6 janvier 1992 : le jour où Stefano Pescosolido a été disqualifié à Sydney

Le 6 janvier 1992, alors qu’il dispute le deuxième tour des qualifications du tournoi de Sydney, l’Italien Stefano Pescosolido est disqualifié.

OTD 06.01.2021 OTD 06.01.2021

Ce qu’il s’est passé ce jour-là : Un coup de sang qui vaut cher

Ce jour-là, le 6 janvier 1992, alors qu’il dispute le deuxième tour des qualifications du tournoi de Sydney, l’Italien Stefano Pescosolido est disqualifié. En colère après avoir raté un retour à 3-2 contre lui au dernier set, il expédie sa raquette d’un coup de pied, et une spectatrice la reçoit malheureusement en plein visage. Le joueur a beau présenter des excuses immédiates, il est tout de suite renvoyé aux vestiaires.

Les acteurs : Stefano Pescosolido et Johan Anderson

  • Stefanos Pescosolido, 65e mondial

L’Italien Stefano Pescosolido, né en 1971 et passé pro en 1989, intègre le top 100 pour la première fois en 1991. Cette année-là, il atteint notamment les demi-finales du tournoi de Los Angeles, en battant au passage Michael Chang, 20e mondial, au deuxième tour (4-6, 6-2, 6-4). À l’entame de la saison 1992, il est 65e mondial, son meilleur classement jusqu’alors.

  • Johan Anderson, un passage chez les pros compliqué

Johan Anderson, s’il est né en Suède, est un joueur australien né en 1971. C’est un jeune très prometteur : en 1988, avant même d’avoir fêté ses 17 ans, il reçoit une wild card pour le tournoi d’Adelaide, et il se hisse jusqu’en demi-finales (battu par son compatriote Mark Woodforde, 6-1, 6-4). La même année, il remporte le tournoi junior de l’Open d’Australie. Il devient ensuite professionnel en 1989, mais il ne rencontre pas le même succès sur le grand circuit. Son meilleur classement à ce jour : 90e mondial, en 1989, et en janvier 1992, il est 141e au classement ATP.

Le lieu : Sydney

Le tournoi de Sydney, créé en 1885, est l’un des plus anciens au monde. Intitulé « Sydney Open Tournament of Champions » en 1992, il a porté aussi les noms de « Championnats de Nouvelles-Galles du Sud » et « Open des Nouvelles-Galles du Sud. Disputé à l’origine à Moore Park, le tournoi est déplacé à Double Bay en 1908 avant de s’installer pour de bon au White City Stadium, près du centre-ville de Sydney, en 1922. Le tournoi abandonne le gazon pour les courts en dur en 1989. Des légendes telles que Ken Rosewall ou Rod Laver ont gagné le tournoi dans les années 1950, et plus récemment, il a été remporté par des joueurs du top 10, comme Miloslav Mecir, vainqueur en 1987.

L’histoire : Pescosolido ne terminera pas la rencontre

En janvier 1992, Stefano Pescosolido, 21 ans, vient d’obtenir son meilleur classement (63e mondial), et il est venu en Australie plein d’ambition. Il a commencé sa tournée à Adelaide, où il a passé un tour avant de s’incliner face à Goran Ivanisevic (6-4, 6-3). À Sydney, son classement ne lui a pas permis d’accéder au tableau final et il doit donc passer par les qualifications, dont il est la tête de série n°6.

Tout commence bien pour l’Italien au White City Stadium. Il élimine le Suédois Nicklas Kulti au premier tour des « qualifs » (6-3, 6-2), et il gagne le premier set de son deuxième tour contre le joueur local Johan Anderson (6-2). Toutefois, il perd le deuxième set au jeu décisif et se fait breaker rapidement au troisième set. À 3-2, pour Anderson, Pescosolido manque un retour et jette sa raquette au sol, et lorsqu’elle rebondit, il l’expédie dans le décor d’un coup de pied. Cette erreur s’avère fatale : une spectatrice la reçoit directement dans l’œil et se met immédiatement à saigner de l’arcade.

L’Italien, qui n’est pas connu pour avoir un sale caractère, se précipite aux nouvelles et se confond en excuses auprès de cette femme qu’il n’avait nullement l’intention d’atteindre. Il n’y a cependant aucune façon pour lui d’éviter la disqualification.

« Je suis sûr qu’il ne voulait blesser personne », déclare Bill Gilmour, le directeur du tournoi, selon oktennis.it. « Mais les joueurs sont responsables de leurs actes, et si vous prenez des risques, il faut assumer les conséquences. »

« J’étais honteux de ce qu’il s’était passé et je n’aurais pas continué à jouer de toute façon. Je n’ai pas fait exprès, c’était juste un accès de colère, » explique Pescosolido en conférence de presse. Il envoie également des fleurs à la spectatrice blessée, qui a été emmenée à l’hôpital afin de se faire poser des points de suture. Ce beau geste ne lui permettra d’éviter l’amende réglementaire de 1 500 dollars.

La postérité du moment : Pescosolido rebondira quelques semaines plus tard

Johan Anderson sera éliminé au tour qualificatif par Cédric Pioline (6-7, 6-2, 6-4). Il ne dépassera jamais la 90e place mondiale qu’il avait atteinte en 1989.

Stefano Pescosolido ne sera plus jamais disqualifié. L’Italien remportera le premier des deux titres de sa carrière quelques semaines plus tard, à Scottsdale, en battant Brad Gilbert en finale (6-0, 1-6, 6-4). Grâce à cette victoire, il atteindra la 42e place mondiale, ce qui restera son meilleur classement.

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