Musetti échappe à la disqualification : la balle de trop… ou presque
Un quart de finale sous tension, un geste de frustration, et une polémique naissante. Mardi à Roland-Garros, Lorenzo Musetti a failli voir son rêve parisien s’effondrer autrement que par la raquette de Frances Tiafoe.
Lorenzo_Musetti_Roland_2025 – © Badano / Psnewz
C’était ce mardi 3 juin, sur le court Phillipe-Chatrier, en quart de finale de Roland-Garros. Opposé à l’Américain Frances Tiafoe, Lorenzo Musetti était en mauvaise posture dans la deuxième manche après avoir remporté la première. Frustré, l’Italien de 23 ans, en ramassant des balles pour servir, a envoyé un coup de pied dans l’une d’elles… qui a terminé sa trajectoire sur le corps d’un juge de ligne.
Le geste, certes non violent, a immédiatement rappelé un précédent fameux : l’US Open 2020, où Novak Djokovic avait été disqualifié pour avoir accidentellement frappé une balle qui avait atteint une juge de ligne à la gorge. La différence ? Cette fois, pas de cri, pas de chute, et surtout, pas de sanction grave : Musetti s’en est tiré avec un simple avertissement.
Deux poids, deux mesures ?
La comparaison avec l’incident Djokovic ne s’est pas fait attendre. La puissance du coup, la zone du corps touchée, ou la réaction du juge de ligne — tous ces éléments peuvent entrer en compte dans l’interprétation du règlement. Mais pour certains observateurs, dont Frances Tiafoe lui-même, il y a là matière à débat.
« Il a fait ça et rien ne s’est passé. Je trouve ça comique. Ce n’est pas cohérent, mais c’est comme ça. », a lâché l’Américain en conférence de presse, visiblement agacé par la clémence dont a bénéficié son adversaire.
Interrogé après la rencontre, Musetti a plaidé la maladresse.
« C’était vraiment une coïncidence malheureuse. Je n’ai bien sûr jamais voulu faire de mal à qui que ce soit. J’ai immédiatement été voir le juge de ligne pour m’excuser. », a-t-il expliqué, ajoutant que l’arbitre avait probablement compris son absence d’intention, justifiant ainsi le simple avertissement.
Reste que la question de la cohérence des décisions arbitrales se pose une nouvelle fois. La règle est claire : « Les joueurs doivent à tout moment se conduire de manière sportive, que ce soit envers l’autorité des officiels et les droits des adversaires ou des spectateurs... Et si l’infraction est commise pendant un match, le joueur peut être pénalisé conformément au barème de pénalité »
Dans les faits, l’interprétation varie… Musetti n’est pas passé loin de la correctionnelle, mais a pu poursuivre son match et l’emporter en quatre sets pour décrocher une place en demi-finale. La polémique, elle, risque toutefois de lui coller à la peau encore quelque temps.
