Carnet noir : mort de Juan Aguilera, ancien 7e mondial vainqueur en Masters 1 000
La Fédération espagnole a officialisé ce mardi la mort à 63 ans de Juan Aguilera, qui a été 7e mondial en 1984 mais qui est surtout connu pour avoir remporté le Masters Series de Hambourg, en 1990.

On ne peut pas parler de lui comme d’un pionnier du tennis espagnol, mais tout de même. Bien avant les Bruguera, Moya, Nadal, Alcaraz et consorts, Juan Aguilera a été le premier Ibère à décrocher un titre en Masters 1 000 : c’était à Hambourg en 1990, année de la création de l’ATP Tour et de cette catégorie de tournois initialement appelée Masters Series. Il est décédé quelques jours après avoir fêté ses 63 ans, des suites d’une longue maladie.
Pur terrien et vainqueur de cinq titres exclusivement sur sa surface fétiche, le Barcelonais avait pourtant connu sa meilleure saison en 1984, année où il s’était déjà imposé à Hambourg, qui n’était donc pas encore un Masters Series. Il avait par ailleurs atteint les huitièmes de finale à Roland-Garros, son meilleur résultat en Grand Chelem (battu par Mats Wilander), et la 7e place mondiale trois mois plus tard.
Mais c’est surtout son sacre hambourgeois, en mai 1990, qui l’avait fait connaître, quasiment au crépuscule de sa carrière qu’il allait prendre un an plus tard. Aguilera racontera plus tard que, fatigué après avoir déjà joué une grosse saison sur terre battue (finale à Nice, demie à Estoril, quart à Monte Carlo notamment), il était sur le point de se retirer des qualifications lorsque plusieurs forfaits lui permirent d’intégrer directement le tableau final, le poussant ainsi à changer d’avis.
Bien lui en a pris, car la suite appartient à l’histoire : la plus belle semaine de sa vie, avec un enchaînement de victoires face à (excusez du peu) Goran Ivanisevic, Michael Chang, Jim Courier, Magnus Gustafsson, Guy Forget et Boris Becker, qu’il a rendu chèvre en finale avec son revers exclusivement slicé, et battu en trois petits sets. Un sacre aux confins de l’irréaliste, dont il ne se remettra jamais vraiment, avant de prendre une retraite depuis laquelle il s’était fait très discret.