Nadal inégalé, Murray embarrassé : 5 choses à retenir de la session Twitch entre Monfils et Murray

Gaël Monfils et Andy Murray se sont réunis sur Twitch pour discuter du Masters de Londres, qui va conclure la saison. Un temps d’échange pour évaluer les chances de chacun, avec, au passage, quelques anecdotes personnelles.

Un temps d’échange entre joueurs de haut niveau. Dans le premier épisode d’une série annoncée de “lives Twitch”, échanges en direct par écrans interposés sur la plate-form du même nom, Gaël Monfils et Andy Murray se sont donnés rendez-vous pour discuter du Masters de Londres (15-22 novembre). Les deux joueurs sont également revenus sur l’expérience d’une saison perturbée par la pandémie de coronavirus.

Le Français commence à être un habitué de l’exercice sur Twitch. Pour l’occasion : un style soigné, micro devant la bouche, blazer gris sur les épaules. Murray, lui, était allongé… dans son lit. Deux salles, deux ambiances. Mais une conversation riche, qui a duré environ une heure et demie.

Un deuxième épisode est prévu dimanche, après la première journée de jeu à Londres (Dominic Thiem affronte Stefanos Tsitsipas, et Rafael Nadal rencontre le Russe Andrey Rublev).

Voici cinq choses à retenir de ce premier live #MuzzMonfATP, sur Twitch.

Gaël Monfils, Roland-Garros 2020

1. COVID : Monfils et Murray ont du mal sans public

Le tennis en temps de pandémie n’a pas été une réussite pour de nombreux joueurs. Monfils et Murray ont d’ailleurs tous les deux été (très) perturbés par cette nouvelle réalité. L’absence de fans dans les tribunes a été dure pour eux deux.

“J’ai trouvé cela difficile, a expliqué Andy Murray à propos des tribunes vides. Être là, sur le court, sans supporters autour, c’était juste triste.”

L’Ecossais a même expliqué ne pas s’être senti bien lorsqu’il a dû jouer dans le stade Arthur-Ashe, lors de l’US Open. Dans le silence du plus grand court du monde, Murray a été sèchement éliminé au deuxième tour du Grand Chelem américain, par Felix Auger-Aliassime.

“Ce fut difficile, en l’absence des fans, a insisté Murray. Le stade Arthur-Ashe, c’était un stade dans lequel je rêvais de jouer quand j’étais petit. Je suis venu y disputer l’US Open juniors, et j’ai assisté à la finale femmes entre (Justine) Henin et (Kim) Clijsters (en 2003). Je me souviens, j’étais assis tout en haut. C’était un match nocturne. Alors là, de devoir y jouer devant personne, c’était dur.”

Monfils : “Je me suis senti un peu triste”

Monfils, lui, a connu une année “post-confinement” très compliquée. Depuis la reprise du tennis en août, le Parisien n’a pas remporté le moindre match sur le circuit ATP. À Rome, Hambourg, Roland-Garros puis Vienne, le Tricolore s’est incliné à quatre reprises, empochant seulement un set face à Alexander Bublik au premier tour à Paris. Le n°11 mondial aurait pourtant pu prétendre au Masters de Londres de fin d’année. Mais il a mis un terme à sa saison peu avant le début du Masters de Paris-Bercy (une annonce qu’il a faite… sur Twitch).

“Pour être honnête, j’ai trouvé la période compliquée, a-t-il fait remarquer à Murray. Je n’ai pas remporté un match. Habituellement, j’aime divertir les gens et m’amuser sur le court. Etre heureux. Là, je me suis senti un peu triste. Je n’ai pas pu partager toutes mes émotions. Ce fut vraiment compliqué.”

2. La puissance incroyable de Rublev reste en-dessous de celle de Nadal

Monfils et Murray ont pris le temps de décortiquer les particularités des huit joueurs présents à Londres. L’Ecossais, 119e mondial, avait beaucoup de choses à dire à propos d’Andrey Rublev et du titre de 2020.

“Je me suis beaucoup entraîné avec lui (Rublev), a souligné Murray. Nous nous entendons bien. Il a une puissance incroyable. C’est un gros frappeur. D’ailleurs, il frappe la balle fort dès le début de la séance d’entraînement. Rublev met beaucoup d’intensité. Il adore le jeu. Il a connu une année brillante (le Russe a remporté cinq titres en 2020), et je pense qu’il va apprécier les conditions de jeu à Londres. Cela va être intéressant de voir la façon dont il va se débrouiller.”

Les deux joueurs admettent pourtant que Nadal aura l’avantage contre Rublev, dimanche (21 heures), pour leur entrée en lice.

“Je pense que Rafa va bien réussir à contenir la puissance de Rublev, a soufflé le Britannique. On oublie souvent que Nadal sait faire bouger son adversaire pour le maîtriser. Je pense qu’il va pousser Andrey à beaucoup défendre.”

