Au bout de lui-même, de ses nerfs, des crampes : Fils sort Tiafoe pour rejoindre Zverev en huitième de finale à Miami

Après un match épique, le Français s’est imposé 7-6¹¹, 5-7, 6-2 contre l’Américain au troisième tour du Masters 1000 de Miami, lundi.

Arthur Fils, Miami 2025 Arthur Fils, vainqueur de Frances Tiafoe à Miami en 2025 (Julien Nouet / Tennis Majors)
Miami Open presented by Itau •Troisième tour • Terminé
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Quand il fallait chercher la petite bête, à juste titre, pour trouver les améliorations possibles au fil de son ascension rapide vers le Top 20 mondial, on lui reprochait de parfois lâcher un tantinet ses matchs. De ne pas être assez « guerrier ». Alors Arthur Fils en est devenu une, de petite bête : un poux capable de s’accrocher même sur le crâne d’un chauve.

« Depuis la Coupe Davis (en septembre 2024), j’ai senti qu’il (Arthur Fils) avait réussi à passer un cap », avait analysé Ugo Humbert, comme l’avait relayé L’Équipe, après la finale épique contre Fils à Tokyo l’an passé. « Surtout dans son attitude. Je le le trouve beaucoup plus humble sur le court, très positif tout le temps. Donc il ne te donne jamais rien. »

Au troisième tour du Masters 1000 de Miami, le joueur de 20 ans a une nouvelle fois démontré sa capacité nouvelle à se battre comme un acharné jusqu’au dernier coup de raquette. Avant de s’imposer 7-6¹¹, 5-7, 6-2 en 2h55 contre Frances Tiafoe, 17e mondial, le 18e du classement ATP a dû vaincre d’autres adversaires : la frustration, et la fatigue.

Fils a dû vaincre trois adversaires : Tiafoe, la frustration et les crampes

À 7-6¹¹, 5-4 et 15-40 sur le service adverse, le Français s’est procuré deux balles de match. Après avoir mis tout son cœur dans un coup droit qui est sorti en longueur sur la première, la deuxième aurait pu lui laisser des regrets à ne pas en fermer l’œil de la nuit. Sur celle-ci, une frappe de Tiafoe touchant la bande du filet, Fils n’a pas hésité à partir à l’assaut et à eu l’opportunité de boucler l’affaire.

Seul hic, sa volée de revers, jouée longue sur celui de son opposant, dans le replacement, n’a pas été assez efficace et il a pris un passing croisé extrêmement bien tiré par l’Américain. Dans la foulée, il a subi la foudre de ce dernier : deux aces – de quoi faire 5-5 –, puis il a encaissé des retours fulgurants poussés par un public électrisé et a finalement cédé sa mise en jeu en partant à la double faute. Quelques minutes plus tard, une fois le set perdu, « légèrement » frustré, il en a réduit sa raquette en miettes.

Dans la foulée, les carottes ont semblé cuites pour le natif de Bondoufle, qui a concédé le break à 1-1 dans le troisième set en montrant des signes de crampes. Mais non. Il a trouvé la recette pour revenir dans le coup, et ça a été au tour de la cocotte-minute Tiafoe d’exploser. En débreakant immédiatement avec quelques relances lasers, le Tricolore a vu son adversaire prendre un avertissement pour jet de balle.

Point de pénalité pour Tiafoe

Lâchant encore davantage ses coups pour ne pas s’embarquer dans des rallyes usant, le protégé d’Ivan Cinkus – son unique coach désormais, après la fin de l’aventure avec Sébastien Grosjean –, a pris l’engagement de Tiafoe une deuxième fois de suite et s’est envolé : 7-6¹¹, 5-7, 5-2. La goutte de trop pour ce dernier, qui en a fracassé son outil de travail et a pris un pris un point de pénalité pour ce deuxième geste d’humeur. De quoi permette à Fils d’entamer le jeu suivant directement à 15-0, tranquillement.

