Pour Muchova, arrivée à maturité, en faire désormais moins c’est faire mieux

Rationaliser son entraînement et mieux écouter son corps : la stratégie gagnante pour Karolina Muchova, récente finaliste de Roland-Garros, cette année.

Karolina Muchova, Roland-Garros 2023 Karolina Muchova, à Roland-Garros en 2023 (AI / Reuters / Panoramic)
US Open •Premier tour • completed
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Dans une ère du jeu où la puissance et la répétition des efforts semblent prendre de plus en plus d’importance, il est rafraîchissant de voir une joueuse prendre au contraire un peu de recul en réalisant que ça ne lui convient pas.

Karolina Muchova, c’est bien simple, n’a de toute manière jamais suivi la meute. Enfant, la Tchèque pratique un nombre très varié de sports, allant du handball au hockey en passant par le patinage artistique et la natation synchronisée.

Une variété qui explique peut-être en partie le style de jeu de Muchova, l’une des rares à régulièrement faire du service – volée et dont les variations à l’échange sont un casse-tête pour de nombreuses rivales.

“Maintenant, on est tous sur la même longueur d’onde”

Plus tôt cette saison, Muchova a pris une décision forte : elle avait besoin de ralentir, de réduire le volume de ses entraînements afin de se concentrer sur la qualité plutôt que sur la quantité.

“J’ai commencé à plus écouter mon corps”, a confié la 10e joueuse mondiale avant le début de cet US Open. “Avant j’écoutais surtout mes coaches – ce n’est pas que je ne les écoute plus désormais – et c’était toujours deux heures à la gym, deux heures sur le court, et ainsi de suite. Maintenant, quand je sens que je suis fatiguée, que ça ne va pas, je le dis. J’ai changé toute mon équipe et maintenant on est sur la même longueur d’onde et ils me soutiennent dans ma décision.”

“Evidemment si on me laisse totalement le choix, je vais préférer ne rien faire du tout alors ils doivent quand même un peu me pousser ! Mais ils m’écoutent et moi j’écoute mon corps afin de trouver le bon rythme. Je prends des jours de repos, je ne m’entraîne pas tous les jours, et sur certaines séances je ne vais taper qu’une trentaine de minutes histoire de garder les sensations. On fait un peu au jour le jour et on s’adapte à mon ressenti.”

Un changement qui paie

Certains appelleraient peut-être ça la maturité. A 27 ans, Muchova sait désormais ce qui fonctionne avec elle ou pas et les résultats obtenus cette saison lui donnent pour le moment amplement raison. A Roland-Garros, elle a disputé la première finale en Grand Chelem de sa carrière, ne s’inclinant qu’au terme d’un thriller face à la n°1 mondiale Iga Swiatek.

Et la semaine dernière, la désormais 10e joueuse mondiale – une autre première – était en finale du Masters 1000 de Cincinnati, battue par une Coco Gauff inspirée. Sa première participation à une finale de Masters 1000.

A la manière de Petra Kvitova qui ne s’entraînait jamais plus d’une heure et demie dans sa jeunesse, Karolina Muchova a réalisé qu’on peut faire plus avec moins. “Oui, je suis d’accord avec ça”, a-t-elle dit à New York. “Je vois ça comme ça désormais : parfois, faire moins, c’est mieux. Surtout là quand j’arrive de Cincinnati après avoir joué beaucoup de longs matches difficiles. Moins, c’est plus, ça me plaît !”

Muchova ne prend rien pour acquis

Battue au premier tour de Wimbledon en trois sets par l’Allemande Jule Niemeier, Muchova n’en est pas moins en pleine confiance au moment de lancer cet US Open face à l’Australienne Storm Sanders. Mais la Tchèque ne prend rien pour acquis et tente de réduire la pression qui s’accumule sur ses épaules. “Ici, on recommence à zéro.”

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