Alcaraz, injouable une fois de plus, rafle l’US Open et la place de numéro un mondial
Carlos Alcaraz était tout simplement trop fort pour Jannik Sinner en finale de l’US Open (6-1, 3-6, 6-2, 6-4).

Cette fois, Carlos Alcaraz ne s’est pas tourné vers sa loge pour dire, fataliste : « Il est trop fort, il est meilleur que moi », comme il l’avait fait en finale de Wimbledon. L’Espagnol a réalisé une véritable masterclass en finale de l’US Open, face à son grand rival Jannik Sinner, qu’il a dominé en quatre sets (6-2, 3-6, 6-1, 6-4), en pratiquant un tennis encore plus impressionnant que pendant le reste de la quinzaine, où il n’avait perdu aucun set.
Avec ce sixième titre du Grand Chelem, le deuxième de la saison après Roland-Garros, il subtilise la place de numéro un mondial à l’Italien, qui perd les points de sa victoire de 2024. Alcaraz remporte son deuxième US Open, déjà trois ans après le premier, et confirme ainsi deux tournois majeurs d’avance sur Sinner dans leur décompte individuel.
Alcaraz a gagné la moitié des 12 derniers majeurs qu’il a joués
Les deux hommes ont remporté à parts égales les huit derniers tournois du Grand Chelem disputés. Leur domination sur le tennis mondial est désormais comparable à celle de Roger Federer et Rafael Nadal en 2007 et 2008, ou à celle de Rafael Nadal et Novak Djokovic au tournant des saisons 2011 et 2012.
En élargissant la focale, on peut relever que le rythme d’Alcaraz depuis son premier titre majeur à l’US Open 2022 est phénoménal. Il a remporté six des treize derniers tournois du Grand Chelem, et six des douze majeurs auxquels il a participé (il était forfait à l’Open d’Australie 2023), soit la moitié.
Sa victoire contre Sinner rejoindra, dans les mémoires, celle contre Djokovic en finale de Wimbledon 2024. Une démonstration, ou presque. Du moins, autant que possible face à des joueurs de ce calibre. À Wimbledon, Djokovic avait réussi à pousser son cadet au jeu décisif du troisième set (6-2, 6-2, 7-6). À New York, Alcaraz a laissé filer sa concentration après onze premiers jeux de rêve, y compris le deuxième set.

Niveau à couper le souffle
Mais son premier set (6-2) a été d’une fulgurance à couper le souffle (deux points perdus sur son service, trois fautes directes seulement). Son troisième set a été aussi vivifiant qu’une promenade à Central Park (5-0 puis 6-1). Puis il n’a jamais vraiment été menacé dans le troisième set. Alcaraz a breaké au cinquième jeu après avoir laissé filer des occasions dans son jeu de retour. Il a clos sa démonstration sur un ace à sa troisième balle de match (6-4).
Alcaraz a rapidement dégoûté Sinner, au point de forcer l’Italien à prendre trop de risques et à perdre patience. La solidité au service de l’Espagnol aura été la grande révélation de cet US Open 2025, et les statistiques en finale restent étourdissantes : 83 % de points gagnés sur sa première balle, 57 % sur sa deuxième balle contre le meilleur relanceur du monde, une seule balle de break concédée (et validée par Sinner), 10 aces et zéro double faute.
Avec 42 coups gagnants, Alcaraz a livré une masterclass trois mois après avoir écarté trois balles de match en finale de Roland-Garros et deux mois après avoir été dépassé en finale de Wimbledon. Il mène désormais 10-5 face à Sinner et confirme qu’il est le seul à pouvoir opposer quelque chose — vitesse, créativité, solidité, intensité — au volume de jeu de l’Italien, qui s’est qualifié pour les cinq dernières finales de Grand Chelem et en a remporté trois.
On devrait en reparler bientôt, peut-être à Melbourne, où Alcaraz n’est jamais apparu à son meilleur niveau, contrairement à Sinner, qui a remporté les deux dernières éditions et voit ainsi sa série de victoires en majeur sur dur s’arrêter à 27 succès. « Je te vois plus que ma propre famille », a ironisé l’Espagnol pendant les discours d’après-match. Un autre geste qui fera date.