Sa confiance ne cessant de gonfler en même temps que celle de du surnommé « Big Foe » chutait, le futur vainqueur a validé sa qualification en remportant cinq jeux consécutifs. Le seul moment de la rencontre où un des deux hommes – n’hésitant pas à attaquer, avec un Tiafoe un peu plus à l’aise dans l’utilisation des slices et amorties malgré les progrès de fils dans ce domaine – a plus nettement pris l’ascendant sur l’autre. Car, lors de la manche initiale, Fils avait déjà fait étalage de sa rage de vaincre pour retourner une situation mal embarquée.

Il a été mené 5-3 puis, après avoir débreaké, a pris un temps mort médical en expliquant avoir ressenti une douleur au coude droit en servant. « Je pense que ce n’est pas musculaire », a estimé le kiné en lui appliquant une pommade après l’avoir manipulé. » Rassuré, le Frenchie a claqué deux aces lors du jeu suivant pour pousser l’empoignade au tie-break. Dans celui-ci il a écarté cinq balles de set, dont trois consécutives à six points à trois, avant de conclure sur la quatrième en sa faveur.

Je ‘crampais’, alors j’ai essayé de me relâcher et taper aussi fort que possible

« Ça a été très dur », a déclaré le gagnant lors de l’interview sur le cout. « Au début du troisième, je ‘crampais’. Servir était devenu compliqué, je ne pouvais plus pousser sur les jambes. Donc j’ai essayé de me relâcher et de taper aussi fort que je pouvais. Ça a fonctionné, mais ça ne fonctionnera pas tous les jours, c’est sûr. Peut-être une fois sur dix, et c’était aujourd’hui (lundi). »

En huitièmes de finale, Arthur Fils a rendez-vous avec le numéro 2 mondial, Alexander Zverev. Un Allemand face à qui il a perdu son dernier duel – 6-4, 3-6, 6-3 à Paris-Bercy en octobre – mais qu’il avait vaincu quelques mois plus tôt. Sur la terre battue natale de ce dernier à Hambourg, et en finale. Pour aller soulever le trophée au bout du suspense – 6-3, 3-6, 7-6 – et montrer, déjà, ses qualités de « matcheur ».

Et en résistant à un Zverev un poil agacé qui, ouvertement, à un changement de côté, lui avait cherché des poux dans la tête.

Les autres matches du troisième tour à Miami (Masters 1000, Hard Rock Stadium, dur, 9.193.540 USD, les résultats s’affichent du plus récent au plus ancien) :

  • Alex De Minaur – Joao Fonseca : programmé lundi
  • Matteo Berrettini – Zizou Bergs : programmé lundi
  • Jakub Mensik – Roman Safiullin : 6-4, 6-4
  • Taylor Fritz (N.3) – Denis Shapovalov (N.27) : 7-5, 6-3
  • Alexander Zverev – Jordan Thompson : 7-5, 6-4
  • Adam Walton (LL) – Chak Lam Coleman Wong (WC) : 7-6 [6], 4-6, 6-4
  • Tomas Machac (N.20) – Reilly Opelka : 7-6 [1], 6-3
  • Francisco Cerundolo (N.23) – Tommy Paul (N.12) : 6-2, 7-6 [4]
  • Casper Ruud (N.5) – Alejandro Tabilo (N.30) : 6-4, 7-6 [4]
  • Gael Monfils – Jaume Munar : 7-5, 5-7, 7-6 [1]
  • Brandon Nakashima (N.31) – David Goffin : 6-3, 6-7 [5], 6-3
  • Novak Djokovic (N.4) – Camilo Ugo Carabelli (LL) : 6-1, 7-6 [1]
  • Sebastian Korda (N.24) – Stefanos Tsitsipas (N.9) : 7-6 [4], 6-3
  • Lorenzo Musetti (N.15) – Felix Auger-Aliassime (N.18) : 4-6, 6-2, 6-3
  • Grigor Dimitrov (N.14) – Karen Khachanov (N.22) : 6-7 [3], 6-4, 7-5

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