Le public français va t-il trop loin ? Pour Mensik, « c’est une expérience, comme un match de football »
Pour son premier Roland-Garros, le Tchèque a goûté au court numéro 14, toujours électrique face à un Français.

C’est un débat qui revient sans cesse depuis quelques années à Roland-Garros. Si le public français encourage toujours plus ses protégés, il est aussi pointé du doigt pour ses excès. L’an passé, David Goffin avait peu apprécié le jet d’un chewing-gum lors de son premier tour sur le court 14 face à Giovanni Mpetshi Perricard. Il avait largement pesté contre l’ambiance mise sur le court à l’époque, trop irrespectueuse selon lui.
Jakub Mensik jouait son premier match à Roland-Garros cette année face à Alexandre Muller. 19e mondial et opposé à un Tricolore, le Tchèque avait de grandes chances de goûter au court numéro 14, situé au bout du site parisien et considéré comme l’une des ambiances les plus électriques Porte d’Auteuil.
Cela s’est confirmé : Mensik a eu le droit à des sifflets, du bruit entre sa première et deuxième balle, des tentatives de déstabilisation. Le joueur de 19 ans s’en est sorti en quatre manches (7-5, 6-7, 7-5, 6-3) face au Tricolore et s’est lui aussi permis de chambrer le public parisien. À la fin de la troisième manche, qu’il a chipé sur le fil à son adversaire, Mensik a accompagné les sifflets en mimant les gestes d’un chef d’orchestre, une inspiration qu’il doit à Novak Djokovic son idole.
https://x.com/francetvsport/status/1927372644061413639En conférence de presse après la rencontre, Mensik a été questionné sur les abus de ce public tricolore. Le Tchèque est partagé.
« C’est difficile de dire ce qui va trop loin et ce qui ne l’est pas », a t-il expliqué devant les journalistes. « Parfois, dans des situations très tendues, à 30-40 ou sur une balle de break, ce genre de choses peut arriver, bien sûr. Tant que ça reste dans l’esprit du fair-play, ça va.
« En revanche, quand il y a des cris ou des hurlements entre les services, ou certains gestes, ça va trop loin. Roland-Garros est très connu pour ses fans, pour le public français. Ils encouragent énormément. C’est parfois comme un match de football. »
Mensik a pris exemple sur Novak Djokovic
Jakub Mensik a le temps d’acquérir de l’expérience dans ces environnements hostiles. Il peut aussi se fier à ce que fait Novak Djokovic dans ce genre de situations.
À Wimbledon, quand il avait battu Roger Federer en finale en 2019, après avoir sauvé deux balles de match, le Serbe avait expliqué que les encouragements et chants à la gloire de « Roger » résonnaient en sa faveur dans son esprit. Mensik y a pensé pendant son entrée en lice face à Muller.

« Tout le monde m’avait dit qu’à Roland-Garros, l’ambiance et le public français étaient particuliers. Comme Novak le dit parfois, quand le public est contre toi, je me répétais dans ma tête, quand ils acclamaient ou criaient son nom, j’essayais juste de me dire qu’en fait, ils criaient mon nom. »
Finalement, les encouragements trop poussés du public seraient-il contre-productifs ? « Peut-être qu’ils m’ont poussé à me surpasser. C’est pour ça que j’ai aussi bien joué dans le quatrième set », a conclu Mensik. Le Tchèque affrontera Henrique Rocha au tour suivant, dans un environnement à priori plus amical.