Les joueurs UTS qui justifient (ou pas) leur surnom

Après trois semaines de compétition, certains joueurs de l’UTS ont montré qu’ils correspondaient parfaitement au surnom qui leur a été donné. D’autres ont encore tout à prouver.

UTS Features - Nicknames UTS Features – Nicknames

Le Greek God utilise sa winner count three UTS card“, “12-10 The Virtuoso“… Le format de l’Ultimate Tennis Showdown va jusqu’à jouer avec le patronyme des joueurs. En plus des temps-morts, des interviews entre les quarts-temps de dix minutes, des cartes bonus et d’un code de conduite assoupli, chaque joueur est affublé d’un surnom. Il lui est attribué par l’organisation en début de tournoi – avec l’accord des intéressés. Après trois week-ends de compétition, nous avons classé les joueurs de l’UTS en fonction de la pertinence de leur surnom, au regard de ce qu’ils montrent sur le court.

The Hammer, Matteo Berrettini

  • Niveau de pertinence du surnom : 10/10

Matteo Berrettini est certainement le joueur qui porte le mieux son surnom à l’UTS. Depuis le début du tournoi, le numéro 8 mondial s’appuie sur des coups droits destructeurs et des premiers services explosifs (35 aces) pour étouffer ses adversaires. « Des bombes partout ! », s’était écrié Richard Gasquet samedi dernier, après sa lourde défaite contre l’Italien (4-0). Berrettini a multiplié les points glanés en trois échanges, en montant vite à la volée après un bon premier service. Deuxième au classement grâce à quatre victoires en six matches, “le Marteau” doit battre le fer tant qu’il est chaud. Il en aura l’occasion samedi soir face à Stefanos Tsitsipas, le numéro 6 mondial.

  • Le surnom que lui donnerait Tennis Majors : Il n’y en a pas. The Hammer, c’est parfait. Ou alors, s’il est en finale contre Tsitsipas, “le Dieu romain”.

Matteo Berrettini, UTS 2020

The Virtuoso, Richard Gasquet

  • Niveau de pertinence du surnom : 9/10

Le Virtuose, Richard Gasquet, se régale depuis le début de l’UTS. Le Biterrois surprend et enchante par son niveau de jeu. D’abord en venant à bout du numéro 3 mondial, Dominic Thiem, lors de la deuxième semaine. Le Virtuose avait écoeuré l’Autrichien, en partie avec deux revers à une main qui ont laissé Thiem sur place. Du grand art. Le lendemain, Gasquet terrassait un Dustin Brown impuissant, qui subissait chaque coup droit du Français. Ce dernier prenait même la tête du classement de l’UTS, abandonnée le week-end précédent. Mais Gasquet est toujours sur le podium et s’éclate à 34 ans. Il l’a répété plusieurs fois : « Je ne peux pas rêver mieux que d’être ici ! »

  • Le surnom que lui donnerait Tennis Majors : The Card Player. Joueur de belote revendiqué, Gasquet s’amuse énormément avec le format de l’UTS et l’utilisation des cartes. Un atout dans sa manche pour se hisser dans le dernier carré.

The Greek God, Stefanos Tsitsipas

  • Niveau de pertinence du surnom : 8/10

Dès le premier week-end de la compétition, le Dieu Grec avouait que ce surnom était « dur à porter » et qu’il devrait « l’assumer sur le court ». Mission accomplie. Avec cinq victoires en six matches, Stefanos Tsitsipas est leader du classement de l’UTS. Surtout, le numéro 6 mondial capte toute l’attention. Il est aussi bien capable de foudroyer Feliciano Lopez, qui menait deux quarts-temps à zéro contre lui samedi avant de incliner à la mort subite (3-2), que de chantonner Apologize, en plein match contre Alexei Popyrin. Tsitsipas doit maintenant montrer qu’il est aussi divin contre le Top 10 mondial. Il s’est incliné contre Dominic Thiem (3-1), et n’a pas encore affronté Matteo Berrettini et David Goffin.

  • Le surnom que lui donnerait Tennis Majors : The Rebel Son. Fan de Justin Timberlake, Tsitsipas ne masque pas son agacement à chaque temps mort pris par son père, qu’il boude parfois ostensiblement. Tel un adolescent en quête d’émancipation.

