Au bout du suspense, dans sa ville natale à Lyon, Mpetshi Perricard remporte son premier titre ATP

Le Français Giovanni Mpetshi Perricard a remporté l’ATP 250 de Lyon en s’imposant 6-4, 1-6, 7-6 [7] face à l’Argentin Tomas Martin Etcheverry, samedi.

Jo-Wilfried Tsonga, Giovanni Mpetshi Perricard, Lyon 2024 Jo-Wilfried Tsonga, remettant le trophée du vainqueur du tournoi de Lyon 2024 à Giovanni Mpetshi Perricard (Sanrine Thesillat / Panoramic)
Open Parc Auvergne-Rhone-Alpes Lyon •Finale • completed
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“Ce rêve bleu, je n’y crois pas c’est merveilleux”. S’il n’a pas fredonné cet air au micro lors de la remise des trophées, il aurait pu. Mais il ne s’appelle pas Aladdin. Il s’appelle Giovanni Mpetshi Perricard. Un nom à retenir pour les années à venir. Samedi, sous le ciel bleu de l’ATP 250 de Lyon, sa ville natale, le Français de 20 ans a remporté son premier titre sur le circuit principal. Dès son quatrième tournoi de ce niveau.

Bénéficiaire d’une wild card, le colosse de 2,03 m, tombeur de son premier top 50 lors de son entrée en lice – Lorenzo Sonego, 50e mondial – puis de son premier top 20 en demi-finale – Alexander Bublik, 19e – s’est imposé face à Tomás Martín Etcheverry en finale. Un 29e de la hiérarchie planétaire très à l’aise sur terre battue, quart-de-finaliste de Roland-Garros l’an passé.

Une victoire au bout du suspense : 6-4, 1-6, 7-6⁷, après 2h29, et en sauvant une balle de match lors du jeu décisif. En restant maître de ses nerfs malgré la tension due à l’importance du moment, et les occasions manquées. Car, alors qu’il touchait le graal du bout des doigts, la coupe a bien failli lui échapper.

Déjà, dans le premier set, poussé par un public à fond derrière son chouchou, Mpetshi Perricard a démontré toute sa force de caractère. Mené 4-2, il a réussi à hausser son niveau pour écarter trois balles de double break, dont deux consécutives, et aligner quatre jeux de suite afin d’empocher la manche initiale.

Mpetshi Perricard : l’audace sur les points importants

Rapidement détaché dans le deuxième set – 0-4 –, “GMP” s’est bien repris lors du troisième round. En démontrant une fois de plus qu’il était loin de n’être qu’un gros serveur, et que son gabarit d’armoire normande ne l’empêchait pas de très bien se déplacer sur ocre, en ne rechignant pas à partir en glissades tout à fait maîtrisées.

Aussi, l’actuel 117e de la hiérarchie planétaire – joueur le moins bien classé de l’histoire à atteindre la finale à Lyon – a fait preuve d’une audace remarquable lors des points importants. Comme lors des tours précédents. Face à Hugo Gaston, par exemple, en quart de finale, il avait écarté une balle de débreak dans le troisième set en faisant service-volée sur deuxième balle.

Contre Etcheverry, à 6-4, 1-6, 5-5, il a converti sa troisième opportunité de break du jeu en tenant le rallye du fond de court avant de placer une amortie de coup droit. De quoi démonter le cliché de joueur uniquement bon à envoyer des caramels qui pourrait coller à son gabarit impressionnant. Une audace qui aurait pu aussi lui coûter cher.

Alors qu’il servait pour le match, à 6-4, 1-6, 6-5, 30-30, il a rendu le break en manquant deux volées “faciles” – entre guillemets, car rien n’est jamais facile quand on est proche de conclure un match. Qui plus est en finale. A fortiori pour soulever son premier trophée ATP. Mais pas de quoi le pousser à jouer “petit bras” pour autant.

Malgré la tension, les ratés et une balle de match à sauver, Mpetshi Perricard est resté dans sa bulle

Lors du tie-break, il a mené 2-0 grâce à un ace sur seconde balle. Après avoir fait la course en tête malgré un smash manqué à 4-2, à 5-4 il a de nouveau raté une volée – haute, de coup droit qu’il n’avait plus qu’à claquer – qui aurait pu lui offrir deux balles de match. Faciès impassible, aussi illisible qu’un bloc de glace, il est revenu au filet dès le point suivant pour se procurer sa première occasion de sacre – 6-5 – suite à un lob adverse légèrement trop long.

Sur celle-ci, face à la montée au filet d’un Argentin visant lui aussi son premier titre ATP – après deux finales perdues, à Santiago du Chili et Houston l’an passé, contre Nicolás Jarry et Frances Tiafoe – son revers, à une main, tenté long de ligne est resté dans le filet. Quelques instants plus tard, à 6-7, ce fut à son tour d’écarter une occasion de sacre, grâce à un service extérieur gagnant. Dans la foulée, il a continué à se montrer très entreprenant, pour claquer une gros second service “au T” avant de boucler l’échange sur un coup droit gagnant à mi-court. Et se procurer sa deuxième balle de titre. La bonne.

Tenant l’échange du fond de court, d’abord dans la diagonale revers, Mpetshi Perricard est ensuite parvenu à se décaler pour attaquer décroisé avec son coup droit. Son opposant défendant comme il a pu, il a eu tout le temps de réfléchir, en voyant la boule de feutre monter et retomber lentement. Si les méninges ont sans doute cogité, il n’a pas flanché : d’un smash après rebond, il a fracassé la balle pour pouvoir s’écrouler sur l’ocre en vainqueur.

En succédant à un Arthur Fils ayant lui aussi ouvert son palmarès à Lyon l’an passé, Giovanni Mpetshi Perricard, qui a eu une invitation pour Roland-Garros où il doit défier David Goffin au premier tour, va gagner 51 places au classement ATP. Pour se retrouver 66e lundi. Lui qui était 226e mi-octobre 2023, avant de gagner ses premiers matchs sur le circuit principal pour atteindre les quarts de finale à Anvers. Il ne s’appelle peut-être pas Aladdin, mais il semble bien avoir trouvé un tapis volant tant son ascension est rapide ces derniers mois.

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