Rome : Alcaraz avait tant besoin d’éteindre Sinner

Carlos Alcaraz a réussi à décrocher son premier Masters 1000 italien aux dépens de Jannik Sinner. Et il en avait bien besoin.

Alcaraz_Sinner_2025_Rome (Alessandra Tarantino/AP/SIPA) Alcaraz_Sinner_2025_Rome (Alessandra Tarantino/AP/SIPA)

Carlos Alcaraz avait le plus à perdre dimanche en finale au Foro Italico et il a su s’épargner le mal de crâne (7-6(5), 6-1). Il a d’ailleurs fallu un grand Alcaraz pour que Sinner n’ait plus le choix que de montrer au reste du monde du tennis qu’il n’était pas encore au point. On avait commencé à s’en douter un peu face à Tommy Paul mais l’explosion en plein vol face à Alcaraz dimanche après un premier set de plus d’une heure l’a confirmé. Elle a aussi mis un terme à sa série de 26 victoires consécutives. Celle d’Alcaraz face à Sinner, elle, est toujours en cours : quatre victoire de suite désormais pour l’Espagnol qui mène 7-4 dans leurs duels.

Vainqueur à Monte-Carlo, Alcaraz a donc décroché à Rome sur la terre de son meilleur ennemi son deuxième Masters 1000 sur ocre de la saison (ce que personne n’avait fait depuis Rafael Nadal), le premier de sa carrière en Italie, son septième en tout. Il s’est aussi assuré d’avoir désormais remporté au moins une fois chaque Masters 1000 sur terre battue. Plus important que ça, il s’est rassuré sur son physique après la blessure en finale de l’ATP 500 de Barcelone et sur le fait qu’il n’avait pas à abdiquer son statut de favori pour Roland-Garros face à un Sinner tout juste revenu de suspension après trois mois sans compétition. Alcaraz qui remporte cette finale, c’est logique. Alcaraz qui la perdait, c’était un petit séisme juste avant que l’Espagnol n’aille défendre son titre à Paris.

A 5-6 15-40 sur son service dans le premier set, l’affaire paraissait pourtant très compliquée ! Alcaraz n’avait pas de marge à l’échange face à Sinner. Pas plus dans la diagonale de coup droit que dans celle de revers. Toutes les issues étaient bouclées et le public italien prêt à pousser son héros vers la ligne d’arrivée. Certes, il s’était procuré la première balle de break à 2-2 mais c’était déjà de l’histoire très ancienne.

Jannik Sinner Rome 2025 (Inside / Psnewz)
Jannik Sinner Rome 2025 (Inside / Psnewz)

Or c’est à partir de là qu’on a commencé à voir que Sinner, malgré un retour impressionnant de ces trois mois sans circuit, n’avait pas totalement retrouver tous les morceaux de son armure. La faute de revers sur la deuxième balle de set, d’abord. La mauvais gestion du jeu décisif, malgré des chances de recoller au score face à un Alcaraz nerveux, ensuite. Trois mois sans jouer des points qui valent de l’or, ça laisse des traces.

Cette fin de premier set, qui allait en fait être la fin du match, a alors permis à Alcaraz de tenir ses nerfs, ce qui est toujours très bon pour la confiance au moment d’aller défendre un titre du Grand Chelem. La montée au filet à contre-temps sur la dernière balle de set pour finir sur une volée de coup droit gagnante était parfaitement jouée. Comme sur la balle de match, d’ailleurs. Le jeu au filet, c’est d’ailleurs ce qui semble désormais être, avec sa condition physique, son dernier rempart sur terre battue face à Jannik Sinner qui a fait tellement de progrès sur cette surface.

La suite fut, malheureusement pour le spectacle, un sens unique. Les jambes de Sinner avait 1h15 d’autonomie, les débats étaient clos. Pour un combat digne des Nadal – Djokovic d’antan, on repassera… Pour le moment.

On sait désormais que Carlos Alcaraz arrivera à Roland-Garros débarrassé des doutes qui menaçaient de gripper son coup droit ici et là. Avec un 27-2 sur ocre sur les douze derniers mois, ne cherchez pas plus loin le grand favori de la Porte d’Auteuil. On a aussi vu que Jannik Sinner reste un point d’interrogation après avoir raté la dernière marche de ce Retour du Roi que l’Italie attendait. Peut-il récupérer le reste de ses super pouvoir d’ici (la deuxième semaine de) Roland-Garros ? A-t-on vu à Rome le preview du dernier dimanche de Roland-Garros ? Aucun doute, sauf pépin physique, que Sinner sera redoutable à Wimbledon mais Alcaraz, dimanche, lui a montré qu’il risquait toujours d’être un peu court pour Paris. Mission espagnole accomplie.

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