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El Torero, Feliciano Lopez

  • Niveau de pertinence du surnom : 8/10

En voyant débarquer à l’UTS Feliciano Lopez (38 ans), semi-retraité et remplaçant de Félix Auger-Aliassime, la question était de savoir si l’Espagnol allait s’habituer au format particulier sur la Côte d’Azur. C’est un grand oui. Lopez, grâce à une maîtrise impeccable de l’utilisation des cartes et du temps des temps-morts, fait déjouer ses adversaires. Il ne s’avoue jamais battu dans un quart-temps et s’accroche toujours jusqu’au bout, pour finir régulièrement par avoir le dernier mot. Comme s’il jouait avec ses rivaux pour mieux les punir au moment opportun. El Torero utilise son service précis  et puissant pour concrétiser la carte “coup gagnant vaut trois points”. Il est le joueur qui a validé le plus d’aces dans le tournoi : 48 ! Loin devant Matteo Berrettini, deuxième, qui n’en a réussi « que » 35. L’Italien, Taureau surpuissant sponsorisé par Red Bull, s’était d’ailleurs fait balader par le Matador (4-0). Comme un symbole.

  • Le surnom que lui donnerait Tennis Majors : The Spanish Curry. Il n’y a pas meilleur que Feliciano Lopez pour faire fructifier la carte “coup gagnant vaut trois points” à l’UTS, à l’image de Stephen Curry, référence du tir à trois points en NBA. L’Espagnol a pris trois fois six points en deux coups face à Benoît Paire, qui a fini par exploser devant tant de facilité. 

The Rebel, Benoît Paire

  • Niveau de pertinence du surnom : 8/10

Benoît Paire est à la hauteur de sa réputation. Aidé par code de conduite assoupli dans cet UTS, le Français se donne en spectacle à chaque match. Lors de son duel contre Matteo Berrettini, et alors que l’Italien venait de remporter plusieurs points en touchant les lignes, « The Rebel » hurlait : « Toute ma vie j’aurai un manque de chaaatte ! » Une expression devenue mythique, qu’il avait déjà prononcée à Roland-Garros 2019. Dimanche, lors de sa rencontre contre Feliciano Lopez, Paire a pris l’arbitre en grippe, quand il estimait que les frappes de l’Espagnol atterrissait en dehors des limites du terrain. Jusqu’à ce que l’arbitre lui demande de se calmer. Paire lui rétorquait, en français : « Toi aussi, calme-toi ! » Plus tard, il assurait sur le terrain : « Je me fais fourrer à chaque fois ». Des phrases grandiloquentes qui laissent presque Tennis Majors sur sa faim. Pas un cassage de raquette, comme il en a tant fait sur le circuit, ou un court quitté en plein match. Encore un effort, Benoît !

  • Le surnom que lui donnerait Tennis Majors : The Paranoid. Paire est un persécuté. Du moins, c’est ce qu’il croit. “Je me fais avoir à chaque fois, c’est toujours la même chose”, a-t-il plusieurs fois soufflé lors de ses matches. Vraiment trop injuste, comme dirait Calimero.

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« Domi », Dominic Thiem

  • Niveau de pertinence du surnom : 7/10

« Domi », c’est le surnom qui accompagne Dominic Thiem à longueur de semaines sur le circuit ATP. « Efficace, simple et propre comme mon jeu de fond de court », déclare-t-il dans sa vidéo de présentation du tournoi. Après un match d’adaptation au format contre Richard Gasquet (3-1), il a fait honneur à son statut de numéro 3 mondial en s’imposant contre trois Top 10. Thiem a épuisé Stefanos Tsitsipas (3-1), grâce à des passings long de ligne, puis terrassé David Goffin (3-1) qui n’a jamais mené dans les trois premiers quarts-temps. Dimanche, il a étouffé Matteo Berrettini (3-1), en couvrant tout le court. Du « Domi » dans le texte.

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The Tornado, Corentin Moutet

  • Niveau de pertinence du surnom : 7/10

Corentin Moutet a amené un vent de fraîcheur sur l’UTS depuis son entrée dans le tournoi. Jeune, hyperactif, grognon : le Français porte bien son surnom. Il est aussi l’auteur du plus bel échange du tournoi avec Dustin Brown, sur une montée au filet suivie de plusieurs amorties. Moutet s’est aussi fait remarquer lors de sa défaite contre Richard Gasquet, dimanche (3-1). D’abord, en criant « je n’en mets pas une aujourd’hui, c’est irréel ! », puis en s’exaspérant : « Je suis complètement nul ! » Quelques minutes plus tard : il boxait les bâches du court pour évacuer sa frustration. Le Français, qui a vite remplacé Lucas Pouille, blessé au coude droit, affiche un bilan moyen : deux victoires en quatre matches. La Tornade passe en rafales pour l’instant. Mais elle pourrait bien s’intensifier d’ici la fin de la phase régulière.

  • Le surnom que lui donnerait Tennis Majors : The Rapper. En parallèle de sa carrière de tennis, Corentin Moutet réalise des titres de rap. Il a composé un titre, Petit Frère, et s’est livré à plusieurs freestyles sur les réseaux sociaux. Mais il ne veut pas mélanger les genres. Dommage.

