Gabriel Debru choisit l’aventure américaine pour mieux rebondir
Blessé au poignet gauche et éloigné des courts, le dernier vainqueur français de Roland-Garros juniors a pris une décision forte : il poursuivra sa carrière universitaire à l’Université de l’Illinois dès cet automne.

Un virage stratégique qui pourrait relancer son parcours professionnel ! Après une opération du poignet gauche, Gabriel Debru a annoncé intégrer le championnat universitaire américain NCAA.
Il a annoncé sur les réseaux sociaux son choix de rejoindre l’université de l’Illinois, une trajectoire de plus en plus stratégique chez les jeunes joueurs professionnels : à 19 ans, Debru va rentrer dans le programme des Fighting Illini, basé à Champaign, dans le Midwest.
Alors qu’il avait atteint la 233e place en mars dernier, Debru avait pourtant réussi une transition prometteuse entre les juniors et le circuit professionnel : vainqueur de Roland-Garros juniors en 2022, il a depuis remporté deux tournois Challenger (Troyes, Côme) et trois titres ITF. Mais à l’image de nombreux jeunes talents freinés par des blessures, la dynamique s’est ralentie ces derniers mois. Cette dans cette parenthèse forcée, Gabriel s’est créé une opportunité.
La NCAA, tremplin moderne pour têtes bien faites
Debru n’est pas le premier tricolore à tenter l’aventure universitaire aux États-Unis. Beaucoup de jeunes Français ont traversé l’atlantique avant lui. Arthur Rinderknech, aujourd’hui membre régulier du top 100 mondial, a suivi un parcours similaire à Texas A&M, prenant le temps de se structurer avant d’exploser sur le circuit pro. Mathis Debru, son grand-frère, évolue déjà dans la même université d’Illinois, preuve que la filière séduit même la famille.
Mais le cas le plus emblématique reste Ben Shelton. L’Américain, vainqueur du championnat NCAA en 2022 avec les Florida Gators, a fait le grand saut dans le monde professionnel à 20 ans… et ne l’a jamais regretté. Deux ans plus tard, il pointe à la 10e place mondiale, après une demi-finale à l’US Open 2023 et à l’Open d’Australie en début d’année. Une progression fulgurante, rendue possible par une montée en puissance maîtrisée, loin de la pression immédiate du circuit pro.
Plus qu’un choix par défaut, un choix stratégique
Gabriel Debru arrive à un moment charnière. Le passage par la NCAA ne signifie pas l’abandon d’une ambition professionnelle. Au contraire, le format américain lui permettra de revenir de blessure sans précipitation, de consolider son jeu et sa condition physique, tout en s’ouvrant à une autre culture tennistique. Le système offre aussi des garanties éducatives solides, une rareté dans le parcours classique des joueurs ATP.
En rejoignant Illinois, université de renom, Debru intègre un programme d’exception : les Fighting Illini masculins font partie des meilleurs de la NCAA. Ce programme dispose de courts d’entraînement ultra-modernes au Atkins Tennis Center : un complexe de six terrains couverts et vingt en plein air, et d’un encadrement dirigé depuis plus de deux décennies par le coach Brad Dancer, aux commandes depuis 2003.
Riche d’exemples récents, de Shelton à Rinderknech, Debru entre dans un système éprouvé où la rigueur universitaire côtoie l’excellence sportive. Un choix audacieux, mais qui pourrait bien lui permettre de revenir sur le circuit pro, non seulement remis, mais sublimé.


