Wawrinka tacle les Grands Chelems et le projet de Craig Tiley

Dans une interview à l’Equipe, Stan Wawrinka s’est montré extrêmement critique envers le “contre-projet” de circuit (plus ou moins) fermé actuellement étudié par les Grands Chelems, sous l’impulsion du directeur de l’Open d’Australie.

Stan Wawrinka - Rolex Paris Masters 2023 Stan Wawrinka – Rolex Paris Masters 2023 © Chryslene Caillaud / Panoramic

A bientôt 39 ans et avec la carrière qu’il a derrière lui, Stan Wawrinka n’a plus grand-chose à prouver ni plus aucun filtre à mettre dans ses propos. Sa voix compte, il le sait, et il ne s’est pas prié pour la faire porter dans une interview “coup de poing” parue aujourd’hui dans le journal l’Equipe. Motif de son courroux : le “contre-projet” actuellement étudié par les Grands Chelems, sous l’impulsion de l’Open d’Australie et de son directeur Craig Tiley, qui souhaiterait établir une sorte de circuit fermé composé des quatre tournois majeurs et des dix plus gros tournois du circuit.

Ce projet, en quelque sorte, s’oppose à celui de l’ATP, dont le président Andrea Gaudenzi étudie pour sa part une proposition financière gargantuesque de l’Arabie Saoudite (2 milliards de dollars) pour intégrer et même prendre la main sur les circuits ATP et WTA, dans une refonte qui ne serait, elle non plus, pas neutre.

Craig Tiley, Open d'Australie presentation, 2021
Craig Tiley lors de la présentation de l’Open d’Australie en 2021 – © Tennis Australia

Ces tractations en coulisses pour l’avenir de la gouvernance du tennis ont fait l’objet de réunions houleuses à Indian Wells. Et si les joueurs sont pour l’heure un peu les grands absents du débat, ce n’est pas la faute de Stan Wawrinka qui a pris fait et cause pour le projet saoudien, ou plus exactement contre le projet des Grands Chelems, qu’il fustige à l’envi.

“Les Grands Chelems réalisent la majorité du profit dans le tennis et ne redistribuent qu’à un minimum de personnes. Le vrai problème, à la base, part de là”, estime le Suisse dans cette interview. “Les Grands Chelems ont zéro transparence sur leurs comptes. Ils ne travaillent pas pour la vision du futur du tennis, n’ont aucune envie de travailler dans la direction des joueurs. Ils n’ont pas envie de couper une partie de leur gâteau.”

“Le concret de leurs propositions, c’est de faire disparaître l’ATP et la WTA, de garder les Masters 1000 et de tuer les 500 et les 250. Genre : “On veut juste ce qui rapporte de l’argent et ne pas reverser.” Mais pourquoi personne ne dit : “Vous êtes fous !” ?

Stan Wawrinka

Pour Wawrinka, le vrai but déguisé des quatre piliers du jeu serait, en réalité, d’avoir encore plus d’argent et de pouvoir sur le jeu. “Le concret de leurs propositions, c’est d’avoir encore plus de pouvoir, de faire disparaître l’ATP et la WTA, de garder les Masters 1000 et de tuer les 500 et les 250. Genre : “On veut juste ce qui rapporte de l’argent et ne pas reverser.” Mais pourquoi personne ne dit : “Vous êtes fous !” ? Dans ce projet, rien n’est bien pour personne, à part pour eux. Il est hallucinant. Je ne vois pas comment ça peut aller dans la bonne direction pour le tennis. Pour moi, cette option n’existera jamais.

A contrario, le triple vainqueur en Grand Chelem (Open d’Australie 2014, Roland-Garros 2015, US Open 2016) semble voir d’un bon œil l’investissement de l’Arabie Saoudite, pourtant très critiqué par ailleurs pour des raisons liées aux bafouements des Droits de l’homme. “On sait que le tennis, c’est leur top priorité en sport pour les prochaines années. Ils soutiennent les joueurs à fond, ils ont vraiment envie de rentrer là-dedans. Pour l’instant, il n’y a que du positif venant d’eux”, conclut l’ancien coéquipier de Roger Federer en Coupe Davis.

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