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The Wall, David Goffin

  • Niveau de pertinence du surnom : 6/10

Le réservé David Goffin colle à son surnom, avec son excellente couverture de terrain et sa faculté à faire jouer un coup de plus. Mais il ne parait pas toujours à son aise à l’UTS. Le numéro 10 mondial n’a pas le profil qui correspond le mieux au format atypique des matchs, qui récompensent les joueurs offensifs et enclins à attaquer le filet. The Wall use d’un jeu orienté sur la défense. Dès le premier week-end, le Belge s’est fait piéger par Gasquet (3-2) et Berrettini (3-1), des joueurs capables de jouer vite. En accélérant le rythme depuis, Goffin a obtenu des résultats et pointe à la sixième place du classement général. Mais le naturel de Goffin a vite resurgi. Dimanche, le Belge a renouvelé ses longs échanges contre Benchetrit (3-1). Jusqu’à rendre le match soporifique.

  • Le surnom que lui donnerait Tennis Majors : The Original. David Goffin a été le premier membre du Top 10 à accepter de jouer l’UTS et à donner un crédit international à l’épreuve. A jamais. Ça marquerait le coup.

The Underdog, Elliot Benchetrit

  • Niveau de pertinence du surnom : 6/10

Elliot Benchetrit ressemble au nouvel élève arrivé en pleine année scolaire et se fait tout doucement sa place. Le Français a remplacé Dominic Thiem lors du premier week-end de l’UTS. Il avait été défait par Popyrin (3-1), avant de dominer Lucas Pouille (3-2), avant de retomber aux oubliettes. The Underdog, l’outsider, a resurgi dimanche pour affronter David Goffin, après la blessure de Dustin Brown. Il a perdu face au numéro 10 mondial (3-1), mais a affiché une belle résistance. Le 208e mondial va pouvoir continuer l’UTS, suite au retrait précoce de Dominic Thiem. Outsider, c’est une étiquette dont il aimerait bien se débarrasser au fil des semaines. A lui de confirmer les bonnes dispositions affichées jusque maintenant pour y parvenir.

  • Le surnom que lui donnerait Tennis Majors : The Enthusiastic. Même s’il n’a joué que trois matches, Elliot Benchetrit est un vrai passionné du format de l’UTS. “Je m’éclate ici, ça fait du bien d’être de retour”, déclarait-il tout sourire à Tennis Majors, dimanche.

The Sniper, Alexei Popyrin

  • Niveau de pertinence du surnom : 6/10

Le « Sniper » dégomme à tout va, mais il a peut-être oublié de retirer le cache de sa visière. 7e au classement de l’UTS, Alexei Popyrin a été défait trois fois en six matches. L’Australien s’est davantage fait remarquer pour sa faculté à perdre confiance quand ses matches prennent une mauvaise tournure, que par ses coups droits cliniques et la qualité de son service (“seulement” 24 aces depuis le début de l’UTS). Il a pris l’habitude de grommeler sur le court, comme contre Corentin Moutet (4-0) il y a deux semaines. Impuissant face à Stefanos Tsitsipas (3-1) dimanche dernier, le visage du Sniper s’est peu à peu décomposé, bouche grelottante et regard perdu dans le vide. Loin de l’instinct du chasseur.

  • Le surnom que lui donnerait Tennis Majors : The Impatient. A force de se frustrer, Alexei Popyrin cherche à terminer les points en deux coups de raquette et se précipite, quitte à régulièrement se tromper. Pas nécessairement la bonne option pour reprendre confiance.

The Artist, Dustin Brown

  • Niveau de pertinence du surnom : 6/10

La tournée de l’artiste n’est pas un franc succès pour l’instant. Aucune victoire en cinq matches, blessé à la cheville droite dimanche et remplacé par Elliot Benchetrit pour son match contre Goffin : le show de Dustin Brown est en rodage. The Artist n’est pourtant pas ridicule et ce n’est pas un hasard s’il a pris part à des échanges qui ont marqué ce premier UTS. Ses inspirations qui sortent de l’ordinaire et son style peu orthodoxe apportent une dose d’imprévu. L’Allemand a régalé avec sa volée amortie gagnante contre Benoît Paire et concrétisé une carte « coup gagnant vaut 3 points ». Brown a surtout accompli le plus bel échange de l’UTS en compagnie d  Corentin Moutet. Après avoir placé une amortie, le Français répondait par une autre amortie, entre les jambes… de dos. Suite à un lob de l’Allemand, Moutet prenait finalement « The Artist » en contre-pied. Le potentiel de Brown est là. Il doit maintenant le transformer en victoire.

  • Le surnom que lui donnerait Tennis Majors : The Unlucky One. En plus des défaites qui s’accumulent, Dustin Brown s’est blessé à la cheville droite samedi dernier et a dû renoncer à son match contre David Goffin. Il traîne aussi un souci au dos. Pas simple d’inverser la tendance dans cet état physique.

Dustin Brown, UTS 2020

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