« Je joue le pire tennis possible sur les points importants » : Fritz se saborde
Numéro 4 mondial, Taylor Fritz a vécu une entrée en lice cauchemardesque à Roland-Garros, s’inclinant dès le premier tour. Frustré en conférence de presse, l’Américain a reconnu ses lacunes mentales dans les moments décisifs.

Éliminé d’entrée à Roland-Garros, Taylor Fritz n’a pas cherché d’excuse. Face à la presse, l’Américain a livré un constat brutal : il n’arrive plus à gérer les moments clés. Tête de série n°4, il s’incline dès le premier tour pour la première fois depuis 2018 à Paris. A l’époque, il était 70e mondial. Cette défaite, il la met sur le compte d’un mal plus profond qu’un simple jour sans.
« C’est un peu ce qui se passe ces derniers temps. Je pense que je joue globalement bien. Il y a juste beaucoup de points importants, et je joue un tennis horrible sur beaucoup de ces points. Quand je suis mené au break, ou que j’ai des surprises sur son service. Toute cette pression, ces points importants… Je ne comprends pas ce qui se passe. Je trouve le moyen de jouer le pire point possible. »
90 % du temps, je joue bien. Mais ce sont les 10 % qui comptent
Fritz ne dramatise pas l’ensemble de son niveau de jeu. C’est cette incapacité à convertir les moments-clés qui rend sa défaite si frustrante à ses yeux. Il refuse pourtant d’invoquer son physique comme explication, malgré une cheville tordue à Genève il y a quelques jours.
« Physiquement, je ne me sens pas si mal. Compte tenu de mon état de santé général cette année, je me sens bien. J’ai certainement mal évalué ma cheville plus tôt dans la semaine. Comme je n’ai pas eu mal pendant le reste du match, je pensais ce n’était pas grave. Mais je la sens encore. Encore une fois, ce n’est certainement pas la raison pour laquelle j’ai perdu aujourd’hui. »
C’est donc, selon lui, davantage la surface ou plutôt l’incapacité à y évoluer sereinement qui semble poser problème
« Ces trois dernières semaines, je me sens vraiment mal à l’aise sur terre battue, ce qui n’est pas mon cas d’habitude. J’espère que ça va disparaître lorsqu’on passera sur gazon. Le fait de ne pas réussir à jouer les points importants, de ne pas les convertir, c’est quelque chose dont je ne pourrai me débarrasser qu’en faisant un ou deux matchs où ça ne se reproduit pas, où j’arrive enfin à bien gérer ces moments-là. Et une fois que ce sera le cas, le problème sera réglé. Je n’y repenserai plus jamais. »
Ce qui l’inquiète le plus, c’est cette inconstance dans les moments clés, un mal difficile à enrayer, même à l’entraînement.
« C’est le problème, ce n’est pas quelque chose qu’on peut vraiment corriger à l’entraînement. Je me sentais très bien dans mon jeu à l’entraînement. La majorité du match je joue bien. D’ailleurs, c’est le cas dans tous les matchs que j’ai disputés. La semaine dernière à Genève, aujourd’hui, je pense que 90 % du temps, je joue bien. Mais ce sont les 10 % qui comptent, ce sont les 10 % qui décident du match, les points vraiment importants. »
« Je pense que les trois premiers sets d’aujourd’hui ont été un match assez basique, routinier, standard pour moi. La seule différence, c’est que d’habitude, je concrétise quelques occasions, j’en sauve d’autres quand je suis mené au break. Normalement, je dois mener deux sets à un minimum. »

En quête de constance et de confiance, Taylor Fritz quitte prématurément la terre parisienne avec plus de doutes que de certitudes. S’il refuse de se cacher derrière ses pépins physiques, l’Américain sait que seule une série de matchs maîtrisés lui permettra de tourner la page. En attendant, son incapacité à gérer les moments-clés continue de le hanter et d’entraver ses ambitions.



