand Prix. Cette année-là, le vainqueur n’est autre que le grand Bjorn Borg. Dans les années 1980, la dotation augmente presque chaque année, attirant les meilleurs joueurs du monde. Le tournoi est ainsi gagné par des stars telles qu’Ivan Lendl (1980, 1981), Yannick Noah (1982, 1987) ou encore Stefan Edberg (1985, 1986, 1988). L’Open se déroule à la Halle Saint-Jacques, une salle pouvant accueillir jusqu’à 9 000 spectateurs.

L’histoire : Le début d’une rivalité

En 1989, Jim Courier, âgé de 19 ans, ne dispute que sa deuxième saison sur le grand circuit. Pointant à la 35e place mondiale, son meilleur résultat jusqu’à présent est une victoire contre Andre Agassi à Roland-Garros, qui lui a permis de disputer son premier huitième de finale en Grand Chelem (battu par Andrei Chesnokov, 2-6, 3-6, 7-6, 6-2, 7-5). Avec son puissant jeu de fond de court, il ne part pas favori face à Stefan Edberg en finale du tournoi en salle de Bâle. Le Suédois, 3e mondial, a disputé les finales de Roland-Garros et Wimbledon cette année, et son jeu de service-volée se prête particulièrement au jeu en salle sur surface rapide.

Pourtant, dans ce premier affrontement entre les deux joueurs, il apparaît vite que, si le vainqueur de Wimbledon 1988 n’est pas dans un grand jour, le jeune Américain, lui, est en feu. Malgré tout, Edberg, plus expérimenté et avantagé par la surface, parvient à mener deux sets à un. C’est là que Courier dispute un quatrième set parfait, distribuant des passings dans toutes les directions pour remporter la manche 6-0. A l’issue d’un cinquième set disputé, c’est finalement l’Américain, qui joue la première finale de sa carrière, qui prend le dessus, 7-5, et s’impose 7-6, 3-6, 2-6, 6-0, 7-5. Il soulève ainsi son premier trophée. « C’était mon meilleur tennis, et de loin », a commenté Courier. « J’ai réussi à profiter du fait que Stefan, lui, aurait pu mieux jouer que ça. »

La postérité du moment : Deux hommes au sommet

En 1990, Stefan Edberg reconquerra son titre à Wimbledon et, quelques semaines plus tard, deviendra numéro 1 mondial. En 1991, il remportera son premier US Open, livrant une partition parfaite pour détruire Jim Courier en finale, 6-2, 6-4, 6-0. L’Américain prendra sa revanche, devenant le rival d’Edberg pour la première place mondiale, et le battant à deux reprises en finale de l’Open d’Australie, en 1992 (6-3, 3-6, 6-4, 6-2) et 1993 (6-2, 6-1, 2-6, 7-5). 

Après avoir remporté quatre tournois du Grand Chelem en moins de deux ans (ajoutant Roland-Garros 1991 et 1992 à ses deux succès australiens), la carrière de Courier déclinera suite à sa défaite en finale à Paris en 1993 (battu par Sergi Bruguera, 6-4, 2-6, 6-2, 3-6, 6-3). Au cours des cinq dernières années de sa carrière, il ne gagnera que cinq tournois sur les vingt-trois accumulés au total. En 2000, redescendu à la 67e place mondiale, sa motivation est au plus bas et il décide de prendre sa retraite. Au total, Courier aura passé 58 semaines au sommet du classement ATP.

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