13 février 2000 : Le jour où Roger Federer a disputé (et perdu) sa première finale sur le circuit

Le 13 février 2000, Roger Federer, alors âgé de 19 ans, s’incline face à son compatriote Marc Rosset pour sa première finale sur le circuit ATP, à Marseille.

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Ce qu’il s’est passé ce jour-là : Federer battu par Rosset en finale à Marseille

Ce jour-là, le 13 février 2000, à Marseille, le jeune Roger Federer, 19 ans, dispute la première finale ATP de sa carrière. En cette occasion si particulière, il est battu (2-6, 6-3, 7-6) par son compatriote Marc Rosset, le champion olympique 1992, qui remporte le tournoi pour la troisième fois. Il faudra à Federer douze mois de patience avant de soulever le premier de ses 103 trophées, à Milan, en 2001.

Les personnages : Roger Federer et Marc Rosset

  • Roger Federer, jeune prodige

Roger Federer est né en 1981. Champion du monde juniors en 1998, Federer fait parler de lui dès ses débuts chez les pros : il atteint les quarts de finale de trois de ses cinq premiers tournois, en 1998-1999, à Toulouse, Marseille et Rotterdam. Son jeu fantastique fascine le monde du tennis et on l’imagine rapidement numéro 1 mondial. À la fin 1999, après avoir gagné le Challenger de Brest aux dépens de Max Mirnyi (6-4, 6-2), il est 64e mondial. Il entame la saison 2000 en gagnant ses premiers matchs en Grand Chelem, éliminé au troisième tour de l’Open d’Australie par Arnaud Clément (6-1, 6-4, 6-3).

  • Marc Rosset, gros serveur

Le Suisse Marc Rosset est né en 1970. Le géant suisse, avec ses 2,01 m, est alors le joueur le plus grand du circuit, et il n’est donc pas surprenant que son jeu repose principalement sur un énorme service et un jeu très offensif. Rosset, qui est passé pro en 1988, remporte le premier de ses 13 titres dans sa ville natale, à Genève, en 1989 (aux dépens de Guillermo Perez-Roldan, 6-4, 7-5). En 1992, il gagne le tournoi le plus important de sa carrière à Barcelone, décrochant l’or olympique en battant le n°1 mondial Jim Courier en huitièmes de finale puis Jordi Arrese en finale (7-6, 6-4, 3-6, 4-6, 8-6). Il obtient son meilleur classement, 9e mondial, en 1995. Jusqu’à présent, son meilleur résultat en Grand Chelem est une demi-finale à Roland-Garros en 1996 (éliminé par Michael Stich, 6-3, 6-4, 6-2). En février 2000, il est 77e mondial.

Le lieu : Le Palais des Sports de Marseille

L’Open de Marseille, qui se déroule chaque année au mois de février, a été créé en 1993. Il se tient au Palais des Sports, qui peut accueillir 7 200 spectateurs. Ses anciens vainqueurs les plus remarquables sont Marc Rosset, qui a remporté les deux premières éditions en 1993 et 1994, et Boris Becker, qui s’est imposé en 1995 et est le seul ancien numéro 1 mondial à avoir triomphé à Marseille.

L’histoire : Federer, première finale, première défaite

En février 2000, à Marseille, Marc Rosset et Roger Federer disputent la première finale 100 % suisse de l’histoire de l’ATP. Les deux joueurs se trouvent à des stades très différents de leur carrière : Rosset, ancien joueur du Top 10 et ancien champion olympique, est en phase de déclin, tandis que Federer, 19 ans, est l’un des joueurs les plus prometteurs du circuit. Venant du même pays, ils se connaissent déjà bien et sont amis.

Leurs échanges n’ont pourtant rien d’amical et, après que le plus jeune a pris le premier set (6-2), le joueur le plus expérimenté égalise en remportant la deuxième manche (6-3). Dans le set décisif, Rosset est le premier à prendre le service de son adversaire, prenant ainsi une avance qui aurait dû être décisive, compte tenu de sa qualité de service. Cependant, Federer parvient à sauver trois balles de match à 5-4, ce qui mène les joueurs à se départager au tie-break. La quatrième balle de match est la bonne pour Rosset : Federer expédie un coup droit dans le filet, offrant à son aîné un troisième titre à Marseille.

Cette finale face à Marc, ça a été très dur pour moi de la perdre

Roger Federer

“Vous aurez encore maintes fois l’occasion d’apprécier Roger, mais le vieux est toujours là ! dit le vainqueur au public lors de la remise des prix.

En 2020, Rosset évoquera ce souvenir :

“C’était un moment important : déjà, parce que c’était la première finale de Roger sur le circuit. C’était aussi la première finale 100 % suisse. Et puis je l’ai gagnée cette finale, alors que c’était un moment où je n’étais pas forcément au top. Je me souviens qu’au début, j’étais un peu nerveux et que je servais très mal. Du fond du court, il était bien plus solide que moi, alors c’était compliqué. On se connaissait bien et je savais bien sûr déjà à l’époque qu’il en gagnerait beaucoup d’autres ! De mon côté, ça a été l’un des derniers.”

20 ans plus tard, malgré tous les exploits accomplis entre-temps, cette première finale restera gravée dans la mémoire de Federer.

“Cette finale face à Marc, ça a été très dur pour moi de la perdre. Être face à lui ne me dérangeait pas trop car déjà je savais que quand tu entres sur un terrain, il ne faut pas penser à l’adversaire. Mais je me souviens que j’étais passé tout près et que sur la balle de match, dans le tie-break du 3e set, j’avais tapé la bande du filet. J’avais le sentiment de n’avoir vraiment pas de chance et j’étais très déçu. Pour moi, c’était assez dramatique. J’étais en larmes et Marc m’avait dit de ne pas m’en faire, que j’en gagnerais d’autres.

La postérité du moment : Federer à 103 titres

Marc Rosset avait raison : il s’agissait bien de l’un de ses derniers titres, tandis que Federer allait remporter pas moins de 103 tournois, le premier d’entre eux à Milan, en 2001.

Le géant suisse gagnera son dernier tournoi la même année, sur gazon, à la London Axa Cup, aux dépens de Ievgueni Kafelnikov (6-4, 6-4). Après cinq années difficiles, il prendra sa retraite en octobre 2005.

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