« C’est là que je veux me battre » : Sabalenka sur le prestige du Chatrier

Programmée deux fois sur le Suzanne-Lenglen depuis le début du tournoi, elle s’interroge à demi-mot sur les choix des organisateurs et rappelle, en filigrane, le poids symbolique des grandes scènes.

Aryna Sabalenka - Roland-Garros 2025 Aryna Sabalenka – Roland-Garros 2025 © Imago / Psnewz

Pour Aryna Sabalenka, actuelle n°1 mondiale, jouer sur le court Philippe-Chatrier représente plus qu’un simple avantage logistique : c’est une reconnaissance.

Le Philippe-Chatrier, c’est l’arène centrale, le cœur battant de Roland-Garros. C’est là que se construisent les légendes, là que se jouent les finales. Et c’est là qu’Aryna Sabalenka s’attend, à juste titre, à évoluer en tant que numéro 1 mondiale. Pourtant, pour la deuxième fois depuis le début du tournoi, la Biélorusse a été programmée sur le Suzanne-Lenglen. Une décision rare pour une tête de série de son rang, la première fois depuis 2019 qu’une n°1 mondiale y joue deux matchs.

« Si vous me demandez ce que je préfère, je préfère jouer sur le Philippe-Chatrier. Je pense que je devrais y être, non ? »

Sans hausser le ton, Sabalenka laisse filtrer une certaine incompréhension. Elle ne dénigre pas le Suzanne-Lenglen mais souligne l’importance du Chatrier

«  C’est agréable de jouer dans un autre stade, tout aussi grand et beau, devant les spectateurs qui ont pu obtenir des billets pour ce court. Si vous me demandez ce que je préfère, je préfère jouer sur le terrain Philippe-Chatrier. Mais pourquoi a-t-on décidé de me faire jouer sur ce court pour la deuxième fois ? Je ne sais pas. »

Plus que le confort ou la visibilité, c’est l’aura du lieu qui semble compter : « Quand on joue sur les plus grands courts, les matchs passent à la télévision, plus de gens nous regardent… et on peut se montrer. C’est une grande scène, et c’est là que je suis censée être. »

Derrière ses mots choisis, une question sous-jacente : quelle place pour les meilleures joueuses dans la hiérarchie implicite des programmations ? Depuis des années, les grandes affiches masculines monopolisent souvent le Chatrier, tandis que certaines rencontres féminines, pourtant majeures, glissent vers des courts secondaires.

Pour Sabalenka, il ne s’agit pas d’un caprice, mais d’un enjeu de statut et d’image, pour elle comme pour le tennis féminin.

Aryna Sabalenka, Roland-Garros 2025
Aryna Sabalenka, Roland-Garros 2025 | © Aryna Sabalenka, Roland-Garros 2025

La programmation à Roland-Garros a souvent été critiquée pour son déséquilibre entre hommes et femmes sur les grands courts, notamment en « Night Session ». En tant que numéro 1 mondiale, Sabalenka ne réclame pas un traitement de faveur, mais un traitement à la hauteur de son rang

« Je ne veux pas me plaindre. J’ai gagné, je suis contente. Mais j’espère qu’à partir de maintenant, je jouerai sur le Chatrier. »

Sabalenka reste diplomate, mais ferme. Elle aspire à ce que sa position soit reflétée par des choix clairs. Et s’il lui reste encore des marches à gravir dans ce Roland-Garros 2025, une chose est sûre : elle veut les monter sous les projecteurs du Philippe-Chatrier.

People in this post

Your comments

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *