Vacherot : « Maintenant, c’est mon niveau, il est ancré en moi »
Valentin Vacherot, facile vainqueur de Jiri Lehecka (6-1, 6-3) après avoir fait vaciller Taylor Fritz à Bâle, constate qu’il est à sa place au 40e rang mondial après sa victoire au Masters 1000 de Shanghai, avant de retrouver son cousin Arthur Rinderknech lors du deuxième tour du Rolex Paris Masters.
Valentin Vacherot, Rolex Paris Masters 2025 | © Federico Pestellini / PsNewz
Quelles ont été tes impressions, sur ce nouveau court, après ce premier match facilement remporté contre Jiri Lehecka ?
Valentin Vacherot : L’entrée sur le court était folle. Si on m’avait dit il y a trois semaines que je jouerais ici, j’aurais pris tout le monde pour des fous. Rien qu’à voir mon nom programmé sur le central, j’en ai pris plein les yeux. Gagner le Masters 1000 de Shanghai, puis enchaîner avec Bâle et Paris, c’est la cerise sur le gâteau. Merci au tournoi pour l’invitation. Je prends tout ça avec des yeux d’enfant, parce qu’il y a encore peu, je n’aurais jamais imaginé vivre ça.
Tu dis ne pas te sentir favori. Avec tes victoires sur des Top 20 récents et la finale contre Arthur à Shanghai, n’as‑tu pas changé de statut ?
Valentin Vacherot : Non, je ne peux pas me dire favori. Il y a dix jours (un mois, ndlr), j’étais 204e ! Même à Shanghai ou à Bâle, je me présentais sans pression. Si je joue bien, c’est parce que je profite de tout. Être ici, m’entraîner sur ces courts, c’est un plaisir immense. Mon match contre Fritz à Bâle, où je passe à deux points de la victoire, s’inscrit dans la continuité de Shanghai. Mon seul objectif, c’est de garder cette ligne‑là.
Tu dis : je suis sur ma lignée. Est-ce que ça veut dire « sur un nuage » ? Ou au contraire, tu as l’impression que ton vrai niveau, c’est désormais celui-ci, et qu’il a juste fallu un peu de temps pour le révéler ?
Valentin Vacherot : Sur un nuage, non, je ne pense pas. Aujourd’hui, je fais un super match, je fais même moins de 10 fautes directes. Je sais que tous les matchs ne vont pas être comme celui-ci. Mais j’aurais été sur un nuage à Shanghai, si j’avais battu tout le monde en deux sets. Mes neuf matches étaient en trois sets à l’arrache. Tout n’était pas aligné. Je suis allé chercher beaucoup de matches. Maintenant avec les deux matches d’après, face à Fritz et celui-ci, je me rends compte que je joue tout aussi bien. Maintenant c’est mon niveau. Il s’est ancré en moi et je n’ai plus qu’à continuer à progresser.
Qu’est‑ce qui te rapproche d’Arthur Rinderknech dans le jeu, et qu’est‑ce qui vous différencie ?
Valentin Vacherot : On est deux grands gabarits, on sert bien tous les deux, mais Arthur est peut‑être un peu plus offensif que moi. Il adore monter au filet. Moi, j’ai grandi sur terre battue, j’aime les échanges du fond et les matchs physiques. Ce qui me fait progresser, c’est justement d’aller vers plus d’agressivité, de monter davantage, et ça commence à payer.
Comment allez‑vous aborder ce match entre cousins ?
Valentin Vacherot : Chacun dans sa bulle, chacun avec son équipe. Oui, on est cousins, mais ici, tout le monde est là : nos familles, nos proches. A Shanghai on était loin de tout et on s’appuyait davantage d’un sur l’autre. On fera notre préparation chacun de notre côté et on espère simplement offrir un beau match au public.
Avant, je le faisais à l’entraînement, pas forcément en match ; maintenant, j’y parviens en compétition, du premier au dernier point.
La saison prochaine s’annonce différente pour toi. As‑tu déjà réfléchi à ton programme ?
Valentin Vacherot : Quand tu entres dans le Top 50, le calendrier se simplifie. Je vais pouvoir jouer directement les tableaux principaux, commencer l’année en Australie, puis enchaîner avec Indian Wells, Acapulco… Toute la tournée va être exceptionnelle. J’ai hâte de démarrer cette nouvelle phase.
Pourquoi, selon toi, ça marche maintenant ?
Valentin Vacherot : Je ne me surprends plus à jouer comme ça. Avant, je le faisais à l’entraînement, pas forcément en match ; maintenant, j’y parviens en compétition, du premier au dernier point.
Le public français t’a adopté. Tu te sens plus Français ou Monégasque ?
Valentin Vacherot : Je suis né et j’ai grandi à Monaco, donc je suis Monégasque. Mais il y a forcément une grande part de moi qui est française aussi. Monaco, c’est un petit morceau de la France. Mon cœur est rouge et blanc… Il y a juste à ajouter un peu de bleu et c’est bon.