“Rafa arrive, aussi, à particulièrement bien défendre grâce à son revers slicé, a poursuivi Murray. Cela lui permet de garder une balle basse, et donc de rendre impossible les coups gagnants sur ce genre de balles.”

Andrey Rublev St Petersburg

3. Affronter Nadal sur terre battue est “le plus grand défi du tennis”

Souvent d’accord, les deux “Twitchers” ont indiqué qu’affronter Nadal sur la terre battue de Paris était une expérience tennistique d’une autre dimension.

“Nous parlons d’un truc de ‘malade’, mais ce n’est même pas malade, c’est phénoménal, a lancé Monfils. Qu’est-ce que tu en penses (Andy) ?”

“Pour moi, cette hégémonie (à Roland-Garros) ne sera jamais brisée”, lui a répondu Murray.

“C’est un gros pari à prendre !”, lui a fait remarquer Monfils. Le Français a rappelé à Murray que les records de Björn Borg étaient censés ne jamais être égalés. Tout comme les quatorze titres du Grand Chelem de Pete Sampras.

“Nous avons évolué au plus haut niveau du tennis pendant de nombreuses années, a répliqué Murray. Nous savons que les Internationaux de France sont incroyablement difficiles à remporter. Physiquement, c’est très dur. Mentalement, cela demande beaucoup. Je ne vois pas comment cela puisse se reproduire.”

Murray : “Pas de mon vivant !”

Murray a expliqué que ce ne sont pas juste les titres de Nadal à Paris qui l’épatent, mais bien la manière avec laquelle l’Espagnol les a gagnés.

“Remporter treize fois Roland-Garros – il peut encore en gagner plus – je ne vois juste pas comment cela peut être reproduit, a glissé Murray. Cela ne se fera sans doute pas de mon vivant ! Peut-être que quelqu’un y parviendra, dans cent ans ou plus. Mais je n’y crois pas. C’est incroyable ce qu’il (Nadal) a réalisé. Surtout quand nous observons la facilité avec laquelle il l’a fait. Il est d’une impressionnante facilité. C’est aussi pourquoi cette performance est marquante.”

Pour Andy Murray, “il n’y a pas de plus gros défis que celui d’affronter Nadal sur la terre battue de Roland-Garros.” “C’est le plus grand défi de notre sport, a-t-il martelé. Encore plus que celui d’affronter Roger (Federer) sur gazon, ou Novak (Djokovic) sur dur.”

4. Murray se souvient de son 0 et 1 “absolument horrible” contre Federer en 2014

A l’approche de la fin de saison, Murray a dû répondre à une question sur le joueur qui serait, à ses yeux, le plus compliqué à affronter lors du Nitto ATP Finals. L’Ecossais a répondu avec autodérision… en espérant qu’aucun joueur ne reproduise l’une de ses “performances” à Londres. A savoir, l’une des pires défaites de sa carrière.

“C’était absolument horrible, et moche à voir, a lancé Murray à propos de son écrasante défaite contre Federer (6-0, 6-1), en 2014, dans l’O2 Arena du Masters de Londres. Je me suis senti un peu gêné sur le court. J’ai été mené 6-0, 5-0, et je me suis débattu pour remporter un jeu. Même quand j’ai remporté ce jeu, je me suis senti gêné. Le match était déjà plié ! Je pense que tout ceux qui étaient présents étaient aussi assez déçus. Ces gens qui ont acheté un ticket. Ça n’a pas été intense du tout.”

Murray a aussi expliqué que José Mourinho, alors entraîneur de Chelsea, était présent dans les tribunes. Après le match, sa rencontre avec le coach portugais lui a fait un effet… thérapeutique.

“Je me suis douché, je suis sorti du vestiaire, et José Mourinho était là, debout, dans le couloir. Il m’a pris dans ses bras et n’a rien dit. Il m’a juste pris dans ses bras. Cela m’a permis de me sentir un peu mieux.”

5. Le niveau d’anglais de Monfils s’est considérablement amélioré… et il le doit à Elina Svitolina

Après ces longues minutes de conversation, Andy Murray en est venu à complimenter le Français sur son (bon) niveau d’anglais.

“Tu est chaud avec ton anglais, (“your english is on fire”) !, lui a lancé Murray. Que s’est-il passé ? Où est-ce que tu as appris à parler ?”

Monfils lui a répondu que son niveau d’anglais s’était amélioré, puisque c’est la langue qu’il utilise lorsqu’il échange avec sa compagne, la joueuse Elina Svitolina, 5e mondiale. 

“Tout cela est grâce à Elina, a plaisanté le Français. J’ai dû apprendre à parler un peu mieux !”

Murray - Monfils

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