Federer s’essaie au revers à deux mains

Lors d’un évènement organisé par Uniqlo à New York, Roger Federer a amusé les spectateurs en s’essayant, de nouveau, au revers à deux mains.

Roger Federer, entraînement Indian Wells Roger Federer, lors d’un entraînement à Indian Wells pendant sa carrière (capture d’écran)

“Le revers à une main est anachronique, inopérant face au lift et, depuis cette semaine, face au service-volée. Si Roger veut revenir dans le Big 4, il n’a plus d’autre choix que d’apprendre le revers à deux mains.”

Tels furent les mots de Nick Bollettieri après l’élimination de Roger Federer, qui restait sur 36 quarts de finale consécutifs en Grand Chelem, au deuxième tour de Wimbledon 2013. Contre Sergiy Stakhovsky, obscur nécromancien muni d’une raquette en guise de bâton de sorcellerie ressuscitant, face au Suisse, un corps qu’on croyait définitivement mort et enterré : l’efficacité du service-volée quasi systématique.

Mais les recommandations de Bollettieri étaient, évidemment, tombées dans l’oreille d’un sourd. Avec son revers “anachronique”, Federer a remporté cinq Majeurs de plus, dont deux dès l’année suivante, et a de nouveau occupé la place de numéro 1 mondial en 2017 et 2018. De quoi faire de lui le joueur le plus âgé de l’histoire à réussir cette performance.

Sporadiquement, l’ancien coach d’Andre Agassi a pu voir le Bâlois frapper son revers avec les deux mains sur le grip à l’entraînement, voire même en match lors de situations situations délicates. Mais, décédé en décembre 2022, il n’a pas pu jeter un œil au dernier essai public de l’homme aux 20 titres du Grand Chelem avec ce coup.

Mercredi, lors d’un évènement organisé à New York par Uniqlo, son sponsor textile, le quarantenaire s’est amusé à frapper son revers à deux mains. Une séquence qui a fait les choux gras des réseaux sociaux. Davantage pour le côté amusant de la scène, que pour la qualité esthétique des frappes, faisant bien pâle figure en comparaison de son geste naturel à une main.

Non, je ne voudrais pas que mes enfants aient un revers à une main.

Roger Federer, en 2018

Si Roger Federer a réussi une myriade de merveilles avec son revers, bien qu’ayant le coup droit comme point fort, et a su le faire évoluer offensivement à partir de 2017 – comme l’a rappelé Ivan Ljubicic pour Tennis Majors récemment – il a fini par être convaincu qu’avoir les deux paluches sur le manche offrait plus d’avantages.

“Non, je ne voudrais pas que mes enfants aient un revers à une main”, avait-il répondu lors de l’Open d’Australie 2018, au micro de Jim Courrier après sa victoire contre Richard Gasquet au troisième tour de son parcours jusqu’au trophée. “Parce que c’est plus facile à deux mains, je pense. Et les raquettes sont lourdes quand on commence, on a plus de contrôle à deux mains. Même si moi je ne sais pas le faire (sourire).”

“Toute ma carrière, ou disons les 14-16 premières années, j’ai eu l’impression d’avoir plus de mal avec mon revers, de ne pas avoir assez de force dans l’épaule pour y aller avec ce coup. C’était plus facile de slicer, et tout le monder jouer sur mon revers. Ce qui était aussi une bonne chose, car grâce à ça j’ai réussi à l’améliorer avec le temps. Mais je pense que le revers à deux mains est plus simple, on peut compenser avec la deuxième main.”

Actuellement, le top 10 mondial ne compte qu’un revers à une main : celui de Stéfanos Tsitsipás, 5e.

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